NÎMES Hakim Jemili et Antonin Fourlon présentent Chasse gardée : "Le but, c'est de déconstruire les préjugés tout en s'amusant"
Présenté en avant-première mercredi dernier, au cinéma Kinépolis de Nîmes, le film "Chasse gardée" de Frédéric Forestier et Antonin Fourlon avec Camille Lou et Hakim Jemili sortira dans les salles le 20 décembre prochain. Interview.
Synonpsis : Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin… comme terrain de chasse ! Entre voisins, la guerre est déclarée et tous les coups (bas) sont permis !
ObjectifGard : La scène d'ouverture, où on voit un couple enfermé avec ses deux enfants, dans un tout petit appartement à Paris, avec tout ce que cela comprend en termes de proximité et de bruit, c'est du vécu ?
Antonin Fourlon : À 100%. J'ai deux enfants et j'ai vécu tout le confinement dans un petit appartement. Paris c'est génial avant les enfants, après ça devient extrêmement hostile. Comme Simon et Adelaïde, avec ma compagne, on a dormi dans le salon pendant trois ans. D'où la nécessité pour ce couple de quitter Paris.
Mais tout ne se passe pas comme prévu, car le jardin de la maison idéale qu'ils pensaient avoir trouvé en campagne, se transforme pendant cinq mois de l'année en un terrain de chasse. La chasse justement, un sujet qui n'est pas facile, il est même clivant en France. Pourquoi ce choix ?
Je viens d'une famille de chasseurs, donc je connais le sujet. Il y a des côtés négatifs, mais aussi positifs. Il y a, depuis le confinement, peut-être même avant d'ailleurs, un grand mouvement d'urbains vers la campagne. Ils sont aussi ignorants que moi j'ai pu l'être sur certains sujets. Alors ça me faisait rigoler d'assaisonner les deux camps et d'écrire une comédie là-dessus. Le but, c'est de déconstruire les préjugés sur les uns et les autres tout en s'amusant. Et au-delà des chasseurs, c'est un film sur le vivre ensemble.
Hakim, qu'est-ce qui vous a plu dans le personnage de Simon ?
Hakim Jemili : Plus globalement, je dirais que c'est le scénario qui m'a plu. Dès la première lecture, je l'ai trouvé très drôle, il y avait du rythme, de belles répliques, de belles scènes et un beau casting.
Hakim parle de rythme dans l'écriture, mais Antonin, avez-vous laissé une liberté d'improvisation aux acteurs ?
Antonin Fourlon : Surtout pas à Hakim. (Rires)
Hakim Jemili : Heureusement qu'ils nous ont laissé cette liberté. Ils écrivent, nous interprétons, nous sentons ce qui peut faire un bon mot au bon moment. Rien n'était figé dans le marbre, tout le monde avait le droit de proposer des choses, c'était un travail en permanence, avant et même pendant les scènes.
Vous parliez du vivre ensemble entre autres sujets abordés dans ce film, il y a aussi la désertification des campagnes, et cette école qui risque de fermer ses portes...
Antonin Fourlon : C'est une expérience que j'ai vécue. Après, à Paris aussi on commence à fermer des classes. Et pour en revenir à la chasse, je voulais aussi parler de la difficulté de créer parfois du lien social parce que dans certains coins, il n'y a pas d'autres loisirs pendant l'hiver. Le personnage de Benjamin (joué par Julien Pestel, NDLR) qui est celui qui me ressemble le plus, n'a pas envie de tirer mais il est obligé d'y aller, il fait semblant. Mais s'il ne va pas à la chasse, il n'a plus de vie sociale.
Didier Bourdon figure dans le casting, bon ou mauvais chasseur, beaucoup reconnaîtront la référence au sketch des Inconnus... Vous vous êtes fait plaisir, sur ce coup-là. Est-ce qu'il a accepté tout de suite de jouer dans votre film ?
Antonin Fourlon : Pas du tout, il ne savait pas si après "La galinette cendrée", il avait encore quelque chose à faire avec les chasseurs. Mais en lisant le script, il a découvert une proposition différente, un personnage plus complexe...
Hakim Jemili : Non, il vous dit des conneries. La vérité, c'est que ça s'est joué sur le montant du cachet. Dis-lui combien il a pris ! (Rires)
Antonin Fourlon : Plus que toi ! (Rires) Non plus sérieusement, il a vu qu'il y avait quelque chose de nouveau à défendre, même s'il n'a pas pu s'empêcher de placer une référence.
Hakim, dites-nous quel genre de partenaire est Didier Bourdon ? De même que Chantal Ladesou, Thierry Lhermitte, mais aussi Camille Lou.
Hakim Jemili : Je pense honnêtement qu'ils étaient tous très contents de jouer avec moi ! (Rires) Évidemment, c'est incroyable de pouvoir jouer avec ces références humoristiques. Quand tu joues avec des acteurs de ce niveau, avec autant de savoir-faire, c'est plus facile, tu n'as qu'à te laisser porter. Tu en deviens plus fort.
Quel message le public doit-il retenir en sortant de la salle ?
Hakim Jemili : Il n'y a pas de message. C'est une heure et demie de comédie, l'essentiel c'est que le public rigole et passe un bon moment.