ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. C'est l'heure de savourer les indiscrétions politiques et économiques de la semaine !
Sans lui ? Yoann Gillet a été élu député en 2022. Avec cerise sur le gâteau, une victoire face à Françoise Dumas. À l’époque, il n’avait pas pu compter sur les Nîmois qui avaient placé la députée sortante macroniste largement en tête, recueillant 7 000 voix alors que la Nîmoise en raflait 9 500. Deux ans plus tard, dissolution oblige, il a dû se soumettre une nouvelle fois au vote des Nîmois en juillet dernier pour se faire finalement réélire. Une élection en deux tours face à l’Insoumis Charles Ménard. Avec près de 12 000 bulletins cette fois, le jeune député s’impose et progresse en nombre de voix. Cette progression de 5 000 voix peut-elle lui ouvrir les portes de la rue Dorée et du fauteuil de maire dans 18 mois à Nîmes ? Ce serait une victoire extraordinaire pour le Rassemblement national qui pourrait rafler une deuxième ville moyenne dans le sud de la France après Perpignan. Mais l’arithmétique n’est pas, en politique, une science exacte. Les scrutins nationaux depuis 2022, dans le cadre de circonstances bien particulières, ont favorisé les votes extrêmes, à Droite comme à Gauche. Notamment lors de la dissolution brutale après les Européennes de juin dernier. Yoann Gillet ne s’est mesuré à aucun candidat sérieux à Droite. Cette fois, en 2026, il devra affronter le successeur de Jean-Paul Fournier et le leader de la Gauche unie, le communiste Vincent Bouget. Ce ne sera donc pas tout à faire la même sauce, ni la même saveur. Sans compter que l’attention des Nîmois sera bien différente. C’est de l’avenir de leur Ville et de son identité dont il sera question. « Yoann Gillet a bien en tête ces enjeux et il passera son tour », pense savoir une source bien informée au RN. « Il ne va pas quitter une place en or à l’Assemblée nationale et les studios TV parisiens pour se retrousser les manches à Nîmes ». Dans une interview à paraître en début de semaine dans nos colonnes, le député RN du Gard n’affiche pas encore ses véritables intentions. Mais il est beaucoup moins affirmatif qu’avant. « Il y aura un candidat RN aux élections municipales à Nîmes en 2026. Pour le moment, j’observe tout en pensant être utile déjà à Nîmes en tant que député ». Même s’il ne réfute pas le rôle qu’il compte jouer dans cette élection, il glisse qu’il y aura une surprise. Les noms de deux personnalités du monde économique et sportif ont circulé durant l’été pour une potentielle tête de liste RN à Nîmes, à la place de Gillet. Sans confirmation à ce stade. En tout état de cause, le député RN est bien embêté d’exprimer des critiques sur la majorité sortante. Hormis sur la sécurité, il reconnait que Jean-Paul Fournier a fait de belles réalisations, et a embelli Nîmes. Concernant le système de transport assuré par Nîmes métropole et son président Franck Proust : « Le système actuel est plutôt bon », reconnait-il… Invitant toutefois à revoir l’offre qui s’est réduite ces dernières années. « Mais je suis contre la gratuité des transports que veut imposer la Gauche ». Le seul pic du député Gillet concerne Julien Plantier, le premier adjoint chargé des Projets urbains. « Il faut retravailler la vision urbanistique, les personnes en place ne sont pas à la hauteur. » Est-ce à dire que Yoann Gillet pourrait marquer le pas à Nîmes en 2026 si d’aventure Franck Proust était le candidat de la Droite et du Centre ? « Hors de question de voir le programme de la Gauche à Nîmes, copie de celui proposé au niveau national. Ce serait une catastrophe pour les Nîmois qui verraient les impôts exploser », conclut-il. Les Républicains ne diront pas mieux lors de la campagne de 2026…
Une convalescence olé olé. Toujours en convalescence au CHU de Nîmes pour soigner son genou, le maire de Nîmes s’est offert une parenthèse enchantée tant espérée depuis la fin du mois d’août. Vendredi soir, dans les arènes, il a bénéficié d’une sortie temporaire orchestrée par son conseiller spécial et ami de toujours, Gerardo Marzo. Dans les travées des arènes, Jean-Paul Fournier s’est installé tout sourire. À ses côtés, le général de brigade Valentin Seiler commandant la 6ᵉ brigade légère blindée et Patrick de Carolis, le maire d’Arles. Un plaisir non dissimulé après l’alternative de Lalo de Maria, l’enfant du pays. Le maire a tellement aimé ça qu’il a réédité l’expérience hier samedi… Mais c’est bon pour le genou !
Retour de karma… Après la décision de la cour d’appel de Montpellier, qui a entièrement innocenté Franck Proust, tant sur la forme que sur le fond, certains élus municipaux de la majorité comme de l’opposition font la soupe à la grimace. « Les proches de Julien Plantier marquent le coup, c’est normal. Il sera compliqué d’espérer participer à un dispositif futur après avoir été au centre des tensions avec l’Agglo », explique un adjoint au maire de Nîmes. Du côté des opposants aussi, la perspective de s’attaquer au président de Nîmes métropole sur le volet judiciaire est désormais caduque. C’est à l’ambition politique qu’il faudra fourbir ses armes. « Certains doivent être bien embêtés désormais alors qu’ils ont passé une dizaine d’années à dire partout que Franck Proust était un voyou », tacle un proche du patron du Colisée.
Plantier planté. La séquence feria est souvent l’occasion de se retrouver, dans les lieux festifs et conviviaux, pour passer du bon temps. Dans les arènes, c’est un peu différent. On regarde le spectacle taurin, mais on se livre plus facilement à des confidences et à des échanges sérieux. C’est probablement la raison pour laquelle le premier adjoint Julien Plantier a proposé à Franck Proust d’y assister ensemble dans le week-end. « Il a refusé l’invitation de Plantier pour une corrida », assure un élu de la ville. « Malheureusement, il aurait dû lui proposer avant. Franck Proust avait déjà organisé ses corridas et ne pouvait plus faire machine arrière par rapport à ses invités », répond l’agglomération. « Ils auraient tout de même pu se voir avant ou après une corrida, mais Franck Proust était déjà en bonne compagnie avec Thierry Procida qui a fait le tour des bodegas à ses côtés », complète, amer, ce proche de Julien Plantier. Le centriste, libéré de son contrat dans le privé, devrait dévoiler ses intentions politiques à la fin du mois de septembre… Notre petit doigt nous dit que l’on a, à peu près, compris où il comptait mettre son énergie… Pas que dans les bodegas.
Assaf quitte le Gard… Pooooo po-po-po-po-po poooo ! N’allez pas trop vite, amis supporters du Nîmes Olympique. Ce n’est pas Rani Assaf qui s’en va, mais Christian Assaf. Le Nîmois, ancien député, conseiller régional proche de Carole Delga, aujourd’hui vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole délégué aux Politiques sportives, a fêté son départ de la capitale du Gard, vendredi midi au Napoléon… Il était entouré de ses amis les plus proches et de plusieurs élus pour fêter son départ du Conseil départemental du Gard vers le Conseil départemental de l'Hérault. Certains Nîmois auraient certainement préféré un départ de Rani Assaf mais de ce côté-là, ce n'est pas gagné. « Il ne partira pas, il a un deal avec Franck Proust. Si le Républicain s’impose en 2026, il a prévu de remettre en selle le projet de nouveau stade du patron des Crocos », prétend une source à la Ville… « C’est faux ! Franck Proust a toujours été sur la même ligne de conduite depuis le début. Il n’a pas tergiversé comme d’autres, il veut un avenir sérieux et positif pour le Nîmes Olympique. Il continue d’y travailler et garde le contact avec Rani Assaf pour cela », explique-t-on dans les couloirs du Colisée.
Ça bulle à Vergèze. Alors que depuis plusieurs mois, Perrier à Vergèze est dans l’œil du cyclone après la découverte de la contamination de plusieurs puits, ce qui a provoqué la suspension de la production de ses bouteilles d’un litre durant l’été, aucune nouvelle n’est arrivée des autorités sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation des sources de Vergèze. Cela n’a pas empêché des élus gardois de premier plan de se rendre cette semaine sur l’exploitation. Laurent Burgoa, le sénateur LR, a même fait un message sur son réseau social Facebook : « Perrier, c’est fou. » Ironique ? En tout cas, à l’invitation de la direction de Nestlé Waters France et Nestlé Water Vergèze, avec d’autres parlementaires et des élus du secteur, il a visité le site « sans éluder les sujets d’actualités concernant cette entreprise très importante pour le territoire gardois ». Reste à savoir si le rôle des élus est d’être « très attentifs et défenseurs de cette belle pépite pour notre département » ou de s’assurer que les Gardois ne consomment pas, comme partout dans le monde, une eau potentiellement contaminée…
Une Chloé en vaut deux. La cérémonie des 80 ans de la Libération de Nîmes, qui s’est déroulée voilà plusieurs jours, continue à faire parler. Après avoir observé l’absence de Julien Plantier et Franck Proust, toujours en congé fin août, beaucoup en ville s’étonnaient de la présence de Julien Sanchez, l’ex-maire de Beaucaire, néodéputé européen. « Il a des ambitions à Nîmes, il devrait être tête de liste à la place de Yoann Gillet », indiquent quelques personnalités du mundillo. Pas du tout. En réalité, Yoann Gillet ayant constaté la participation de la nouvelle députée européenne socialiste Chloé Ridel, il a immédiatement appelé son ami Julien Sanchez pour lui demander d’être là aussi. Quelques fois, la politique consiste à ne pas laisser de place à l’adversaire.
La place Abbé-Pierre rebaptisée ? Personnalité longtemps préférée des Français, l’abbé Pierre est accusé d’agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes. Dans les territoires, certains élus s’interrogent. Faut-il rebaptiser les places et autres rues qui portent le nom du prêtre ? À Nîmes, « s’il n’y pas d’urgence », on s’interroge sur le sort de la place à côté de la cathédrale. « On pourrait la rebaptiser sœur Teresa ou même Jean-Paul II ». Surprenant que ce proche du maire ne propose pas la place Jean-Paul Fournier ?
La politique à deux, c’est mieux. Un nouveau groupe d’opposition vient de se former à Clarensac. Évincée par le maire, Hélène Le Coq a annoncé créer un groupe d’opposition intitulé « Mieux vivre à Clarensac ». Un groupe constitué de seulement deux membres : Hélène Le Coq et son mari. Et de demander, dans la foulée, un local pour les réunions du groupe… Le salon de leur maison étant trop étroit !
Discussions désintéressées ? La petite-fille d'Hélène Dorlhac, ancienne secrétaire d’État de 1974 à 1976 dans le gouvernement de Jacques Chirac, puis de 1988 à 1991 dans le gouvernement de Michel Rocard, consulte en prévision des municipales de 2026 à Nîmes. Dernièrement, Raphaëlle Dorlhac de Borne, c’est son nom, a réuni quelques Nîmois « pour réfléchir au futur de Nîmes et de son agglomération ». L’ancien député Alain Fabre-Pujol, Jean-Marc Philibert, membre du collectif Concertation citoyenne qui s’était illustré dans les manifestations anti-pass sanitaire et antivax, ou encore Sébastien Olivier, le célèbre cordonnier nîmois, étaient notamment présents. Reste à savoir les bases des discussions de ces Nîmois intéressés par l’avenir du territoire. On se souvient qu’en 2014, Raphaëlle Dorlhac de Borne avait déjà touché à la politique. Elle était en 46ᵉ position sur la liste Passionnément Nîmois d’un certain Jean-Paul Fournier…
Permanence commune. Les députés Sylvie Josserand et Yoann Gillet ont décidé de devenir colocataires. Non pas d’un appartement personnel — cela ne nous regarde pas –, mais de leur permanence parlementaire nîmoise. Ainsi, c’est sur l’ancien local du sénateur Denis Bouad, près de la préfecture et du Conseil départemental du Gard, qu’ils ont jeté leur dévolu (sur le local, pas sur Denis Bouad). L’aménagement est imminent…
En forme. L’été s’achève et les chiffres de la fréquentation touristique tombent les uns après les autres. Les regards étaient tournés vers l’aéroport de Nîmes. Après l’éviction du directeur, l’arrêt de la ligne commerciale Nîmes-Édimbourg, l’impact des JO à Paris et le contexte économique dégradé, tout portait à croire qu’une baisse était envisageable… Ce n’est pas le cas. Il y a même du mieux dans le trafic passager de l’aéroport, avec 142 000 billets vendus à fin juillet sur l’activité commerciale. Une hausse de 1,5 % par rapport à 2023. Et sur les vols extra, notamment business, la hausse est plus spectaculaire : de l’ordre de 13 %. Tout cela augure une attention positive de Ryanair, l’unique opérateur de transport aérien à Nîmes, qui pourrait envisager l’ouverture de nouvelles destinations vers le sud de l’Europe. L’annonce pourrait être rapide…
Joli coup pour Vincent Martin. L’entrepreneur, ancien directeur général de la CCI de Nîmes sous l’ère Douais, ne manque pas d’ambitions et tisse sa toile « pour relier les hommes », comme il aime le rappeler. Manager au Montpellier Méditerranée Business Club (MMBC), il a réussi à convaincre le célèbre animateur de Canal +, Antoine de Caunes, de venir partager un échange sincère et authentique avec les chefs d’entreprise dans la semaine. 30 % de Gardois étaient présents pour l’occasion en tant que membres du MMBC. Des Gardois qui ont accepté de franchir le Vidourle après avoir été convaincus par Vincent Martin. Ce dernier, à qui l’on prête des ambitions pour l’avenir économique du Gard, pourrait être l’une des personnalités à suivre les prochains mois…
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