DÉPARTEMENT Budget 2025 : les communistes tirent la sonnette d'alarme
À la veille du débat d’orientation sur le budget 2025, le groupe communiste au Département affiche son opposition à la politique gouvernementale. Un Gouvernement qui vient à peine d'être renversé, après l’adoption d'une motion de censure.
Prévue avant le vote de la motion de censure, le groupe communiste du Conseil départemental a maintenu, ce vendredi, sa conférence de presse. Ces élus, composants de la majorité de la présidente PS Françoise Laurent-Perrigot, ont dit tout le mal qu’ils pensaient de la loi de Finances 2025 et de ses conséquences sur le budget 2025 de leur collectivité.
Quid du projet de loi de Finances 2025
Aujourd’hui, la baisse des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux ), liée à la crise de l’immobilier, prive le Département de précieuses recettes, soit plusieurs dizaines de millions d'euros. De surcroît, « les mesures prises dans la loi de Finances, comme la hausse des cotisations retraites des fonctionnaires ou la baisse des recettes de TVA, ont des conséquences sur nous. D'ailleurs, est-ce qu'avec la censure, elles tiennent toujours ? », interroge Ghislain Chassary, élu du canton de Rousson. Au total, les mesures de l’État représentent une perte de 9 M€ pour le Gard.
Département les plus pauvres de France, les dépenses sociales du Gard sont élevées. Là aussi, ces dernières années, l'État a pris plusieurs mesures de revalorisation des allocations qui, bien que nécessaires, pèsent sur les finances de la collectivité. « Michel Barnier cherchait à faire porter le choix de ses erreurs sur les collectivités locales comme si, elles étaient les responsables de la situation financière du pays », cogne Christian Bastid, élu du canton de Nîmes 2.
L'avenir du Département en questions
Alors comment faire ? La majorité départementale a demandé à ses vice-présidents de réaliser entre 40 et 50 M€ d’économies. Cependant, le Département devrait tirer son épingle de jeu, grâce à l’argent mis de côté par la présidente, lors de la hausse des recettes liées aux DMTO. Le projet de loi Barnier prévoyait une hausse de cette fiscalité pour les Départements (actuellement au taux maximum de 4,5% dans le Gard). Cela aurait représenté 12M€ de plus dans les caisses.
« Le Département n’est plus indépendant financièrement… Or, une collectivité qui ne lève plus l’impôt doit être supprimée », épingle Cathy Chaulet, élue du canton de Rousson. « Le fond de l’affaire, c'est le financement des Départements… Aujourd’hui, nous finançons beaucoup de choses, au-delà du social, comme les travaux du barrage de Sainte-Cécile-d'Andorge pour des raisons de sécurité et de solidarité. Les communautés de communes, dont c’est pourtant la compétence, n'ont plus les moyens », ajoute Patrick Malavieille qui en est à son 38ᵉ budget.
Des économies, mais où ?
Reste à savoir quelles seront les économies prévues par la Gauche ? Vice-président aux sports, le Nîmois Vincent Bouget explique : « On avait mis de l’argent pour les JO. L’an prochain, il aurait pu servir à financer d’autres actions… Ça ne pourra pas être le cas ! C’est toujours aux mêmes que l’on demande de faire des efforts… ». Sur sa délégation Culture, Patrick Malavieille pointe : « On a mis 50 000€ sur la Contemporaine de Nîmes… Là aussi, comme c’est une biennale, cet argent aurait pu servir ailleurs ! »
Présente également lors de la conférence de presse, Isabelle Fardoux-Jouve, élue chargée de l’égalité femme-homme. En période de disette budgétaire, ce sont souvent les compétences facultatives qui pâtissent le plus des économies. Même si, le mouvement MeToo et le procès Pélicot font prendre conscience de l’importance de la lutte contre les discriminations. Ici aussi, son budget ne sera pas diminué… Ni augmenté.