Ils ne ménagent pas leurs efforts, c’est dire le désespoir qui règne dans le monde agricole. Depuis ce lundi, une quinzaine d’agriculteurs sur chaque canton se mobilise pour recouvrir les radars. D’autres se postent le soir au rond-point du kilomètre Delta pour contrôler les poids lourds, transportant des produits notamment d’Espagne. « On veut garder l’opinion publique avec nous et notre liberté », commente David Sève, président de la FDSEA du Gard. 

Cette mobilisation est la deuxième en moins d’un an. Après des vendanges difficiles dans le Gard et la fièvre catarrhale ovine, la colère gronde. « Nous sommes déjà en grande difficulté et maintenant, il y a le Mercosur. Mais l’arbre qui cache la forêt... », poursuit le représentant syndical. Les réponses, pour l’heure apportées par l’État, ne satisfont pas la profession : « La prime à l’arrachage va couvrir 28 000 hectares, mais nous aimerions que ces primes soient défiscalisées et désocialisées... Nous voulons aussi revenir au système de calamité agricole remplacé en 2021 par l’indemnité de solidarité nationale. »

Réunion ce jeudi 

Pour l’heure, les agriculteurs continuent de recouvrir les radars. « Le plus souvent, on met des sacs d’engrais et des pneus. On appelle ça, la méthode beaucairoise », poursuit le représentant syndical. Jeudi se tiendra une réunion des grévistes de l’ensemble de l’Occitanie pour définir les actions à mener : « On a l’impression que nous ne sommes pas pris au sérieux… Pourtant, le mouvement est parti pour durer. »

Si les radars ne fonctionnent plus, la prudence reste de rigueur avec le respect des limitations de vitesse. Depuis le début de l'année, 56 personnes ont perdu la vie sur les routes du département. 

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