ÉDITORIAL Franck Proust, les larmes d’un crocodile
Franck Proust sort donc de ce tribunal lavé de tout soupçon. Ce même soupçon avec lequel il a dû vivre toutes ces années.
La photo est sincère. Touchante même. On y voit une accolade entre deux frangins, les frères Proust, Franck et James. La scène s’est passée hier après-midi dans la salle des pas perdus du tribunal de la cour d’appel de Montpellier. Quelques instants plus tôt, cette même juridiction mettait un terme à un dossier vieux de 18 ans - l’affaire de la Senim -, dans lequel le président de Nîmes métropole était poursuivi pour trafic d’influence. Hier, le tribunal l’a relaxé. Franck Proust sort donc de ce tribunal lavé de tout soupçon. Ce même soupçon avec lequel il a dû vivre toutes ces années. N’exagérons pas non plus : pas à chaque instant, pas tous les jours. Mais au moins à chaque audience qui remettait l’affaire sur le devant de la scène, à chaque article de presse, ou parfois dans les sous-entendus de ses adversaires politiques les moins élégants. Et qu’on apprécie ou non Franck Proust, qu’on soit de son bord ou non, on ne peut pas lui retirer cette capacité à garder le cap face aux accusations et chuchotements. Durant toutes ces années, ce Poitevin de naissance est incontestablement devenu un vrai Nîmois, au cuir dur. Un vrai crocodile. Si certains de ses adversaires - et peut-être même alliés - l’espéraient, la Justice n’a pas mis un terme à sa carrière politique. Elle l’a peut-être même indirectement relancé comme jamais.