GARD Viols et agressions sexuelles : un « plaintomètre » pour informer les victimes de leurs droits
L’association Femmes solidaires a mis au point un « Plaintomètre », permettant aux victimes de violences sexuelles de connaître leurs droits lors d’un dépôt de plainte.
« Les femmes ou les hommes ne déposent pas plainte pour rien ! Il faut y aller pour raconter des choses très intimes… », entame Martine Gayraud, présidente de l’association Femmes solidaires. Depuis l’avènement du mouvement #MeToo, la parole des victimes de viols et d’agressions sexuelles se libère. Mais c’est encore insuffisant… Au regard des statistiques sur les dépôts de plainte : « 80% des plaintes sont classées sans suite par manque de preuve. Et parmi les victimes de féminicides, 17% d’entre elles avaient porté plainte », souligne la présidente.
Porter plainte, une étape déterminante
Pourquoi ces mauvais chiffres ? D’abord parce qu’un viol reste souvent difficile à prouver, encore plus quand la victime dénonce tardivement les faits. Ensuite, la prise de la plainte est une « étape déterminante » : « Si les droits sont peu ou pas respectées, la plainte est mal comprise… Cela peut avoir des incidences dans les suites données », poursuit Martine Gayraud.
La Gardoise reconnaît que des efforts ont été faits du côté des forces de l’ordre. Mais la situation sur le territoire française reste très inégale. Fort de ses 190 comités locaux et d’un travail de deux ans, l’association Femmes solidaires a mis au point un « plaintomètre ». Un petit document « pratique, qui entre dans le sac à main » permettant de mesurer si le dépôt de plainte se fait dans le respect de la loi.
Présenté sous la forme de graduation, ce système permet d’évaluer si les conditions du dépôt de plainte et de l’enquête respectent la loi. Le document contient aussi les textes juridiques du Code de procédure pénale, applicables aux droits des victimes et des enfants durant l’enquête. On retrouve notamment la possibilité d’être accompagné lors du dépôt de la plainte, d’être reçue par une femme policière ou gendarme. « Les femmes ne sont pas obligées de divulguer leur adresse. Elles peuvent donner celle d’un tiers si celui est d’accord », illustre Martine Gayraud.
Dans une société marquée par la domination de l’homme, les affaires très médiatisées comme le procès des viols de Mazan, les condamnations ou aveux de personnes célèbres permettent de prendre conscience de l’ampleur du phénomène. Pour poursuivre ce combat, l’association Femmes solidaires aimerait à présent rencontrer plusieurs acteurs, comme les élèves de l’école de police de Nîmes. Des partenariats pour plus de justice et donc, plus d’égalité.
Et aussi :
La Région sort de chéquier. Le conseil régional devrait voter d'ici à la fin de l'année une aide de 2 M€ pour aider les collectivités à rénover les bâtiments dans lesquels elles reçoivent des victimes de violences. Une annonce faite ce matin par la conseillère régionale et élue de Vauvert, Katy Guyot.
Relire aussi : FAIT DU SOIR Polanski, Depardieu, R.Kelly… Faut-il séparer l’homme de l’artiste ?