Publié il y a 2 h - Mise à jour le 01.10.2024 - Propos recueillis par Coralie Mollaret et Abdel Samari - 6 min  - vu 269 fois

ASSEMBLÉE NATIONALE Discours du Premier ministre : les réactions des politiques gardois

Devant les députés, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a prononcé son discours de politique générale. Un discours de plus d'une heure où le Républicain a exposé sa feuille de route jusqu'à la prochaine Présidentielle. 

Franck Proust, président de Nîmes métropole et secrétaire départemental des Républicains du Gard : "La France a un besoin vital d’autorité. Les Français ont un besoin vital de reconnaissance de leur identité, de leur mode de vie, de leur sécurité par le respect des frontières. Les Français ont un besoin vital de la reconnaissance de leur travail. Les Français ont un besoin vital de savoir que l’argent public n’est pas gaspillé ou dépensé sans égard pour leur effort fiscal. Le premier ministre semble avoir compris tout cela. D’abord, il a vu juste pour prendre à bras-le-corps la restauration à terme de l’équilibre de nos finances publiques en touchant aux deux tiers sur la baisse des dépenses de l’État.  Nous l’avons fait dès 2020 sur Nîmes Métropole. Les économies sur les dépenses publiques ne doivent pas être un tabou dans un pays qui détient le record du monde de la dépense publique. Je ne peux que me féliciter du pragmatisme du Premier Ministre sur sa volonté de modifier la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) pour permettre le développement économique dont nous avons besoin dans nos territoires dans l’objectif vertueux de réindustrialisation.  De plus il compte desserrer les carcans qui aujourd’hui empêchent la construction de logements dont le manque est criant. Par ailleurs, j’ai bien noté la volonté du Premier Ministre de respecter le plan Prison, ce qui conforte le dossier de nouveau centre pénitentiaire sur l’ancienne Base Oc’Via.  Sur un plan national, je salue la détermination de Michel Barnier de reproduire l’action des forces de l’ordre lors des Jeux Olympiques de Paris sur une mobilisation complète et une visibilité accrue de la Gendarmerie et des Policiers Nationaux. Nous serons vigilants pour que les 12 postes de la police des transports, promis pour janvier, soient bien pourvus sur le réseau TANGO. Cette prise de conscience du souhait de nos concitoyens d’avoir plus de sécurité sera complétée par une politique pénale plus ferme. Une fermeté qui se décline enfin sur le plan de la maitrise de l’immigration avec notamment la restriction des visas pour les pays qui refusent d’accueillir leurs ressortissants expulsés."

Yoann Gillet, député du Gard : "Le Premier ministre s’est exprimé, enfin. Nous ne pouvons nous contenter de déclarations d’intention ou de diagnostics éculés. Dans le contexte grave de la crise de régime que nous vivons, le Rassemblement National refuse la politique du pire. Comme l’a indiqué Marine Le Pen dans son discours suite au discours de politique générale du Premier ministre, nous ne participerons pas à la comédie des menaces de censure qui seraient fondées sur autre chose que l’observation impartiale des actes de ce gouvernement. Pour autant, ⁠notre esprit constructif n'est pas un chèque en blanc à ce gouvernement de circonstance. L'heure tourne : Il faut en finir avec le « en même temps » et l’inaction. Le déclassement de la France appelle des décisions politiques. Le Rassemblement National a été précurseur sur cette urgence, en particulier budgétaire : le RN est le seul à avoir sonné l’alerte sur la charge de notre dette et à proposer un audit sur l’état des finances publiques. Nous avons été moqués ; la situation du déficit public nous donne aujourd'hui raison. "

Nicolas Meizonnet, député RN du Gard : "Sur la forme, c’est un discours relativement consensuel, ponctué de constats d’une grande banalité, que nous a livré le nouveau Premier ministre. Sur le fond, cela reste encore flou, peu de propositions concrètes ont été formulées. Ceci étant, il était important que Michel Barnier réaffirme sa volonté de respecter les députés du Rassemblement national fort de ses 11 millions d’électeurs. C’est chose faite. Dans le contexte grave que nous traversons, nous refusons la politique du pire. Nous ne participerons pas à la comédie des menaces de censure qui serait fondée sur autre chose que l’observation impartiale des actes de ce Gouvernement. Mais notre esprit d'ouverture n'est pas un chèque en blanc. Il faut en finir avec le « en même temps » et l’inaction. Le déclassement de la France appelle des décisions politiques fortes.  Nous exigeons que soient prises en compte ce que les Français jugent prioritaire : le pouvoir d’achat, et en particulier celui de nos concitoyens modestes qui travaillent, l’urgence d’un sursaut sécuritaire, pénal et migratoire."

Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard : "Au Sénat, le discours de politique générale du nouveau Premier Ministre a été lu par le numéro 2 du Gouvernement. Je retiendrai le triptyque « Écoute, Respect et Dialogue » qui nous change des récentes politiques menées. Cinq chantiers ont été annoncés :  niveau de vie des Français, économie, sécurité, immigration et fraternité. J’ai apprécié en tant que sénateur que le dialogue entre l’État et les collectivités territoriales sera amplifié afin de ne plus imposer des transferts obligatoires des compétences. J'ai aussi apprécié l'annonce d'une réforme de la loi ZAN tant attendue par les élus locaux. Le handicap et la reprise du texte sur la fin de vie ainsi que le développement des soins palliatifs sont des points positifs. Je soutiendrai avec vigilance ce Gouvernement, car la République mérite des élus responsables."

Pascale Bordes, députée RN de la 3ᵉ circonscription : "Il y a beaucoup de choses qui me conviennent dans le discours. J’aime bien le style du Premier ministre, il ne s’est pas démonté face au chahut des députés insoumis. Il a repris le viol et mettre de la jeune Philippine, en disant que c’était intolérable. Nous avons quand même une obligation de résultat concernant la sécurité. Le discours me plait, après j'attends les actes. Je ne lui fais aucun procès d’intention… Ensuite, il a proposé une grande loi sur le handicap avec un travail transpartisan. Ça, ça me parle !"

Patrick Malavieille, vice-président PCF du Conseil départemental : Une heure de discours, pour ne pas répondre aux attentes des Français. Le Premier ministre parle de "pédagogie", de "méthode".  Il faut des actes, des mesures claires... On en est très loin. "

Nicolas Pellegrini, représentant des jeunes insoumis du Gard : "Le Premier ministre se pose en premier usurpateur de la volonté populaire. Politiquement, son discours consiste à glorifier le bilan de ceux qui ont été sanctionnés durement par les urnes. Ce n'est pas un discours de politique générale, c'est l'agonie d'un monde creux qui n'a de cesse de répéter les mêmes mauvaises solutions."

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF et vice-président au Conseil départemental du Gard : "Lieux communs, phrases creuses et vieilles recettes pour aggraver la politique menée depuis 7 ans sous l’œil bienveillant de l’extrême-droite. Une boussole est au cœur des annonces de Michel Barnier : mener une politique d’austérité en confirmant que les deux tiers de la réduction du déficit public, plus de 20 milliards d’euros, seront assurés par la réduction des dépenses de l’État et des collectivités, affaiblissant ainsi les services publics de proximité et l’ensemble de notre économie. Il confirme ainsi un cap : servir le capital, au détriment du travail et de la réponse aux besoins des Français et des Françaises, en métropole comme dans les Outre-Mer, des TPE-PME dont le nombre de faillites atteint un record, et des collectivités dont les ressources ne cessent d’être amputées. Les salariés, leurs salaires et retraites, sont les grands absents de cette déclaration. Des millions de salariés demandent de véritables hausses de salaire pour un travail qui paie, et ils obtiennent pour seule réponse une revalorisation minimale anticipée du Smic et les fausses recettes libérales que sont l’intéressement et la participation salariée. Des millions de salariés demandent l’abrogation de la réforme des retraites, et celle-ci est rejetée par le Premier ministre qui confirme qu’aucun moyen supplémentaire ne sera dégagé au nom de « l’équilibre financier ». Quant aux enseignants et soignants mobilisés au quotidien au service de nos concitoyennes et concitoyens, ils n’obtiennent rien d’autre qu’une vague promesse de renforts de bénévoles retraités ! Et aucune mesure n’est annoncée pour l’avenir de la jeunesse du pays, traitée sous le seul angle de la délinquance, celle-ci se voit stigmatisée et la justice des mineurs menacée de destruction. En matière d’immigration, le Premier ministre cède à l’argumentaire du Rassemblement national, comme en témoigne notamment sa volonté de renforcer Frontex et ses pratiques contraires aux droits humains. Au regard de ces choix, la surtaxe sur les grandes entreprises — qui n’est en fait qu’un retour, pour une petite minorité de grandes entreprises, sur certains cadeaux fiscaux accordé par Emmanuel Macron – vise à masquer cette nouvelle cure d’austérité. L’heure est à une remise à plat total de la politique d’exonérations et d’aides publiques aux entreprises, pour servir le progrès social et écologique. En matière de politique étrangère, la voix de la France ne sera pas plus forte avec Michel Barnier, alors même que la situation européenne et mondiale, les risques d’escalade en Ukraine et au Proche-Orient appellent plus que jamais une voix indépendante de la France et une diplomatie au service de la paix. Ce gouvernement doit être censuré."

Propos recueillis par Coralie Mollaret et Abdel Samari

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