La délégation de service public pour l'exploitation touristique et culturelle des monuments antiques à compter du 1er novembre 2024 sera-t-elle encore d’actualité ?

La ville de Nîmes possède plusieurs monuments romains dont l’amphithéâtre, la Maison Carrée et la Tour Magne. Depuis 2006, l’exploitation touristique et culturelle de ces trois monuments est gérée dans le cadre de délégations de service public successives. Après Culturespaces le contrat actuel a été confié en 2021 à Edeis Romanité, sous la forme d’une concession de service public de trois ans qui échoit le 31 octobre 2024.

La Ville souhaite poursuivre le développement d’un projet global de mise en valeur des arènes, de la Maison Carrée et de la Tour Magne, en matière de visites et d’animation culturelle, de gestion et de communication sur les monuments, hors activité de tauromachie et concerts d’été qui sont sans lien avec la nature et l’activité de mise en valeur patrimoniale des sites. Mais la Ville souhaite également poursuivre les animations et spectacles autour de thèmes en relation directe avec l’histoire, l’architecture, la valeur patrimoniale et la destination des monuments romains nîmois.

Dans cette perspective, après avis de la Commission consultative des services publics locaux (CCSPL), le conseil municipal doit à nouveau se prononcer sur le choix du futur mode de gestion de ces missions de service public, et sur le principe de la gestion déléguée, qui apparaît comme le mode de gestion le plus approprié au vu du rapport présenté à la municipalité.

La nouvelle délégation adoptera les principes directeurs de la précédente, avec un élargissement de son périmètre, et les modifications nécessaires au vu de l’expérience des délégations précédentes. Le service public délégué portera sur l’exploitation touristique et culturelle des arènes, de la Maison carrée et de la Tour Magne, et sur la rénovation et l’aménagement, en vue de son exploitation touristique et culturelle, de la maison dite « Saurel. »

Dans le prolongement du périmètre géographique classique, aux risques et périls du délégataire, le service public délégué portera ainsi un regard tout sur la villa située dans les Jardins de la Fontaine. Composée d’une maison comptant un rez-de-chaussée d’environ 150 m2, un premier étage d’environ 80 m2 et un deuxième niveau d’environ 50 m2, d’une cave et d’un grand jardin, cette maison, une fois rénovée, devra contribuer à valoriser les Jardins de la Fontaine. Elle devra aussi constituer un espace à vocation culturelle et touristique, éventuellement assorti d’un lieu type bistronomie.

S’agissant du périmètre géographique classique (arènes, Maison Carrée, Tour Magne), le délégataire devra donc assurer, comme d’habitude, la gestion, l’exploitation, le développement et la promotion de ces trois monuments, par l’organisation de visites, animations, évènements et spectacles de qualité.

Pour ce faire le délégataire devra créer des contenus cohérents avec la politique culturelle et patrimoniale de la Ville, et mettre en place les équipements techniques et scénographiques nécessaires, ainsi que les supports de communication et actions de commercialisation adaptés.

Au titre des spectacles le délégataire réalisera chaque année, au printemps et en été, des spectacles en lien avec la nature historique des monuments (en dehors des périodes dédiées aux spectacles tauromachiques et des concerts d’été) et des animations complémentaires dans la ville liées aux spectacles ainsi programmés.

La Gauche préfère un EPCC ou, carrément faire confiance aux structures mises en place par la Ville elle-même à savoir la SPL Culture et Patrimoine. Vincent Bouget et les siens ont voté contre : « Pour ce type de DSP, la durée est de trois ans normalement… Là c’est huit ans en raison de l’exploitation de la Maison Saurel. Huit ans donc ! C’est long et vous engagez vos successeurs. Mais quel rapport entre la Maison Saurel et la gestion des monuments romains ? Quelle logique d’intégrer l’exploitation de cette maison à la DSP quand de l’autre côté il y a une SPL qui gère le musée de la Romanité. Beaucoup de mélanges et de confusions… »

Et l’élu de l’opposition de poursuivre : « Nous pensons toujours qu’un EPCC serait davantage adapté pour garantir la présence de l’État dans la préservation et la valorisation d’un tel patrimoine, en intégrant le musée de la Romanité. Mais sans aller si loin, vous auriez pu seulement faire confiance aux structures que vous avez mises en place, je pense à la SPL « Culture et patrimoine » qui gère le musée pour gérer le patrimoine. Mais il fallait faire confiance et faire un choix. Vous n’avez visiblement pas confiance ou peut être maintenez-vous des équilibres ? »

Un argument vient appuyer le propos de Vincent Bouget, la gestion de la Maison carrée si elle est inscrite à l’Unesco. « Chose que nous espérons tous ! Dans notre pays c’est une gestion publique qui doit gérer ce type de monument. Vous allez donner en gestion à EDEIS ou à un autre notre patrimoine, vous allez déléguer un bien qui ne va plus appartenir non seulement à la ville, mais qui va appartenir à l’humanité. C’est un mauvais signe que vous envoyez à celles et ceux qui vont faire le choix de l’inscription de la Maison Carrée à l’Unesco. Vous voulez continuer à déléguer la gestion des monuments nîmois à un prestataire privé soit, c’est une erreur mais c’est votre choix et celui de votre majorité, mais alors sortez de cette DSP la Maison Carrée. »