Tous les représentants des offices de tourisme du Gard étaient réunis pour parler chiffres et tendances autour de la présidente de Gard Tourisme, Pascale Fortunat-Deschamps. C’est elle qui ouvre les festivités.

« Le Gard est un département diversifié à l’image de la France car nous retrouvons les mêmes tendances. L’inflation, les crises internationales et les médias nationaux qui ont été anxiogènes. Le tourisme est le troisième pilier économique du département et nos sites sont visités par 3,7 millions de personnes. » Affolement, les températures caniculaires viendraient-elles assécher le réservoir ?

Sur l’ensemble de la saison, la température moyenne de 21,8°C est supérieure à la normale 1991-2020 de 1,4 °C. L’été 2023, avec un mois de juin bien au-dessus, se classe au quatrième rang des étés les plus chauds depuis 1900.

« Les Français prennent leurs vacances en France ! Par rapport à 2022, qui était une année record pour les nuitées, nous sommes à 18 millions de nuitées touristiques soit – 3 % par rapport à 2022 mais + 14 % par rapport à 2019. On constate que les dépenses sont moindres cette année et que les séjours durent trois jours en moyenne en 2023, contre 3,1 jours en 2022. » Rappelons qu’en 2022 on parlait de 28 millions de nuitées sur l’ensemble des destinations gardoises que sont la Camargue Méditerranée, les Cévennes, Nîmes Pont du Gard et la Provence ! Mieux vaut comparer avec une année comme 2019 mais, finalement, les habitudes de consommation ont peut-être plus changé que ce qu’on peut l’imaginer, ou l’espérer.

On retrouve le très bon début de saison évoqué dans ce présent bilan (notamment en mai grâce aux quatre week-ends de pont) et un cœur de saison plus mitigé. Le mois d’octobre, dont les réservations sont en chute de 45 % ne va pas améliorer la sensation, mais les vacances pourront être prises par les professionnels.

Avec près d’1,2 million de nuitées dans les hébergements de type location de vacances (maisons, appartements, chambres d’hôtes) dans le département du Gard entre le 1er janvier et le 31 août 2023, la tendance est à la hausse par rapport à la même période en 2022 à hauteur de 18 % en moyenne.

Bonne nouvelle pour Gard Tourisme, la casse est limitée. Limitée en partie grâce… aux Français ! « La fréquentation est en dents de scie tout au long de la saison dont le bilan est mitigé avec moins de monde en juin et juillet et plus en août, septembre » et sans doute octobre grâce au temps. Tout comme le mois de mai a vu ses nuitées s’envoler de + 8 % par rapport à 2022 ! Les ailes de la saison s’allongent et il faut travailler dessus. Le prochain schéma touristique va dans ce sens.

Nous évoquions les touristes français. Ils représentent 62 % des nuitées et viennent des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de l’Hérault, de Paris et de l’Isère. « Les touristes sont fidèles depuis quelques années. Avec la campagne médiatique anxiogène, il fallait vraiment connaître le Gard pour s’y aventurer, non ? » Fidélité aussi du côté des touristes étrangers.

Même si l’Espagne progresse depuis deux ans (et cela devrait continuer avec les voyages ferroviaires), elle n’est pas dans le top cinq constitué de l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et le Royaume-Uni. Les USA progressent notamment sur le secteur de Nîmes et du Pont-du-Gard.

« Les touristes consomment moins sur place et les gens privilégient d’autres types de locations saisonnières. L’hôtellerie de plein air est en baisse et montre cette tendance mais le plus gros recul est celui du tourisme culturel. »

Les Cévennes présentent un très léger recul en 2023 (- 2 %) mais les destinations Provence et Nîmes-Pont du Gard affichent le même volume de nuitées réalisées qu’en 2022. La destination Camargue-Méditerranée présente un faible recul et cette baisse est plus concentrée sur le littoral durant les mois de juillet et août.

« Nous allons vers de belles saisons, notamment pour les ailes de saison qui peuvent devenir des saisons entières. Les gens réservent moins, restent moins longtemps mais reviennent plus souvent ! », conclut la présidente de Gard Tourisme, Pascale Fortunat-Deschamps.