ÉDITORIAL Quand tu piques ta maire…
« Cet fois baise ta maire »… Ou comment répondre à la bêtise.
Ce dimanche 5 mai, la maire de Molières-sur-Cèze, Florence Bouis, découvrait sur le mur de sa mairie l’inscription suivante : « Cet fois baise ta maire ». Un tag aussi bête que lâche, pour lequel un bon procureur pourrait ajouter la circonstance aggravante qu’il a été commis dans la commune de Molières. Car en plus du fond, lourdingue, tous les amoureux de la langue de Molière condamneront bien évidemment l’orthographe et le style. À commencer par la maire en personne, Florence Bouis, qui a pris le temps de répondre à l’auteur de cette prose pathétique avec humour et finesse. « Je suis un peu déçue, écrit-elle sur Facebook, car si on pouvait relever le jeu de mot du « Nique ta maire » qui pouvait montrer une certaine recherche… Il semblerait que « l’artiste » n’ait finalement pas plus à dire et soit rapidement limité par son champ lexical. Un petit rappel sur les accords de genre et de nombre ne serait pas du luxe également ». Inspirée, elle ajoute : « Je suis navrée si je ne laisse pas insensible le mâle basique qui croit sûrement peindre une scène de chasse sur le fond de sa caverne, mais pour avoir ses chances avec moi, il faut montrer un peu plus d’appétences littéraires. » Voilà ce qu’il arrive quand on pique sa maire. C’est subtil, intelligent et drôle. Une sortie que le regretté Bernard Pivot aurait certainement apprécié.