Initiés il y a vingt ans, les Codev ont été rendus obligatoires par la loi NOTRe pour les EPCI de plus de 50 000 habitants. Il s'agit d'une instance indépendante constituée de citoyens du territoire. Les membres forment une instance précieuse, offrant un regard différent de celui des élus et des services sur la politique de l'Agglo. La semaine dernière, ils se sont réunis pour tirer un premier bilan à l'occasion de la présentation de son rapport d'activité 2021-2022. 

Les débuts n'ont été évidents et ont nécessité un temps d'adaptation, comme le concède Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération : "Il y a eu des difficultés de compréhension entre les uns et les autres." Julien Féja le confirme : "Il faut qu'on soit plus direct pour avoir des réponses à nos questions. On voit que c'est très complexe. Des gens se font parfois une opinion négative sans tout savoir. On pourra leur répondre et ainsi faire avancer la vie publique. On est encore aux prémices."

Cette instance citoyenne a été lancée en juillet 2021 sur le territoire. Au départ, 50 habitants de l'Agglomération ont été tirés au sort de manière à respecter la parité et la représentativité de toutes les communes. Depuis, le groupe a connu quelques démissions et aujourd'hui, sont 44 à siéger. Le Codev a plusieurs missions comme évaluer les politiques publiques, être force de proposition, s'emparer de divers sujets, même de ceux qui ne font pas partie des compétences de l'intercommunalité. 

Se faire connaître auprès des citoyens

Mais son existance est encore assez méconnue des citoyens : "On a mis en place l'adresse mail codev@gardrhodanien.fr pour que la population puisse nous solliciter. Ils n'ont pas encore le réflexe de nous poser des questions, nous faire remonter des remarques. Alors que nous, notre rôle est justement de porter la parole de la population et d'être représentatif", indique Martine Delaunay, secrétaire générale du Codev (désignée directement par l'Agglomération). 

Le Codev veut donc mieux se faire connaître de la population. D'autant que ses membres travaillent bénévolement sur plusieurs sujets, à travers des commissions. Dans la commission "espace communautaire", les membres planchent sur les mobilités douces, sur comment réaliser concrètement des pistes cyclables ? "Pour faire une piste reliant à Marcoule, il faudrait traverser trois communes, des routes départementales, des chemins communaux... On découvre que ce n'est pas facile surtout que l'Agglo n'a pas la compétence voirie", soumet Jean-Yves Chemin à la tête de cette commission. 

Dans la commission "développement économique", les citoyens réfléchissent à l'emploi, le tourisme et aussi le marketing territorial : "L'Agglomération a des difficultés à promouvoir notre territoire, même en dehors du tourisme. Il y a beaucoup de salariés qui travaillent sur notre territoire mais n'y habitent pas", expose Franck Laurent. Au volet "cadre de vie", il est question de la jeunesse, des sports, de la culture, de la solidarité etc. La commission a participé au comité de pilotage de l'Agglomération sur le projet de stade nautique à Laudun-l'Ardoise "même si ça a été mis en stand-by", soumet Anne-Marie Rouquairol, qui dirige la commission. Tout comme le sujet du nouveau musée.

Elle ajoute : "Notre commission a aussi été saisie sur le thème des déserts médicaux. On a eu beaucoup d'échanges pour essayer de savoir ce qui marchait ou marchait pas. (...) On va aussi être intégrés au comité de pilotage du mémorial harki à Saint-Laurent-des-Arbres."

Pour le Codev, il n'y a pas assez d'actions concrètes dans le plan climat

Autre commission importante : l'environnement, chapeautée par Anne Barbusse. Pourtant, le groupe a été échaudé par une fausse note : "On a une saisine de l'Agglomération qui nous a demandé de nous occuper du PCAET (Plan climat air énergie territorial). On a émis un certain nombre d'observations, manque de chance le PCAET a été voté la semaine suivante sans les prendre en compte. On les a reformulées disant que les objectifs étaient inférieurs aux nationaux, avec peu d'actions concrètes. C'est très lent." Cette commission s'est aussi autosaisie, en septembre, du sujet de l'eau : "Les pronostics ne sont pas terribles, les chiffres fragiles."

Dernière commission : celle sur les déchets. Sylvie Coste constate : "Au coeur de Bagnols, il y a un gros souci avec la redevance incitative. C'est mal fait. Il faudrait retravailler pour redécouper les secteurs de collecte. Dans certains quartiers, on a honte." Vous l'aurez compris, le Codev apporte une autre voix, parfois raccord, souvent dissonnante sur la politique de l'Agglomération. Le but étant de faire avancer le territoire dans l'intérêt de tous.

Pour écrire au Codev, vous pouvez écrire à codev@gardrhodanien.fr.