ÉDITORIAL Faites entrer Shaka Ponk
Le 14 juin prochain, le groupe de rock Shaka Ponk doit se produire sur la scène des arènes de Nîmes. Enfin, si le concert est maintenu…
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité des dernières heures, Frah, le chanteur du groupe Shaka Ponk, a publié une vidéo qui a enflammé les réseaux sociaux. Il y fustige la corrida, parle « d’abomination », et prétend que les élus et entrepreneurs locaux seraient des « tortionnaires ». Saluons tout de même la prestation de l’artiste qui, en quelques mots seulement - et sans chanter -, a réussi à se faire autant d’ennemis à Nîmes que le député anti-corrida Aymeric Caron. Ce qui force le respect. Mais surtout, Frah a déchaîné les passions : ceux qui le soutiennent, brandissant la liberté d’expression ; face à ceux qui défendent les traditions locales et leur liberté d’en jouir. Chacun se fera son opinion. Pour un oeil extérieur, d’un qui balance entre deux avis, on peut s’amuser des deux camps. De ce chanteur anti-corrida qui donne un spectacle dans le temple français de la tauromachie. Comme de ce collectif local « Touche pas à mes passions » qui lance une pétition pour demander l’annulation du concert, s’appuyant notamment sur l’argument « qu’un groupe qui nous insulte puisse bénéficier des retombées économiques générées par un événement dans nos précieuses arènes ». Comme si la ville de Nîmes, et les commerçants - dont fait partie l’instigateur de la pétition - ne profitaient pas eux aussi des retombées économiques générées par la venue de Shaka Ponk et du Festival de Nîmes dans son ensemble…