Les Municipales 2020 resteront hors normes. C’est masqué et les mains badigeonnées de gel hydroalcoolique que les électeurs ont voté, parfois avec des records d’abstention. Le premier et le second tour ont été espacés de trois mois. Du jamais-vu ! À peine installés dans le fauteuil de maire, ces nouveaux élus ont subi l’inflation, en partie causée par la guerre en Ukraine. Un « mandat de crise », comme l'analyse le maire de Marguerittes, Rémi Nicolas. Cette situation n’aura toutefois pas dissuadé les sortants de se représenter. 

Ces élus, plutôt jeunes, aspirent à un deuxième mandat, peut-être plus « normal ». Ils veulent aussi confirmer leur élection. Il y a six ans, Rémi Nicolas a vu sa victoire facilitée par l’équipe sortante, éclatée en trois listes, sonnant le glas de l'ère Portal. À Clarensac, autre bouleversement : l’opposant Patrick Gervais a évincé Marjorie Engelvin. Dans certains villages, la situation était plus simple, comme à Sernhac, où le jeune Gaël Dupret a été soutenu par Bernard Pialot. « Il y avait deux listes face à moi… Je ne m’attendais pas du tout à être élu dès le premier tour », confie l’intéressé. 

Sur le grill des électeurs 

Aujourd’hui, les électeurs peuvent commencer à vérifier si les promesses ont été tenues. L’inflation a précipité les maires à réaliser des travaux de performance énergétique. Le village de Clarensac est désormais éclairé en LED et les parents disposent d’un nouveau centre de loisirs. À Marguerittes, le maire n’est pas peu fier « d’avoir rénové toutes les écoles de la commune, créé deux parcs urbains et refait la voirie ». À Caveirac, Jean-Luc Chailan s’est également attelé à la voirie, avec la création d’un city-stade et la préparation de l'arrivée de la ligne de Tram'bus, conduite par l'Agglo nîmoise. 

D'ailleurs les villages de Marguerittes et Caveirac profitent grandement du développement des transports avec la création de la T4 et l’arrivée prochaine de la T5 en Vaunage. À Sernhac, pas de Tram'bus mais la création d’une salle pour les associations et la modernisation de la salle polyvalente. À Rodilhan, le groupe scolaire a été rénové. Et la crise sanitaire aura, disons-le, servi d’alibi pour arrêter le Bolsin. Un spectacle taurin qui causait de nombreux inconvénients pour les habitants, en raison des manifestations anti-corrida.

Des réélections parfois complexes

À un an des municipales, dans quelles conditions partiront les candidats ? Parfois, les candidatures s’annoncent plus compliquées qu'il y a six ans. À Marguerittes, l’opposant Stéphane Guillemin, ex-soutien d’Éric Zemmour, veut prendre sa revanche. Cette fois, la Droite pourrait bien partir unie... À Caveirac, l'opposante Catherine Rocco entend terminer « une œuvre inachevée » face à Jean-Luc Chailan. À Clarensac, l’ex-première adjointe Hélène Lecoq, répudiée en cours de mandat par le maire Patrick Gervais, ne compte pas lâcher l’affaire. 

À Caissargues, Olivier Fabregoul, lui, n’a pas déclaré sa candidature. Un secret de polichinelle pour les opposants qui préparent déjà la campagne : l'ex-tête de liste Yves-Richard Collins devrait transmettre le flambeau à son ex-colistier Philippe Szymanski. À Garons et Rodilhan, la question est de savoir si les maires, Yves Rodriguez et Patrice Planes, auront cette fois une opposition face à eux ? Quant à la petite commune de Dions, pas de son, pas d’image... À un an du scrutin, les électeurs ne sont pas au bout de leurs surprises.

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