EXPRESSO Baisse des aides de l’État : les maires montent au créneau
Dans la loi de Finances 2025, le Gouvernement Barnier a prévu plusieurs baisses de ses aides en direction des collectivités. De quoi déclencher la colère des maires qui ont demandé audience au préfet, le 12 novembre.
Dans le Gard, le rendez-vous a été pris le mardi 12 novembre à 11 heures. Dans tous les départements, les élus locaux vont aller taper à la porte des préfectures, incarnant l’État dans les territoires, pour leur faire part de leur mécontentement. Dans la prochaine loi de Finances 2025, le Premier ministre Michel Barnier a demandé un effort financier aux collectivités. Parmi les mesures : une baisse de 800 millions d’euros sur le reversement de la TVA, un prélèvement de 3 milliards d’euros sur les grandes collectivités ou encore, une hausse des cotisations retraite des employeurs publics.
Baisse des aides à tous les étages
À Nîmes métropole, cette ponction représente environ 3 M€ et 2 M€ pour Alès Agglo. À Saint-Gilles, commune de 15 000 habitants, « le fonds de compensation de la TVA va baisser de 130 000 €. En parallèle, nous devrons payer 170 000 € de plus pour la cotisation des retraites des fonctionnaires et 60 000 € en plus pour la taxe sur l’électricité…. Cela fait approximativement 360 000 € », témoigne le maire Eddy Valadier.
Certaines aides, comme le fonds vert, vont également être revues à la baisse. « Sans compter que nos partenaires, le Département, la Région ou l’Agglo, vont réduire leurs aides », poursuit le Saint-Gillois. Comment feront alors les collectivités ? Certaines devront prendre sur leur excédent budgétaires, c’est-à-dire sur la somme qu’il reste après le paiement des dépenses. D’autres devront réduire leurs interventions ou étaler leurs investissements dans le temps. « Moi, j’ai rappelé à mes adjoints que les temps sont difficiles. Il faut une remise à niveau de nos finances », souligne Eddy Valadier.
Philippe Ribot se mobilise
Le président de l’association des maires du Gard, Philippe Ribot, ne se résigne pas : « Aujourd’hui, la dette des collectivités ne représente que 8% de celle de l'État. Traduction : les collectivités ne sont, en aucun cas, à l’origine de la dette et ne pourraient, en aucun cas, être la solution… » Et de pointer, ces dernières années, « les aides de l’État ne font que baisser. Les normes s’empilent et coûtent des milliards d’euros… À un moment donné, il faut dire stop ! »
Philippe Ribot, lui, croit en la mobilisation : « Quand l’ex-Premier ministre, Manuel Valls, a voulu faire une réforme du financement des collectivités locales, la réforme avait été repoussée… Il ne faut pas oublier que ce sont nos services publics qui permettent aussi de créer la cohésion de notre société. » Reste à savoir si aujourd’hui, avec une Assemblée nationale des plus instables et un potentiel recours au 49.3 pour entériner le budget, les élus du territoire obtiendront gain de cause.