Publié il y a 7 jours - Mise à jour le 15.11.2024 - Louis Valat - 2 min  - vu 1290 fois

GARD Des mairies ferment leurs portes contre l’austérité imposée aux communes

Sylvain André Cendras AMF30

Sylvain André est le président de l'association des maires ruraux du Gard.

- Louis Valat

L’Association des maires ruraux du Gard s’oppose fermement au projet de loi de finances 2025, qu’elle considère comme une menace pour les petites communes. Soutenant un collectif de dix mairies qui fermeront symboliquement leurs portes du 19 au 21 novembre, l’AMR 30 appelle à étendre cette mobilisation en signe de protestation.

Alors que le projet de loi de finances (PLF) 2025 poursuit son parcours législatif, l’Association des maires ruraux du Gard (AMR 30) et son président, Sylvain André, ont fait part de leur « colère » face à un projet qu’ils estiment « destructeur pour nos services publics locaux ». Dans un communiqué, l’AMR 30 affirme que « le matraquage de nos collectivités qui semble faire office d’orientation générale est inacceptable », soulignant que les communes, déjà soumises à des « marges de manœuvre très réduites », peinent à financer les besoins de leurs habitants et de leurs territoires.

De gauche à droite : Jérôme Bonet, préfet du Gard, Sylvain André, président de l'AMR30 et Michel Fournier, résident de l'Association des maires ruraux de France. • Louis Valat

L’association dénonce notamment la coupe de « 5 milliards d’euros dans les dotations aux collectivités territoriales en 2025 » prévue par le gouvernement, une réduction qui toucherait durement les petites communes. Parmi les autres mesures jugées problématiques, l’AMR 30 mentionne « la nouvelle baisse du fonds de compensation de la TVA de 16,4 % à 14,85 % au 1er janvier 2025 » et « l’augmentation des cotisations des employeurs publics à la caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) ». En outre, la réduction du « fonds vert […] de 1,5 milliard d’euros » apparaît comme un frein alors qu’« il est urgent d’investir dans la transition écologique ».

Des mairies fermées trois jours, l’accueil restreint aux urgences

Pour manifester leur opposition, dix communes des Hautes Cévennes ont pris l’initiative de fermer leurs mairies du 19 au 21 novembre, lors du 106e salon des maires et des collectivités locales. L’AMR 30 exprime son soutien à cette action, appelant « toutes ses communes adhérentes à fermer leur mairie du 19 au 21 novembre 2024 ». Elle précise que, durant cette période, « l’accueil du public ne sera donc pas assuré (sauf en cas d’extrêmes urgences) ». Enfin, dans son communiqué de presse, le président de l’association alerte sur le « sentiment de découragement » croissant parmi les maires, avec en moyenne « 40 démissions par mois ». Selon l’AMR 30, ce phénomène constitue « un réel danger pour la démocratie locale et la cohésion de la République », alors que les élections municipales sont prévues dans moins de 18 mois.

Dernière minute

Le mouvement prend de l’ampleur. Les communes de Génolhac, Chamborigaud, Le Chambon, La Vernarède, Sénéchas, Aujac, Concoules, Malons-et-Elze, Ponteils-et-Brésis, Bonnevaux, Cendras, Rochegude, Arrigas, Molières-sur-Cèze, Lassalle, Remoulins, Lanuéjols, Tornac et Montpezat fermeront symboliquement leurs mairies pendant trois jours, du 19 au 21 novembre. Par ailleurs, Sanilhac-Sagriès et Saint-Bonnet-de-Salendrinque ont annoncé leur participation en fermant leurs portes uniquement le mardi 19 novembre. De nombreuses autres communes ont exprimé leur soutien, sans pour autant confirmer si elles prendront part à l’action de fermeture. D’autres pourraient également rejoindre le mouvement dans les jours à venir.

Louis Valat

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