Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 03.07.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 500 fois

LÉGISLATIVES Sur le marché de Bagnols, « on sent qu’il se passe quelque chose »

La députée sortante Pascale Bordes, ce mercredi matin sur le marché de Bagnols

- Photo : Camille Graizzaro

À quatre jours du second tour des élections législatives anticipées, les deux candidates sur la 3e circonscription étaient sur le marché de Bagnols ce mercredi matin. L’occasion de prendre la température, sur une circonscription qui a mis la députée sortante du Rassemblement national, Pascale Bordes, largement en tête au premier tour avec 47,49 % des voix, devant Sabine Oromi du Nouveau Front populaire (22,91 %).

Elle n’existe pas sur la carte, encore moins sur le cadastre, mais tous les candidats à une élection du côté de Bagnols la connaissent : la place « T’as mal où », au pied de la rue Fernand-Crémieux, point de convergence du marché, est le lieu privilégié de la distribution de tracts. Pour cette élection aussi : ce mercredi matin, Pascale Bordes et ses militants ainsi que Sabine Oromi et les siens y étaient, à quelques mètres les uns des autres.

Et « ça se passe très, très bien », répond la députée sortante quand on lui demande si elle est bien reçue par les passants. « L’accueil est plutôt bon, les gens nous disent qu’ils savent pour qui ils vont voter », glisse un des militants RN sur place, tracts en main. Au même moment, une passante confirme auprès d’un des autres militants RN. « On sent un vent nouveau, il y a quelque chose, j’ai reçu des messages de gens pour qui on avait une procuration qui nous disent de la prendre pour quelqu’un d’autre puisqu’ils rentrent de vacances exprès pour voter », reprend Pascale Bordes.

Sortie largement en tête, la députée sortante n’est pas passée loin d’imiter son homologue de la 2e circonscription Nicolas Meizonnet, réélu dimanche dès le premier tour. Pour autant, « rien n’est gagné », martèle Pascale Bordes, qui se dit « stressée de nature ». Donc elle fait campagne « comme au premier tour, je finis de boiter, de distribuer les tracts, demain on ira faire du collage, et je dis bien aux gens de ne pas oublier d’aller voter dimanche. » Alors qu'il était qualifié en troisième position pour le second tour, le candidat Horizons Christian Baume s’est désisté tard dimanche soir. « Ça démontre la porosité entre la macronie et l’extrême-gauche », grince la députée sortante. Une chose est sûre : « il se passe quelque chose, je n’ai jamais vu un tel engouement », sourit-elle.

La candidate Nouveau Front populaire Sabine Oromi, ce mercredi matin sur le marché de Bagnols • Photo : Camille Graizzaro

À quelques mètres de là, la candidate du Nouveau Front populaire, la communiste Sabine Oromi, est elle aussi sur le pont avec ses militants et son suppléant Vincent Poutier. « Ce matin j’étais à Marcoule, la réception a été très bonne, et hier à Roquemaure, avec une très bonne réception par rapport à la semaine dernière, les choses se sont clarifiées », lance la candidate. Le directeur de campagne de Christian Baume passe par là, elle en profite pour le saluer. « Il n’y aura peut-être pas un report de toutes ses voix, mais il a pris la bonne décision, une décision courageuse », salue la candidate de l’union de la gauche.

Elle en aura besoin, de ces voix, pour espérer renverser la vapeur sur une circonscription que peu voient basculer à gauche. « 15 000 voix (de retard, ndlr) c’est beaucoup, il ne faut pas se leurrer, mais je pense qu’il y a des gens de droite qui dans l’isoloir vont se dire qu’il vaut mieux une gauche républicaine que l’extrême droite », espère-t-elle. Reste que sur le marché, « on est plutôt bien accueillis, dit l’ancien élu PS bagnolais Denis Rieu, venu donner un coup de main. On a du monde qui tracte, notamment des jeunes. »

Car c’est la nouveauté de cet entre-deux tours : « grâce aux réseaux sociaux, des jeunes sont venus pour nous aider », salue la candidate. Un peu plus loin, Ella et Justine, la petite vingtaine, distribuent des tracts, faisant considérablement baisser la moyenne d’âge des militants du marché. « Je voulais m’impliquer depuis longtemps, je n’ai pas pu le faire avant, mais je me suis dit que comme c’était la dernière ligne droite, il fallait y aller », explique la première. La seconde ajoute : « c’est plus attractif aussi d’avoir des jeunes, même s’il y a aussi des gens qui nous disent que parce qu’on est jeunes, on ne connaît rien. » Elle reprend : « c’est notre ville, et on n’a pas trop envie que le RN passe. »

Thierry Allard

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