Ils tapent tous à bras raccourcis sur La France insoumise. Ce parti est devenu aux yeux de beaucoup, le pire de ce que l'on fait en politique. Même bien pire que l'extrême-Droite. D'ailleurs, c'est le nouveau qualificatif à la mode pour désigner les Insoumis. Après l'islamo-gauchiste, on a basculé de l'autre côté de l'échiquier. Est-ce une analyse juste de ce qu'est devenu le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon ? Bien sûr que non. Mais il est évident que certains leaders de ce mouvement ont donné le bâton pour se faire battre. Que leurs déclarations sur de nombreux sujets peuvent paraitre inquiétantes. Qu'il est évident que la stratégie, s'il s'agit bien de cela, de chercher la polémique du matin au soir pour exister médiatiquement est clairement une profonde erreur. Cette Gauche radicale a aujourd'hui plus à perdre qu'à gagner. Et cette attitude ne permettra pas d'accéder au second tour de la Présidentielle de 2027. Encore mois de s'emparer de l'Élysée. Le dernier exemple en date de la mauvaise posture et du peu de discernement des Insoumis vus à la TV, pas tous donc, reste les prises de parole autour de la guerre au Proche-Orient. Et l'incapacité intellectuelle et morale de dénoncer avec vigueur les actes terroristes du Hamas en Israël. Parce qu'il s'agit bien de cela. Mais est-ce que ce sont tous les membres de La France Insoumise qui doivent être condamnés ? Est-ce que ce sont tous les militants qui pensent la même chose ? Allons plus loin : est-ce que franchement on peut dire aujourd'hui que Jean-Luc Mélenchon est antisémite ? La réponse est non une nouvelle fois. Mais à force de jouer sur la ligne rouge, de ne pas dire ce qui est attendu, simplement pour montrer son hostilité à la classe politique, au système en place, finit par rendre la prise de parole nerveuse. Incompréhensible. Et même dangereuse par moment. Désolant quand la genèse du Front de Gauche, l'ancêtre de LFI était comme pour le candidat à la primaire Bernie Sanders aux États-Unis, d'ouvrir les voies d'une révolution citoyenne, hors du cadre des partis, qui ferait la part belle au partage des richesses, à la planification écologique et au progrès humain. On en est loin aujourd'hui... Seul le député François Ruffin, qui a pris ses distances avec quelques-uns de ses collègues dernièrement, pourrait incarner à nouveau cet idéal. Et participer au grand rassemblement de toute la Gauche dans trois ans et demi. À une seule condition : la retraite forcée du père fondateur...