LÉGISLATIVES 3e circonscription : Sabine Oromi (NFP) face à « un défi qu’on peut relever »
Arrivée deuxième dimanche du premier tour des élections législatives anticipées sur la 3e circonscription derrière la députée sortante RN Pascale Bordes, Sabine Oromi affiche ses soutiens et compte refaire son retard.
« On espérait être au second tour, c’est fait », commence la candidate communiste, qui se présente sous la bannière du Nouveau Front populaire. Il faut dire qu’en 2022, alors candidate Nupes, elle avait échoué à passer le premier tour. Cette fois elle y est, mais loin de la députée sortante du parti d’extrême-droite, qui a réuni environ le double de voix (31 465 voix contre 15 246) et frôlé l’élection dès le premier tour, avec 47,48 % des voix contre 23,01 % pour Sabine Oromi.
Mais la représentante de la Gauche ne dépose pas les armes, encouragée par le désistement du candidat Horizons Christian Baume, arrivé en troisième position avec 19,21 % des voix. « Je le remercie pour cette décision courageuse qu’il fallait prendre, même s’il n’est pas propriétaire de ses voix », salue la candidate, qui veut tout faire pour « empêcher la réélection d’une députée absente du territoire, qui n’a pas voté l’entrée du droit à l’IVG dans la constitution. »
Pour ce faire, il s’agit de « rassembler les forces démocratiques », dit-elle. Et ça passe par les élus locaux. « Nous avons contacté tous les maires de la circonscription, les conseillers départementaux et régionaux, le sénateur Denis Bouad, les élus sentent que le danger pour eux est important », explique Sabine Oromi. La candidate revendique le soutien d’une vingtaine d’élus, des présidentes de la Région et du Département Carole Delga et Françoise Laurent-Perrigot, aux maires Alexandre Pissas (Tresques), Nathalie Nury (Roquemaure), Jacques Demanse (Sauveterre), Laurence Trapier (Valliguières), Laurent Boucaut (Argilliers) ou encore Sylvie Nicolle (Sabran), en passant par les conseillers départementaux et régionaux Monique Novaretti, Patrick Scorsone et Jean-Luc Gibelin. Figurent aussi nombre d’anciens élus, comme l’ancien maire de Bagnols et ancien député Gérard Revol, et des personnalités du monde associatif, comme le président de la Banque alimentaire du Gard Joseph Pronesti.
« Je suis là pour confirmer le soutien des conseillers régionaux de la majorité », affirme le vice-président de la Région Jean-Luc Gibelin qui insiste par ailleurs sur le fait que le Nouveau Front populaire « est reconnu par le ministère de l’Intérieur comme ‘union de la Gauche’, l’utilisation du terme ‘extrême-gauche’ est une manipulation. » Même discours pour le conseiller départemental Patrick Scorsone, membre du Parti radical de gauche qui n’a pas pris part au Nouveau Front populaire. S’il se dit « insoumis aux insoumis », il l’affirme : « Voter Oromi ce n’est pas voter Mélenchon. » Et concernant les communistes, « ce ne sont plus ceux de 1917, ce sont des gens qui bossent, on le voit au Département », rajoute-il.
L’enjeu est de « contribuer à ce que le RN n’ait pas de majorité absolue », rappelle Jean-Luc Gibelin, une perspective face à laquelle les candidats de l’union de la Gauche sont « des remparts », estime-t-il. Alors « on a quatre jours pour empêcher que le pays des Lumières, des droits de l’Homme, de Missak et Mélinée Manouchian ne se dote d’un gouvernement d’extrême-droite », reprend Sabine Oromi, qui le répète : « Ma candidature est à disposition de tous pour battre le RN. » Alors elle appelle à la mobilisation face à ce « vrai défi qu’on peut relever », à savoir battre un RN sorti à 47 % dimanche sur la circonscription. « J’en appelle à tous ceux qui sont attachés aux valeurs de la République, ceux qui ont voté pour Christian Baume, pour Florent Grau, pour Valéry Fourmi, pour moi, à ceux qui n’ont pas voté et même à ceux qui ont voté RN, qu’ils regardent le programme économique ultra-libéral du RN qui ne les aidera pas au quotidien », lance la candidate.
« Je ne m’adresse pas aux fachos, mais aux fâchés : ne cédez pas aux sirènes, le RN n’a pas un programme pour l’appliquer mais pour se faire élire », affirme Patrick Scorsone. Le maire de Tavel Claude Philip, venu en soutien avec son premier adjoint Bernard Julié, met en avant son « histoire personnelle », entre « une mère immigrée italienne et un père qui a pris le maquis. » Car il s’agit « d’un moment historique », estime la candidate. Pourra-t-elle l’emporter dimanche ? Son suppléant, le socialiste Vincent Poutier, veut y croire : « Il se passe quelque chose », affirme-t-il. Sabine Oromi rajoute quant à elle qu’« il nous reste quatre jours pour convaincre. »