Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 08.07.2024 - Coralie Mollaret & Tony Duret - 3 min  - vu 1484 fois

FAIT DU JOUR Le Rassemblement national reçu 6/6 dans le Gard

Pascale Bordes, Yoann Gillet, Sylvie Josserand, Pierre Meurin, Nicolas Meizonnet

Pascale Bordes, Yoann Gillet, Sylvie Josserand, Pierre Meurin, Nicolas Meizonnet

- Photo Corentin Corger

Encore une fois, le Gard se démarque du reste de la France. Le Rassemblement national fait le grand chelem en élisant six députés alors qu'à l'échelle nationale, l'extrême-droite décroche moins de députés que les sondages le prédisaient. 

Législatives anticipées 2024, suite et fin. Ce dimanche 7 juillet, les Gardois se sont encore mobilisés, comme au premier tour, avec une participation de 68 %. Un résultat étonnant au regard des désistements des candidats de la Majorité présidentielle qui auraient pu inciter certains électeurs à s'abstenir par ce temps estival... Force est de constater que l'enjeu des élections a mobilisé : qui sera le nouveau Premier ministre de la France ? Et, pour mener quelle politique ? 

Les campagnes sauvent le RN

Sur les 1ère et 6e circonscriptions, on peut le dire, les campagnes ont sauvé le parti de Marine Le Pen. Sur Nîmes, les candidats RN Yoann Gillet (1ère) et Sylvie Josserand (6e) sont battus, mais rattrapent leur retard dans les villages. Pas forcément un bon signal pour le RN aux Municipales en 2026, mais pour l’heure, c’est les Législatives, et les résultats font deux heureux. Yoann Gillet est satisfait de son score (54,22 %) face à l’Insoumis du Nouveau Front populaire, Charles Ménard (45,78 %). 

Le désistement de la candidate de la Majorité présidentielle, Valérie Rouverand, pour ainsi favoriser le barrage à l'extrême-droite, n'aura pas eu l'effet escompté. Les électeurs centristes et de Droite refusant de voter pour un candidat Insoumis. Yoann Gillet fanfaronne : « Les électeurs amplifient le résultat de 2022, c’est le travail qui paye. Je fais beaucoup de proximité, j’ai travaillé 7/7 jours pendant deux ans et je vais continuer à me battre pour eux, à défendre les projets locaux. » Quant à son adversaire Charles Ménard, il explique sa défaite par une campagne éclair qui n'aurait pas permis « de travailler l’électorat en profondeur dans les périphéries de Nîmes et du canton Beaucaire. »

Nicolas Cadène remonté contre les élus nîmois

Sur la sixième circonscription, grosse déception pour le candidat apparenté EELV-Nouveau Front populaire, Nicolas Cadène, (48,60 %) qui s'incline face à sa rivale RN, Sylvie Josserand (51,40 %). Élue il y a un mois députée européenne, l'avocate nîmoise déposera finalement sa valise à Paris, à l'Assemblée nationale, promettant d’être « une députée de proximité ». Son opposant, Nicolas Cadène, fustige le silence des élus Nîmois (le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, le président de Nîmes métropole Franck Proust, ou du sénateur Laurent Burgoa) qui n’ont pas appelé à voter pour lui. Le perdant est agacé : « On aurait pu gagner. On perd de 1 000 voix au final. On perd à cause des votes nuls (3 242 votes blancs et 1 059 votes nuls, NDLR).»

Sala... pas fait !

Cinglante défaite pour la Gauche sur la cinquième circonscription qui perd son bastion historique. Le député sortant LFI Michel Sala n’a pas confirmé sa victoire d’il y a deux ans. Il s’incline (48,42 %) contre l’inconnu de ce scrutin, Alexandre Allegret-Pilot (51,58 %). Pour beaucoup, Michel Sala paie ses deux premières années de mandat (2022-2024) où peu de Gardois ont eu l’occasion de le voir sur le terrain. « Si Monsieur Sala a été battu, c’est en partie parce qu’il n’était pas présent », avance Laurent Burgoa sur le plateau du Club Objectif Gard. L’intéressé proteste : « J’ai fait 400 réunions sur le territoire. Je passe mon temps sur le terrain ! Mais je pense que c’est surtout le report de voix qui ne s’est pas fait de manière complète. (…) Ce soir, je suis triste pour les Gardois et les Cévennes. »

6/6 et aussi à Arles 

Enfin, sur les 3e et 4e circonscriptions, il s’agit surtout d’une confirmation pour la députée sortante Pascale Bordes (58,68 %) face à Sabine Oromi (41, 32 %), tout comme le sortant Pierre Meurin (57,64 %) contre Arnaud Bord (42,36 %). Des résultats qui font le bonheur du nouveau député européen, ancien maire de Beaucaire, Julien Sanchez : « Je suis très content d’avoir fait le grand chelem dans le Gard, d’avoir fait plus de 50 % dans chacune des circonscriptions. Carole Delga sera contente ! » À Arles, chez nos voisins des Bouches-du-Rhône, là aussi le Rassemblement national s’impose. Le député sortant Emmanuel Tache de la Pagerie l’emporte (56,13 %) contre le communiste de Nouveau Front populaire Nicolas Koukas (43,87 %).

Et après ? 

Avec ses six députés Rassemblement national (rappelons que Nicolas Meizonnet s’était imposé dès le premier tour dimanche dernier sur la deuxième circonscription, NDLR), le Gard, on l’a vu, fait donc exception. Hier soir, le Nouveau Front populaire est sorti en tête (autour de 172 députés à l’heure où nous écrivions ces lignes), suivi d’Ensemble (autour de 144 sièges) le RN et Ciottistes ( autour de 140 députés) et LR (autour de 66 élus). Pas de majorité absolue donc. Une situation qui interroge le sénateur Laurent Burgoa : « Comment le 18 juillet on va élire un ou une présidente de l’Assemblée nationale ? Comment on va gouverner ? » Beaucoup de Français s’interrogent et c’est tout l’enjeu des jours à venir... 

Coralie Mollaret & Tony Duret

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