Publié il y a 1 an - Mise à jour le 15.03.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 520 fois

GARD Les Costières accueilleront nichoirs et gîtes

Les représentants de l'AOC, les vignerons et Agrinichoirs (Photo Anthony Maurin).

Dans le cadre du déploiement de son plan agro-environnemental 2023-2024 en partenariat avec l'Agence de l'eau, le syndicat des Costières de Nîmes procède à la pose de 300 nichoirs à mésanges et gîtes à chauve-souris dans le vignoble des Costières de Nîmes.

La pose des nichoirs ou gîtes a pour intérêt de favoriser la nidification d'insectivores qui sont de véritables auxiliaires de la vigne en détruisant des vers de la grappe (principalement Eudemis et Cochylis) ainsi que la citadelle dorée. Une initiative qui tend à favoriser cette biodiversité dans le vignoble en confortant les pratiques agro-environnementales est proposée aux vignerons de l'AOC Costières de Nîmes qui prend à son compte 80 % des frais.

Bernard Angelras, président de l'AOC Costières de Nîmes, est heureux de cette initiative : "Ici, les jeunes prennent la relève, le domaine est plein d'avenir, ils ont des convictions et font du bon vin !"

Un gîte à chauves-souris d'Agrinichoirs (Photo Anthony Maurin).

Et le président de rappeler que le syndicat a signé une charte en 2007, qui fait que lui aussi a des convictions depuis belles lurettes : "Il faut répondres aux attentes du métier et de la société en stockant du carbone dans les sols ou en réalisant ce genre d'opération. Il faut rendre service à la société ! Nous devons retrouver le bon sens, les valeurs simples car nous sommes une AOC différente. Nous faisons tout cela car nous y prenons plaisir, le cadre de vie est important pour nous, vous le voyez bien pour Vignes Toquées !"

Aurélie Pujol (Photo Anthony Maurin).

Aurélie Pujol, directrice de l'AOC Costières de Nîmes l'assure, son syndicat verdit chaque jour un peu plus : "L'action est portée par l'AOC, l'idée est de montrer et de démontrer que les vignerons ont un impact positif sur leur territoire. Nous voulons aussi montrer que ces animaux sont utiles car ils empêchent certaines maladies et s'occupent des insectes. Une quinzaine de vignerons se prête à l'expérimentation."

Un nichoir à mésanges (Photo Anthony Maurin).

L'essentiel sera de suivre l'évolution de ces nichoirs et gîtes. Les mésanges vont-elles venir nicher ici, au milieu des vignes en lisière de bosquet ? Les chauves-souris seront-elles présentes la nuit pour chasser ?

Brice le Maire d'Agrinichoirs (Photo Anthony Maurin).

Romain et Georges Teissonière du Domaine Pierre Teissonnière sont eux aussi heureux d'accueillir ces installations. Ici, ces bestioles seront les reines dans un écosystème retrouvé : "Le projet nous a immédiatement beaucoup parlés. Nos vignes sont certifiées AB depuis 15 ans et tout est en bio depuis 2021. Nos sols sont couverts par des trèfles que nous laissons pousser cinq ans, nous avons des partenariats avec des bergers, nous utilisons les biocontrôles et l'année dernière nous avons planté plus de 1000 arbres. On fait le max !"

Les représentants de l'AOC, les vignerons et Agrinichoirs (Photo Anthony Maurin).

Engagés ? Carrément ! E voilà un autre, d'engagé, avec Brice Le Maire, créateur de la société Agrinichoirs qui a posé plus de 15 000 nichoirs dans une vallée du Rhône très élargie au grand sud : "C'est un projet collectif. J'ai créé ma société en 2018 et nous apportons cette solution clé en main. J'ai designé mes nichoirs en fibre de roseau, ils sont géolocalisés et nous viendrons suivre l'évolution pour objectiver tout cela."

Rendre la nature plus naturelle est parfois simple... (Photo Anthony Maurin).

Avec leurs 3 781 hectares, dont 80 % sont certifiés par un label agro-environnemental, les vignerons des Costières de Nîmes font figure de bons élèves de la vallée du Rhône. Précurseur, le syndicat poursuit son engagement avec une feuille de route 2023-2024 qui place l’environnement au cœur de sa stratégie et s’articule autour de trois volets principaux.

Au boulot, il faut faire 150 nichoirs et autant de gîtes ! (Photo Anthony Maurin).

Brice le Maire reprend : "En août, les mésanges ne font plus de nid donc quand nous passerons nous verrons si le nichoir a été occupé. Si oui, nous l'enlèverons car les mésanges reviendront sans problème. Les chauves-souris ne nichent pas mais elles viendront peut-être dans ces gîtes. En août et septembre, nous passerons et nous regarderons car c'est le pic de présence des quatre variétés de Pipistrelles que nous ciblons."

Voilà voilà ! (Photo Anthony Maurin).

Si elles sont suspendues attendant la nuit pour voler, bingo ! Brice estime que sous trois ans, 60 % des nichoirs sont occupés et que, plus le nichoir est ancien, plus les mésanges y viendront. Logique... À force de tout déboiser pour faire propre, les arbres morts qui servaient de nichoirs ont disparu. Un siècle de nichoir perdu, il est temps de changer la donne.

Romain et Georges Teissonnière entourent Bernard Angelras (Photo Anthony Maurin).

Contribuer à l’adaptation au changement climatique du vignoble de l’appellation. Agir sur les zones à enjeux "Eau et Biodiversité" en conciliant les activités viticoles et la préservation des ressources. Enfin, poursuivre une communication ambitieuse pour valoriser l’appellation afin d’assurer la pérennité des exploitations.

Le domaine Pierre Teissonnnière

C’est après une vie de fermier que Pierre Teissonniere et sa famille décident d’acquérir une exploitation agricole de 10 hectares en 1963. L’exploitation verra une grande variété de culture fruitière, légumière ainsi que du bétail. C’est au cours de leur vie et celle de leurs enfants que la vigne puis le vin prendra de plus en plus d’importance. 50 ans plus tard le domaine compte 80 hectares dont 60 de vigne.

Le domaine Pierre Teissonnière (Photo Anthony Maurin).

Aujourd’hui le flambeau est entre les mains du fils Georges, et de Romain, petit-fils de Pierre. Ainsi la culture de la vigne et du vin est avant tout une histoire de famille, dont la force est de savoir admirablement transmettre et partager cette passion commune pour faire vivre le vignoble familial avec des valeurs communes : le respect absolu du terroir, la pérennité des sols, la recherche de l’équilibre et de l’élégance.

Les vignes du domaine Teissonnière (Photo Anthony Maurin).

Cinq cuvées. L’équilibre est le terme qui accompagne cette famille au quotidien, influençant ses décisions à la vigne comme au chai. C’est cette notion de juste proportion et de cohérence qui est son outil pour produire des vins d’une grande fraîcheur et d’une grande minéralité, capables d’allier force et élégance.

L’AOC Costières de Nîmes

Reconnue en appellation en 1986, l’AOC Costières de Nîmes appartient à la grande famille des vignobles de la vallée du Rhône, dont elle constitue la pointe méridionale. Le vignoble, à plus de 80% en certifications environnementales, est devenu aujourd’hui l’un des plus bio de France. Ces vins frais et élégants s’expriment dans 18 millions de bouteilles vendues en France et à l’étranger.

80 % des vignerons de l'AOC respectent plus que très largement l'environnement car ils sont en agriiculture raisonnée, certifiée, bio... (Photo Anthony Maurin).

Les Costières de Nîmes, rouges, blancs, rosés, sont le fruit d’un travail méticuleux réalisé par plus de 250 hommes et femmes. Ces vigneronnes et vignerons adaptent chaque année leur savoir-faire aux spécificités du nouveau millésime en symbiose avec la nature et la richesse de ce terroir.

Le printemps arrive sur les vignes de l'AOC Costières de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Brice le Maire et Aurélie Pujol (Photo Anthony Maurin).

L'installation d'un nichoir à mésanges (Photo Anthony Maurin).

Agrinichoirs (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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