ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 16 février 2025. Il est 12 heures. Place aux indiscrétions politiques et économiques de la semaine…
Entrée en matière. Une salle avec environ 400 personnes et peu de chaises vides. Des communistes, des socialistes, des écologistes de Nîmes, d’Alès et d’ailleurs. Mais aussi des habitants nîmois qui ont franchi la porte du Grand Hôtel à Nîmes pour venir écouter. Certains pour prendre la parole et exprimer leur vie quotidienne dans la cité des Antonin. Un parcours professionnel et personnel semé d’embûches, mais aussi d’éléments positifs mis à la disposition des habitants par la municipalité. Il a été question d’insécurité, de culture, de transport, de commerces et de bien d’autres sujets. Vincent Bouget, le leader communiste, probable tête de liste de l’union de la Gauche, a pris la parole en amont de cette rencontre pour poser le cadre de la discussion. Puis à la fin des débats, pour rappeler qu’il s’agissait là du début d’une volonté de labourer le terrain nîmois, dans tous les quartiers, à travers des formats très différents. Parfois dans des lieux adaptés avec quelques centaines de personnes. D’autres fois, dans des habitations pour des prises de parole plus intimistes. Est-ce que cette formule de participation citoyenne remplira tous les objectifs ? Et offrira la victoire au bout ? Difficile de le dire à ce stade, à 13 mois de l’échéance électorale. Mais il est certain que le vice-président aux Sports au Département rentre de plus en plus dans le costume. Connu et reconnu après avoir participé à plusieurs élections, Vincent Bouget n’est pas resté enfermé dans un trou pendant six ans. Opposant, sérieux et serein, il a travaillé son image durant ces longues années. Jusqu’à avoir arrêté de fumer et entrepris un régime pour s’offrir une nouvelle silhouette et le souffle nécessaire pour cette course de fond. Alors que la Droite se déchire dans une guerre de succession, à la gauche de l’échiquier, les voyants sont au vert pour une union de toutes les sensibilités. Et la confiance règne de plus en plus, contrastant avec la fébrilité du camp d’en face… Restent toutefois quelques inconnues. La France insoumise sera-t-elle de la partie ? Sa participation à cette liste d’union sera l’une des clés de la victoire du communiste. À l’extérieur, PS-PCF-Écologistes auront bien plus de mal à atteindre les sommets… Autre difficulté : la négociation des places. La question a été renvoyée sine die. Tous les partis veulent se retrouver en bonne position. Mais il n’y aura pas de miracle. Certains vont devoir s’incliner et participer à cette aventure sans espérer grand-chose au bout. Enfin, cette participation active et citoyenne a ses limites. Il y avait surtout des têtes blanches lors de cette première rencontre, mais aussi des quadragénaires et des plus jeunes. Ces derniers ne sont pas toujours prompts à glisser un bulletin dans l’urne. Si les idées peuvent infuser, faut-il ensuite avoir les moyens de les mettre en œuvre…
Espionnage au Grand Hôtel. Pour la première rencontre citoyenne organisée par la Gauche, quelques invités inattendus se sont glissés parmi les convives. En effet, selon nos informations, la Ville et l’Agglo avaient dépêché quelques taupes sur place. Ces derniers n’ont pas hésité à filmer, à prendre des notes et même à faire quelques clichés des listes d’émargement pour identifier les participants ! « C’est la Stasi », commente un des leaders de la Gauche. Une référence au service de police politique, de renseignement, d'espionnage et de contre-espionnage de la République démocratique allemande (RDA) dans les années de guerre froide… « On ne va pas jouer à ce jeu-là pendant toute la campagne, car cela va poser, à un moment donné, un problème démocratique. » Qui a envoyé ces émissaires sur place ? Du côté de la Droite, on fait mine de ne pas être au courant…
On refait le match. Des représentants des clubs de supporteurs étaient également présents dans l’assistance lors de la première réunion publique de la Gauche. Une surprise pour certains. Mais pas pour d’autres qui considèrent que la situation du Nîmes Olympique est l’entière responsabilité du maire et de Julien Plantier. « Vincent Bouget est vu comme un des acteurs capables de donner une autre dimension au dossier NO », explique un membre de la Gauche. « Vincent Bouget n’a rien fait sur ce dossier. Bien au contraire, il avait expliqué publiquement avoir rencontré Rani Assaf et, à l’époque, il trouvait le projet intéressant… Il refait l’histoire. » À défaut de refaire le match. On le voit, la bataille des municipales se jouera aussi sur le terrain footballistique…
Lachaud au départ ? Dans une interview évènement accordée à Objectif Gard demain lundi, l’ex-président de Nîmes Métropole révèle ses intentions pour l’an prochain. Silencieux jusque-là, il fait le bilan du dernier mandat de Jean-Paul Fournier et de l'action de Franck Proust à l’agglomération avant de dévoiler son programme pour Nîmes après 2026. Alors que certains imaginaient qu’Yvan Lachaud resterait chez lui après la défaite de 2020, c’était mal le juger… Florilège. « Je suis très attaché à l'avenir de ma ville et pour moi, dans ma tête, je ne peux pas faire autrement. » « Les municipales de 2020 se sont déroulées dans des conditions particulières. L'élection de 2026 sera différente. » « Je pense qu'il y a d'autres solutions que le Parti communiste à la tête de la ville. » « Il n'y aura pas d'accord possible avec M. Proust. » La suite est à lire dans son intégralité demain à 7 heures…
Il se fait Bouget. La date est fixée, ce sera le 18 mars 2025. Une date symbolique puisqu'il s'agit du jour de la première victoire de Jean-Paul Fournier en 2001... Franck Proust annoncera sa candidature à la mairie de Nîmes en 2026. À ses côtés, on trouvera le maire Jean-Paul Fournier et d’autres personnalités de premier plan. Après sa déclaration officielle, le président de Nîmes métropole donnera le coup d’envoi d’une vaste campagne électorale qui comprendra plusieurs initiatives de rencontres citoyennes dans des lieux populaires de Nîmes. « Il a un bon bilan à défendre à l’Agglo. Il doit rattraper aussi tout ce que le Premier adjoint a raté pendant six ans. Et donner des perspectives pour l’avenir », explique un des proches de Franck Proust. Pas une mince affaire ! « Il est confiant dans la capacité des Nîmois à lui faire confiance, d’autant que son principal adversaire, Vincent Bouget, ne va pas pouvoir faire croire longtemps qu’il n’est pas déjà aux affaires. Au Département, chargé des Sports, il n’a rien fait pour Nîmes. Il faut donc arrêter de dire qu'il aime sa ville… » Le match est lancé !
Le courrier. Plusieurs élus nîmois ont pris la plume ces derniers jours pour écrire au maire. Le premier d’entre eux, Xavier Douais, l’adjoint au Tourisme. « Il souhaitait exprimer au maire les raisons qui le poussent à soutenir Julien Plantier », explique un élu. Il voulait surtout se démarquer de son père, Henry Douais, qui a toujours soutenu les choix de Jean-Paul Fournier… « D’autres élus lui ont emboîté le pas, mais le maire a fini par mettre les courriers de côté, si ce n’est à la poubelle. Il commence à manquer de patience face à la défiance de certains… », explique un proche de Franck Proust.
Reculer pour mieux sauter… Au sein de la majorité municipale, bon nombre ont été surpris par le choix du maire de ne pas retirer immédiatement les délégations à son Premier adjoint. « Une agréable surprise pour Julien Plantier qui a compris que Jean-Paul Fournier était coincé », pense savoir un élu proche du candidat déjà lancé dans la bataille municipale. « C’est mal connaître le maire. Il lui a retiré toutes les représentations. C’est désormais Franck Proust en première ligne. Et après la déclaration officielle de candidature du président de l’Agglo, Julien Plantier aura 24h pour se désister. À défaut, il lui retirera toutes les délégations… » La vengeance, comme on dit, est un plat qui se mange froid.
Les Halles, l’un des enjeux de 2026 ? La situation des étaliers fait régulièrement la une de la presse locale : entre les projets de rénovation, l’arrivée des Galeries Lafayette, les fuites d’eau et les mauvaises relations avec le propriétaire de la Coupole de Nîmes, Socri Reim. Lundi dernier, Objectif Gard révélait en exclusivité le courrier adressé par Nicolas Chambon, président de la Socri, à Jean-Paul Fournier. Prédisant le recul des grands magasins en l’absence d’accord avec les trois étaliers récalcitrants à l’installation d’un escalator sur leur emplacement actuel. Dans la foulée de notre éditorial, le maire a demandé expressément à son Premier adjoint de trouver une solution rapide. « Julien Plantier adresse un message sur les réseaux sociaux pour s’attribuer tous les mérites. C’est irrespectueux pour le maire, mais surtout pour son collègue Christophe Pio et la Socri qui ont travaillé de concert pour régler le problème », indique le cabinet de Jean-Paul Fournier. Proche du Premier adjoint très longtemps, ce nouvel épisode marque la rupture entre Julien Plantier et Christophe Pio, conseiller municipal chargé des Halles…
Mouvement. Julien Plantier envisage, début mars, de lancer sa démarche « projets », lors d’une conférence de presse avec plusieurs élus municipaux à ses côtés. Seulement, il doit faire face à quelques défections… « Christophe Pio a changé de camp après la gestion du dossier des Halles », explique une source à la Ville. Un autre élu se pose des questions : Richard Schieven, l’adjoint chargé de la Sécurité. « Il ne veut pas de guerre à Droite et veut rester fidèle au maire malgré tout. » Reste l’adjointe à l’Éducation, Véronique Gardeur-Bancel. « Franck Proust l’a reçu à l’Agglo mais en vain. Elle lui a expliqué qu’elle resterait fidèle à Julien Plantier… » Des élus qui ont décidé de faire confiance au Premier adjoint jusqu’au bout. « C’est lui qui a recruté ces élus en 2020, ils ne peuvent pas le trahir… »
Victime de son succès. Dans une vidéo face caméra sur les réseaux sociaux, Franck Proust a proposé aux habitants du territoire de l’Agglo de participer au choix du nom du nouveau service de vélo électrique en libre-service sur la ville de Nîmes. Quatre noms ont été proposés : TangoLib, Le Van (pour Vélo Agglomération Nîmois), NémoVélo et AggloVélo. Contre toute attente, le succès est au rendez-vous. Plus de 500 votes ont été réalisés. Et c’est le nom de NemoVélo qui semble remporter tous les suffrages. « Jean-Marc Campello, vice-président aux Transports, se frise les moustaches, c’est lui qui a proposé le nom », explique-t-on dans les couloirs du Colisée. Un autre est plus embêté. C’est le président. Depuis la vidéo, son téléphone vibre du matin au soir. « Il a fallu désactiver les notifications sur ton téléphone car Franck Proust ne pouvait plus passer d’appels. » Le dévoilement du nom officiel est prévu dans quelques jours… Certainement lors d’une conférence de presse à vélo !
Un pas de plus. Cette semaine marque le lancement du site Internet de La République en commun, le mouvement de Carole Delga en vue de la présidentielle de 2027. La présidente de la Région Occitanie et des Régions de France ne cache plus sa volonté de construire un autre chemin pour le pays et la gauche responsable. « Un projet collectif, alternatif et positif ». D’où le lancement de www.caroledelga.fr, une plateforme reprenant ses actions et ses prises de position. Et qui encourage chacun à s’exprimer et à confronter les idées… Comment dupliquer le modèle de la 2ᵉ région de France à l’échelle nationale ? Cela commence par faire preuve d’humilité et de se mettre à la hauteur des gens pour entendre leurs aspirations et leurs attentes… Rare chez les politiques d’aujourd’hui qui pensent tout savoir sans écouter !
Vaudeville à Générac. Il n’y a pas qu’à Nîmes que la guerre est déclarée. Dans une plus petite commune en périphérie de Nîmes, Générac en l’occurrence, les élections municipales de l’an prochain risquent de faire jaser. En effet, depuis cette semaine, le maire Frédéric Touzellier et ses élus ont décidé de retirer les délégations à l’une des élues… Qui n’est autre que l’ex-compagne du maire ! Guitry se serait régalé. Une décision qui sera effective le 10 mars… Cette déclaration de guerre pourrait laisser des plumes. Alors que le maire a annoncé briguer un quatrième mandat, il pourrait se retrouver dans une situation inédite en affrontant son ex-femme, déjà dans les starting-blocks pour le faire perdre et s’emparer de la mairie… « 21 élus sur 22 ont voté contre elle, Frédéric Touzellier n’est pas très inquiet… », explique-t-on en petit comité. Mais attention, une femme blessée est une femme dangereuse et imprévisible, disait l’autre…
Cazeneuve, droit dans ses bottes. L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, à la tête du mouvement La Convention, sera à Nîmes vendredi prochain. Un déplacement sur le thème de la santé avec la visite du centre médico-social Diderot, une rencontre avec les élus et les personnalités locales pour terminer par une réunion publique au Grand Hôtel de Nîmes. Le nouveau lieu à la mode de la gauche après la première initiative de Vincent Bouget la semaine dernière. Ce déplacement sera aussi l’occasion pour Bernard Cazeneuve de compter ses soutiens gardois. Lui qui aurait pu débarquer à Matignon il y a quelques mois, mais n’a pas trouvé d’accord avec le Nouveau Front populaire. « Bernard Cazeneuve rappellera certainement son absolue opposition à la France insoumise en vue de l’union de la gauche pour les municipales à Nîmes… » Le programme ne précise pas si un échange avec le leader communiste ou les écologistes est prévu. C’est loin d’être sûr quand on se souvient que les deux mouvements avaient été particulièrement hostiles à son arrivée à Matignon… Et sont restés proches des Insoumis, y compris à Nîmes !
La nomination qui fait jaser. Celle du directeur général des services de la mairie de Bagnols, Jérôme Talon, au même poste à l’agglomération du Gard rhodanien, fait réagir. Pour l’élu d’opposition bagnolais Jérôme Jackel, c’est « une nouvelle illustration du verrouillage des postes à l’agglomération ». L’opposant demande « des explications claires sur les critères de recrutement ayant conduit à ce choix, ainsi que la publication des candidatures reçues. » Le référent local du Parti radical de gauche Christian Roux estime pour sa part que « que ce soit pour la ville ou pour l'agglomération, chacune des collectivités doit avoir un DGS à plein temps » et parle d’une décision « incompréhensible ». On a connu mieux comme accueil pour une prise de poste.
Nîmes & Arles. Comme chaque année, le JDD propose son Top 500 des villes offrant la meilleure qualité de vie en France. Devenu une référence, ce palmarès repose sur des critères clés : environnement, sécurité, infrastructures et services. Le classement est forcément scruté dans toutes les villes de France. Chez nous, il est diversement apprécié. Nîmes perd cette année quelques places et se situe à la 51ᵉ. Arles de son côté pointe à la 334ᵉ. Un score en demi-teinte, mais avec des motifs d’espoir. En effet, l’an dernier, le score était bien pire. La remontée est significative. Patrick de Carolis y voit un signe positif de son travail depuis son arrivée aux affaires municipales. Il a décroché en sus une interview dans les colonnes du journal dominical pour se féliciter et rappeler son engagement pour Arles à un an des municipales… L’utile à l’agréable !
Les indiscrétions partent quelques jours en congés à l’occasion des vacances d’hiver. Retour le dimanche 9 mars 2025. D’ici là, restez connecté sur Objectif Gard & Arles. L’actualité politique ne s’arrête jamais…
- Vincent Bouget
- Municipales 2026
- ville de Nîmes
- Julien Plantier
- Franck Proust
- Valérie Rouverand
- Yvan Lachaud
- Nîmes Olympique
- Xavier Douais
- Véronique Gardeur Bancel
- Jean-Paul Fournier
- Les Halles de Nîmes
- Christophe Pio
- jérôme talon
- Socri
- Nîmes Métropole
- Candidature
- Bagnols
- Richard Schieven
- Carole Delga
- Générac
- Frédéric Touzellier
- Bernard Cazeneuve
- Arles
- Patrick de Carolis
- classement JDD