GARD Budget 2015 : tour de chauffe avant les départementales
Ce matin les groupes politiques du conseil général ont pris position sur le budget très serré de 2015. Quelques orientations ont été livrées avant le vote solennel du 18 décembre.
Un parfum de campagne flottait ce matin au conseil général, à l'occasion du débat d'orientation budgétaire 2015. A quatre mois des élections départementales, les conseillers généraux construisent tant bien que mal le dernier budget de la mandature 2011-2014. Aujourd'hui, la situation gardoises est à plusieurs titres exceptionnelle : le chômage grandissant combiné à la baisse des dotations de l'Etat a fait naître un déficit structurel de 60 millions d'euros. Comme si ça ne suffisait pas, la réforme territoriale toujours en cours d'examen au Parlement, plonge la majorité dans un flou artistique dont elle se serait bien passée.
Social et investissement : les priorités de la majorité
L'heure est donc aux choix politiques. A la demande du nouveau président Jean Denat, la MEP (Mission d'Evaluation et d'Observation des Politiques Publiques) a listé 220 mesures d'écnomies, dans lesquelles les conseillers généraux sont invités à piocher. L'exercice sonne déjà comme les prémices du projet de la gauche pour mars. Avec un recentrage sur les compétences sociales, les élus anticipent la réforme territoriale. Une posture contre laquelle s'est toujours opposé l'ex-président Damien Alary, pour qui faire de la politique implique d'intervenir dans différents domaines (clause générale de compétence, NDLR).
Le conseil général entend diminuer de manière conséquente sa subvention à l'aéroport Nîmes-Garons. "Avec Damien Alary nous sommes en discussion pour que la région reprenne cette aide", fait savoir Jean Denat. Le président socialiste prévoit aussi de ne pas remplacer 60 départs à la retraite des agents de la collectivité. En matière d'investissement, la majorité met un point d'honneur à ce que l'enveloppe reste la même qu'en 2013, à savoir 159 millions d'euros. L'annonce satisfait l'opposition et notamment le conseiller général de Marguerittes William Portal : "je me réjouis qu'il n'y ait pas de rognage dans tous les coins".
Tour de chauffe préélectoral
Mais bien sûr tout n'est pas rose pour l'opposition. Dans son intervention, le conseiller général UMP Laurent Burgoa a dézingué le gouvernement : "la confiance n'est plus possible (…) Avec la baisse des dotations, le gouvernement a trahit son engagement de décentralisation". De plus, le Nîmois invite vivement la majorité "à ne pas augmenter les impôts" pour combler son déficit, tout en dénonçant au sujet de la dette : "la fuite en avant qui impacte nos générations futures".
A son tour Jean Denat, qui a compris la stratégie de l'UMP de nationaliser le scrutin, dégaine : "vous parlez de la politique nationale et très peu du Gard. Nous sommes d'abord Gardois ! Ici la dette par habitant est de 440 euros quand dans le Var, département dirigée par l'UMP, elle est de 815 euros. En matière d'équipement, le département réalise le double de la moyenne nationale. Ces deux indicateurs sont le signe d'une bonne gestion".
Unis autour de la majorité, les partenaires de gauche (EELV et PCF) ont assuré que "malgré leurs différences, ce ne sont pas les membres de la majorité qui sont nos adversaires mais bien l'UMP". Et au président du groupe PCF Christian Bastid de rafraîchir les mémoires : "je rappelle qu'avec la droite, la réduction des dotations était multipliée par deux. La ficelle est un peu grosse Mr Burgoa". Les débats se poursuivront les 16 et 17 décembre, avant le vote solennel du budget le 18 décembre.
Coralie Mollaret