C’est une nouvelle qui ne fera pas plaisir aux usagers du réseau Tango. L’Agglo de Nîmes planche sur une hausse des tickets de bus (*), effective en septembre. Pour l’heure, la décision est toujours en réflexion même si Nîmes métropole le promet : « Les tarifs sociaux ne bougeront pas. » L’objectif est d’économiser 200 000€ de septembre à décembre, soit 400 000€ sur l’année. Une recette pérenne qui permettrait de poursuivre les investissements sur le réseau, insiste la majorité dirigée par le président Les Républicains, Franck Proust.

Hausse du versement transport pour les entreprises

« Est-ce bien sérieux ? », interroge l’élue du groupe opposition La Gauche unie, Sylvette Fayet. Sans surprise, la Nîmoise ne partage pas ce choix politique. Pour elle, « il vaut mieux donner un coup d’accélérateur à la réalisation de parkings relais pour désengorger la ville centre du trafic automobile et favoriser la pratique des transports collectifs ». Et de rappeler au passage que « le trafic passagers en 2014 était de 17 millions. Les différentes politiques d’investissement sont conduites à 14 millions en 2019 ! »

Le président Franck Proust et sa majorité ont une autre analyse. D’abord, la majorité a fait valoir le renforcement du réseau avec la desserte des zones d’activité économique ainsi que la création de la T4 et T3. Son leitmotiv : « Pas de hausse de tarif sans nouveaux services. » Toutefois, ces dessertes seront en partie financées par une hausse du versement transport payé par les entreprises qui est passé au 1er janvier à 2% pour les entreprises de plus de 11 salariés.

Un service « sous perfusion »

« Cela représente une moyenne de 48€ par an », font remonter les services de l’Agglo. Cela permettra à la collectivité de générer 4,1 M€ de recettes supplémentaires, a commenté Eddy Valadier, vice-président à l’Ingénierie financière. Les services de Nîmes métropole le déplorent, mais en 2022 le montant de la subvention permettant d’équilibrer le budget des transports atteint 13 M€. « C’est un service sous perfusion, il faut le dire ! », commente un fonctionnaire.

Un service, peut-être « sous perfusion », mais dont les élus attendent encore beaucoup… Eddy Valadier, par ailleurs président du groupe EPNM (Ensemble pour Nîmes métropole) a demandé « un renforcement du réseau » avec « un rabattement des lignes vers les lignes structurantes » comme les TER (Trains express régionaux) et les TCSP (Transport en commun en site propre), plus couramment appelé tram’bus. Sans oublier « les navettes entre les villages comme celle attendue par Leins Gardonnenque, mais aussi entre les quartiers nîmois ».

Une hausse parmi d'autres... 

Reste que l’annonce d’une hausse du ticket de bus s’ajoute à celle du prix de l’eau, en décembre dernier, ou celle des entrées du stade nautique Nemausa. La majorité tempère : « Nous n’entendons pas augmenter la TEOM, la taxe GEMAPI et la taxe foncière jusqu’en 2026. » Chiche ?

* Le ticket seul coûte 1,60€ et 1,30€ lors du rechargement.

Et aussi :

Le marché des transports relancé. Les services et élus de Nîmes métropole vont travailler à l'élaboration d'un nouveau marché public pour la gestion des transports en commun de l'Agglo. Sous l’ancienne majorité, conduite par le centriste Yvan Lachaud, l’entreprise Transdev avait remplacé Kéolis. Un contrat d’une durée de cinq ans, qui court de 2019 à 2023.