NÎMES Les avocats se mobilisent pour soutenir Sonia Dahmani
Ce jeudi, dans la salle des pas perdus de la cour d’appel de Nîmes, une quarantaine d’avocats s’est mobilisée pour soutenir leur consœur Sonia Dahmani qui est emprisonnée en Tunisie.
« Elle a été obligée de se dénuder, de se mettre à quatre pattes et de subir une fouille anale et vaginale. Elle a accepté des humiliations pour pouvoir assister à son procès, mais malgré cela, ça lui a été refusé ». C’est avec ces mots forts que Khadija Aoudia, le bâtonnier de l’Ordre, a expliqué les sévices subis par l’avocate Sonia Dahmani, arrêtée en Tunisie, au mois d’aout dernier. Ce jeudi, dans la salle des pas perdus de la cour d’appel de Nîmes, avait lieu une mobilisation de soutien à Sonia Dahmani. Les avocats nîmois, une quarantaine, portaient un brassard rouge symbolisant le sang versé par leurs confrères persécutés dans le monde.
Ramla, la sœur de Sonia Dahmani, a témoigné en visioconférence du traitement qui est réservé à l’accusée : « Elle a été arrêtée par des hommes cagoulés. Elle a été obligée de porter un voile blanc, comme celui qui est réservé aux prostituées. Elle n’a pas le droit de se couper les cheveux. » Les avocats nîmois sont bien décidés à ne pas laisser tomber leur consœur. « À chaque fois qu’elle est soutenue, elle le sait et ça lui permet de tenir le coup », rappelle Ramla. « Elle encourt une peine de 40 ans de prison avec six chefs d’accusation. Elle a été arrêtée parce qu’elle a dénoncé le traitement réservé aux populations subsahariennes en Tunisie. Nous ne l’abandonnerons pas », a souligné Khadija Aoudia qui précisera ultérieurement sous quelle forme ce soutien se poursuivra.