MAMMOUTH DE DURFORT Adeline Rouilly, directrice du Muséum nîmois : "Le Gard abrite de nombreux restes de mammouths et mastodontes"
La directrice du muséum d'histoire naturelle de Nîmes était à Paris, ce mardi 27 juin, pour le retour officiel du Mammouth de Durfort dans la galerie de paléontologie et d'anatomie comparée du Muséum national d'histoire naturelle. Un spécimen qu'elle a cotoyé durant ses études et dont elle souhaiterait posséder une copie pour le muséum nîmois. Entretien.
Objectif Gard : Que représente pour vous le retour du Mammouth de Durfort dans la galerie de paléontologie ?
Adeline Rouilly : C'est très émouvant dans la mesure où on parle du mammouth de Durfort aussi au muséum de Nîmes. On avait cotoyé M. Bonnet, qui avait lui-même racheté un terrain pour essayer de trouver un deuxième mammouth afin de l'offrir au muséum de Nîmes. Ce sont donc des souvenirs touchants. Voir que le Muséum refait des fouilles, des compléments de recherche, c'est intéressant pour dater au plus près ce mammouth, ce qu'avait déjà commencé André Bonnet, justement.
À Nîmes, reste-t-il un témoignage de l'excavation du mammouth ou du moins une évocation du lieu de la découverte ? Le muséum de Nîmes a-t-il profité de la restauration pour fouiller dans ses propres collections ?
Oui, bien sûr. On avait d'ailleurs fait une exposition, il y a une douzaine d'années, qui s'appelait "Gard au mammouth". Parce que, justement, le Gard abrite de nombreux restes de mammouths et mastodontes. On a donc des mollaires, un pied de mammuthus meriodionalis (la même espèce que le mammouth de Durfort, NDLR), etc. Mais, en fait, le muséum nîmois a, en quelque sorte, raté une étape : il n'a été ouvert qu'en 1892. Le mammouth de Durfort, découvert en 1869, avait déjà été emporté sur Paris.
Cette restauration est-elle l'occasion d'accentuer les relations entre Muséum national et muséum de Nîmes ? La recherche, qui doit se poursuivre à Durfort, peut-elle impliquer le muséum nîmois ?
Ce serait avec plaisir, d'autant plus qu'on vient de recruter un géologue au sein du muséum. Donc, on pourrait avoir des liens plus proches en matière de recherches et discuter avec nos collègues de Paris.
Vous-mêmes, je crois que vous avez un attachement particulier pour cette galerie de paléontologie parisienne ?
Oui, il y a 25 ans, je faisais mes études au muséum de Paris. On parlait, à ce moment-là, du centenaire de la galerie de paléontologie, dont le Mammouth de Durfort est une pièce très importante...
Vous veniez le visiter régulièrement ?
C'est cela. Et, surtout, quand j'ai été nommée au muséum de Nîmes (en 2004, NDLR), je suis allée saluer le Gardois le plus célèbre de Paris !