GARD C'est encore mieux en le disant !
Chaque semaine, dans Objectif Gard le magazine, le chroniqueur François Martin passe l'actualité en revue.
Nîmes avec ses deux gares au cœur des axes internationaux
Bonne nouvelle, l’Espagne pousse à nouveau sa corne en France. Elle est en bonne voie pour venir damer le pion à la SNCF sur les grandes lignes TGV. C’est même au joyau de la couronne, le Paris-Lyon, qu’elle s’attaque sous les couleurs de son opérateur national, la RENFE. Avec ses 52 millions de passagers sur les 120 millions transportés sur les lignes TGV en France, pour la seule année 2019, c’est la ligne la plus fréquentée de France. Mais avant d’arriver à Paris, la RENFE doit faire le plein sur les tronçons Lyon-Perpignan ou Marseille-Perpignan. Un TGV Lyon-Perpignan pour 9 euros, un Nîmes-Barcelone pour 19 euros, un Nîmes-Madrid autour de 25 euros ? Et ce, dès le mois de juillet… Le quidam moyen se frotte les mains en comparant avec les tarifs de la SNCF. Cela tombe bien pour nous dans le Gard. N’avons-nous pas deux gares TGV et deux lignes opérationnelles sur cet axe primordial et rentable offrant leurs sillons supplémentaires ? Ceux qui poussaient des cris d’orfraie en évoquant la nouvelle gare TGV Nîmes-Pont-du-Gard, devraient tourner sept fois la langue dans leur bouche, désormais. Si on les avait écoutés, Nîmes comme une paisible vache, aurait regardé passer les trains vers l’Espagne.
Un train, un chat, un procès : de quoi en rire comme une baleine
À propos de SNCF, le procès qui a été intenté à notre opérateur national des chemins de fer a quelque chose de surréaliste. On vit une époque formidable ! L’institution judiciaire, pourtant engorgée d’affaires, a consacré toute une après-midi, à ce dossier. Un chat, échappé à ses maîtres, s’est fait ratatiner sur la voie par un TGV. Les avocats de la SNCF n’ont pas posé un lapin. Ils étaient bien là pour s’expliquer sur la mort suspecte du félidé. Le représentant de la Fondation 30 millions d’amis, têtu comme un âne, voulait lui aussi taper fort et faire condamner l’opérateur pour « atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité d’un animal domestique ». Malin comme un singe, l’avocat des plaignants a essayé de tirer les vers du nez du conducteur qui a cru être fait comme un rat. L’avocat de la SNCF, une vraie peau de vache, a pris le taureau par les cornes en sortant un argument massue : les propriétaires du chat – qui l’ont laissé sortir de sa cage – ont commis une contravention de 4e classe, alors qu’on reproche à la SNCF une contravention de 3e classe. Bref, personne ne voulait être le dindon de la farce. La Justice, muette comme une carpe, a préféré mettre en délibéré sa décision au 4 juillet. Au final cela, me direz-vous, ne casse pas trois pattes à un canard. Tout ce joli monde n’a-t-il pas d’autres chats à fouetter ?
La bière, le président et la virago
À propos de procès d’intention, celui intenté au président Macron est lui aussi gratiné. Le geste de Macron, vidant une bouteille de Corona dans les vestiaires du club de rugby de Toulouse, était inopportun et inélégant. Mais de là à affubler le cul-sec présidentiel de « masculinité toxique dans le leadership politique… » L’inénarrable élue verte, Sandrine Rousseau, l’a pourtant fait dans un tweet rageur. Après le barbecue, la bière… Sandrine Rousseau est fidèle à elle-même dans la provocation. Elle veut se faire mousser. Ce n’est pas parce qu’elle n’a rien à dire qu’elle va fermer sa gueule. Elle qui n’a jamais fréquenté un vestiaire, soir de gala, n’a pas dû apprécier les images d’un Chirac ou d’une Merkel, une chope à la main. Ni lire de grands auteurs comme Shakespeare pour qui un litre de bière est un plat de roi. Même le patron des communistes, Fabien Roussel, ne s’y est pas trompé. Il a taclé sa vraie-fausse amie de la Nupes, une fois de plus. S’il est vrai qu’un président ne devrait pas faire ça, le cul-sec de Macron n’est pas un scandale en soi. Voir un Président de quarante ans qui partage la joie de 23 joueurs sacrés champions de France et se soumet à leur rite, y’a pas de quoi le mettre en… bière.
Réchauffement climatique : le degré monte, les catastrophes aussi
Notre pays cesse enfin de se voiler la face. Après un été 2022 et son cortège de catastrophes, l’été 2023 à peine débuté, n’a pas de quoi nous rassurer. Tornades, chaleur, orages incessants et inondations. Et l’on commence à redouter les inévitables incendies qui ravageront nos garrigues ou nos plaines. Tout cela n’est pas près de s’arrêter. Ainsi, les derniers chiffres de l’OMM (organisation météorologique mondiale) font… froid dans le dos. L’Europe est la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement. L’ouest du continent en priorité. L’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France en tête. 2,3 degrés au dessus de la moyenne. Brrr, on en frissonne d’effroi. Face à cette montée du thermomètre, le Gouvernement a décidé d’ouvrir une consultation publique. Avec, en filigrane, quelles conséquences pour la population, les filières économiques et les collectivités territoriales ? C’est bien, mais tout ce tintamarre semble encore bien décalé face à l’enjeu. L’adaptation de notre région et de notre pays à + 4 °C mérite une vraie mobilisation. Et cela viendra quand il faudra se coltiner avec les nouveaux dossiers : des maisons à reconstruire, des quartiers à relocaliser, des infrastructures à protéger, des sinistres à payer, des cultures à détruire, des filières agricoles à transformer… Bref, face à la nouvelle vie qui attend nos enfants. Le nouveau chantier du siècle.
Les Khmers verts, le retour
Ils sont dans le viseur du ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin veut dissoudre le collectif écologiste « Les soulèvements de la terre ». Celui-ci est visé particulièrement depuis ses actions violentes, notamment contre les forces de l’ordre, lors de divers rassemblements pour soi-disant la cause environnementale. Si la dissolution d’un mouvement ou d’une association reste problématique dans une démocratie, il ne faut pas non plus se voiler la face. Car les questions se bousculent au portillon de la raison. Les écologistes radicaux veulent-ils vraiment limiter la pollution aux particules fines quand ils s’opposent à la construction d’une ligne de chemin de fer, susceptible de limiter l’insupportable défilé de camions dans les vallées alpines ? Les écologistes radicaux veulent-ils vraiment préserver les ressources de Dame nature, lorsqu’ils détruisent des plants de salades expérimentaux moins gourmands en eau ou des plantations OGM élaborées par des chercheurs pour éradiquer les pesticides ? Sur toutes ces questions, la réponse coule de source… Leur combat est ailleurs : capitalisme, propriété privée, progrès scientifique, liberté d’entreprendre, démocratie représentative. Les nouveaux Khmers verts sont rouge de colère. Et ce n’est pas beau à voir.
Les maires aussi en première ligne, et c’est plus respectable
Violence, mal-être, bureaucratie, découragement… Le moral des maires de France est au plus bas. Comment s’étonner dès lors, que les démissions d’élus locaux pleuvent comme à Gravelotte ? Du jamais vu si l’on en croit le président de leur association, David Lisnard, de passage à Nîmes récemment. Depuis 2020, plus de 4 000 d’entre eux ont rendu leur tablier. La semaine dernière, 23 élus sur une équipe de 27 ont quitté leur poste dans la commune de Lauris en Vaucluse. Signe des temps… Les raisons sont multiples et déjà très inventoriées. Ce phénomène est, au final, très révélateur de la crise civique qui s’exprime dans bien des domaines. Alors combien de temps faudra-t-il attendre pour que des mesures concrètes, faciles à mettre en route ou plus longues à installer soient prises pour contrer pareille tendance ? La France qui est de loin, la championne d’Europe du nombre de communes (34 945 désormais) a l’obligation de se pencher sur l’avenir de ses maires et élus, la première ligne de notre République, désormais malmenée et désorientée.
La planète brûle, Nîmes Olympique aussi, et Rani Assaf regarde ailleurs…
On saura bien, un de ces jours, ce que fabrique le président en exercice du Nîmes Olympique. Certes, il a eu besoin d’un peu de vacances. Bien sûr, il doit calmer le jeu, réfléchir, consulter… Mais tout cela prend beaucoup trop de temps. Sa communication est exécrable et inopérante. Elle l’éloigne de plus en plus des supporters, des Nîmois et de tous les Gardois qui ont cru en ses pouvoirs et à ses desseins. Si la planète brûle, on peut dire aussi que le feu couve au Nîmes Olympique. Personne ne distingue quel est l’avenir du club. Comment l’équipe va aborder le championnat de National ? Avec quel projet sportif ? Avec quels joueurs ? Tel le sparadrap du capitaine Haddock dans Tintin, il colle bien aux doigts du jeune premier adjoint de la ville de Nîmes. Julien Plantier, qui a voulu être l’interlocuteur du club, qui s’est démené pour favoriser les souhaits du président, se retrouve aujourd’hui avec la patate chaude entre les mains. Et elle brûle, au grand ravissement de ses vrais faux amis de la mairie ou de l’Agglo. La balle est dans son camp. Mais attention à la faute !