LÉGISLATIVES 3e circonscription : Sabine Oromi "voit mal comment la candidature unique à gauche ne serait pas au 2nd tour"
Le premier tour des élections législatives anticipées, c'est ce dimanche 30 juin. Les candidats sont en pleine campagne. Ce mardi, Sabine Oromi (Nouveau Front populaire) était dans le canton de Villeneuve-lez-Avignon, avec son équipe.
À ses côtés, Morgane et Anaïs, deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années, qui se destinent à être avocates. Elles craignent le résultat des urnes et ont voulu se rendre utiles dans cette campagne sur la 3e circonscription en faisant du porte-à-porte notamment : "On se dit qu'on va peut-être devoir prêter serment sous un gouvernement d'extrême-droite (...) Mais on a aussi espoir qu'on ait un gouvernement de gauche uni, tourné vers le social et l'écologie", souffle Anaïs. "On est très angoissé de ce qui peut arriver. On a un Rassemblement national de plus en plus climatosceptique", rebondit Morgane.
Ce mardi, les militants du Nouveau Front populaire et Sabine Oromi étaient sur le canton de Villeneuve-lez-Avignon, tout à l'Est de la 3e circonscription du Gard. La candidate est persuadée que "ce canton, où est ancrée une droite républicaine, peut faire basculer le second tour", si elle se retrouve face à la candidate Rassemblement national, Pascale Bordes. La professeure d'espagnol de métier, encartée chez le Parti communiste français (PCF), poursuit sa campagne, rencontrant des gens parfois inquiets, d'autres déjà fermes sur leur vote. Elle espère encore convaincre des électeurs parfois "perdus" après qu'Emmanuel Macron ait "réussi à faire exploser les repères politiques". Malgré ces inconnus, Sabine Oromi y croit : "Je vois mal comment la candidature unique à gauche ne serait pas au second tour."
"Le RN, c'est un ennemi politique. Son ADN est fait d'exclusion"
De bons taux de participation pourraient favoriser des triangulaires au second tour. En 2022, le candidate partie avec l'estampille NUPES était arrivée 3e au premier tour derrière Pascale Bordes (RN) et Anthony Cellier, le candidat de la majorité présidentielle. Sabine Oromi avait d'ailleurs appelé le soir-même à voter pour le second. "En politique, j'ai des adversaires. Le parti présidentiel en fait partie, j'ai moi-même combattu sa réforme des retraites. Mais le RN, c'est un ennemi politique. (...) Son ADN est fait d'exclusion", considère la candidate du Nouveau Front populaire. Si elle arrivait 3e dimanche, elle réfléchirait à la meilleure marche à suivre pour contrer le parti d'extrême-droite.
Bien sûr, elle souhaite que la Gauche l'emporte. Elle a d'ailleurs le soutien national de François Ruffin sur la 3e circonscription du Gard, considérée comme une "swing circo". Pourtant ce territoire est indissociable du nucléaire, un sujet qui divise les partis de gauche. Si la communiste Sabine Oromi n'y est pas opposée, elle explique : "À l'heure actuelle, il est impossible de se priver du nucléaire. Il faut aussi réfléchir à moyen et long termes." Elle ne se prononce pas pour l'instant sur la question du SMR (small modular reactor) qui pourrait s'implanter à Marcoule. "J'irai voir les ouvriers, les syndicats, je mettrai tout le monde autour de la table. Je n'ai pas toutes les réponses", admet-elle. La veille, lors du conseil communautaire du Gard rhodanien, les élus de tous bords ont voté à l'unanimité une motion de soutien pour accueillir le prototype de SMR là-bas.