ÉDITORIAL À Nîmes, la méthode Rouverand
À chaque déplacement de ministre, l’élue nîmoise s’arrange pour serrer des paluches, se présenter et prendre une photo. Ce qui n’est pas sans agacer ses adversaires…
En 2020, à la veille des Municipales, Valérie Rouverand s’attendait-elle à pareille évolution ? Suspectée d’avoir pris sa carte chez En marche pour conforter la candidature d’Yvan Lachaud, la Centriste démontre, depuis quelques années, sa capacité à voler de ses propres ailes. L'affaire n’était pas gagnée : le mundillo politique la réduisant systématiquement au rang d'assistance d’Yvan Lachaud ou la titillant sur ses relations orageuses avec l’ex-députée nîmoise, Françoise Dumas. Qu'importe. Sur le terrain, un tract à la main, Valérie Rouverand milite. D’abord co-référente d’En Marche avec le Bagnolais Jérome Talon, elle devient présidente du mouvement Renaissance. De quoi se tenir au courant de l’actualité de son mouvement et surtout, des déplacements de ministres. À Nîmes, inutile de compter sur la majorité. Les cartons d’invitation se perdent systématiquement... Mais même si les portes restent fermées, Valérie Rouverand passe par la fenêtre. Elle prend elle-même attache avec le Gouvernement pour connaître son agenda. À chaque déplacement, Valérie Rouverand se présente au ministre, échange quelques mots et prend une photo. Il n'est pas rare qu'elle envoie dans la foulée un communiqué de presse pour bien marquer sa présence. Son entreprise de lobbying l'a conduite, la semaine dernière, à faire venir à Nîmes l'eurodéputée Fabienne Keller. Sa stratégie commence à payer. Aujourd’hui la voilà propulsée à la 53e place de la liste de son mouvement aux Européennes du 9 juin. Si elle n’est pas en position éligible, il s'agit surtout d'une reconnaissance. C'est un début. L'élue d'opposition doit encore s'inscrire sur le fond des dossiers si elle entend compter pour les prochaines municipales. Mais en attendant, qui aurait parié, il y a quatre ans, sur sa longévité politique ? Très peu de monde assurément.