L'INTERVIEW Le maire de Calvisson, André Sauzède : « Mainteau est un rêve qui a duré 30 ans ! »
Élu maire en 2014, André Sauzède conduit son deuxième mandat à Calvisson. Il revient sur les projets de son village et l’avenir du bois de Mainteau, dossier repris par le Conseil départemental.
Objectif Gard : Qu’est-ce qui vous motive à faire de la politique ?
André Sauzède : Je ne dirais pas que je fais de la politique… Disons plutôt que je suis engagé pour la chose publique. Lorsque je dirigeais une filiale du BTP dans le Languedoc-Roussillon, l’ancien maire Denis Roche m’a demandé de m’occuper de l’urbanisme. Mon premier mandat a démarré en 2008 et j’ai été élu maire en 2014. Dès lors, le virus de l’engagement public m’a piqué. Je voulais trouver un point de chute après ma retraite pour conserver une activité intellectuelle, tout en m’occupant de mon village.
Comment définiriez-vous votre village ?
C’est un village où il fait bon vivre, à mi-chemin entre Nîmes et Montpellier. Historiquement, Calvisson a toujours été un centre d’attractivité, la capitale de la Vaunage à laquelle nous sommes très attachée. Le village présente 2 500 actifs, dont le tiers travaille ici. Nous avons énormément de services, de commerces… Mais aussi une maison de santé pluridisciplinaire avec huit médecins.
Quels projets avez-vous réalisé pour votre localité ?
Énormément ! Par exemple, nous avons rénové la mairie en la rendant agréable et esthétiquement sympathique. Nous avons construit un centre technique municipal ainsi qu’une maison France service. Récemment, nous avons inauguré la Maison de l’information. Située sur la place principale du village, elle permet de délivrer des titres sécurisés et de donner des informations sur Calvisson. Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive…
Quels sont les dossiers de votre deuxième mandat ?
Le premier projet, c’est l’aménagement de la place du Pont (relire ici). Ensuite, d’ici la fin de l’année, nous réaliserons une forêt urbaine sur une surface de 1 500 m2 près de l’ancienne route de Nîmes. Ce projet s’inscrira à côté de notre nouvelle école de musique intercommunale, en partenariat avec le Pays de Sommières. Aujourd’hui, Calvisson et Sommières sont deux pôles d’attractivité de notre Communauté de communes avec respectivement 6 000 habitants et 5 000 habitants.
La transition écologique est devenue l’une des préoccupations principales des maires, notamment avec la hausse des coûts de l’énergie. Comment s’illustre-t-elle à Calvisson ?
C’est certain que la facture énergétique a incité les élus à aller plus loin. Tenez, la mairie va passer de 150 000 € par an à 350 000 €. Pour dépenser moins, nous avons plusieurs cibles : passer l’éclairage en LED, désimperméalibiser les cours d’écoles, les places publiques… Nous avons aussi un projet de parc photovoltaïque citoyen avec l'association ECDC (Énergie citoyen de Calvisson) à qui nous allons louer l'ancienne décharge.
Que pensez-vous du projet de lac proposé par le maire de Langlade, Gaëtan Prevoteau, en Vaunage ?
L’idée serait a priori de capter les eaux de pluies, c’est ça ? Je ne connais pas le projet mais je ne suis pas contre l’idée.
Concernant les transports en commun, quels services sont proposés dans votre village ?
Pour l’instant, ce sont les bus affrétés par la Région pour le ramassage scolaire. C’est bien entendu insuffisant. J’ai rencontré le vice-président de la Région, Jean-Luc Gibelin. L’idée serait de mettre en place une navette qui ramène nos administrés à la gare de Vergèze.
Le projet de Tram’train n’a pas vos faveurs ?
C’est le projet du maire de Dommessargues, Bernard Cément, qui a été un peu moqué… Je trouve qu’il faut effectivement une liaison entre Nîmes et Calvisson. Par quel moyen ? Pour moi, ce serait plus simple d’élargir la RD40 plutôt que d’utiliser l’ancienne voie ferrée.
Enfin, un mot sur le bois de Mainteau qui est sur votre commune. Le Conseil départemental a repris le dossier. Qu’en pensez-vous ?
Les Calvissonnais ont une vision différente des autres élus. Vous savez, Minteau est autre chose qu’une dette… Je dirais surtout que c’un rêve qui a duré 30 ans ! Quand la commune a vendu, en 1993, une centaine d’hectares, nous avions la volonté de faire un projet à haute valeur technologique, avec de l’activité économique. D’autant que le site est survolé par l’ensemble des satellites.
Comment voyez-vous l’avenir de ce bois ?
En tant que maire, nous avons toujours le droit du sol. Tout projet devra respecter les documents d’aménagement que sont le PLU (Plan local d’urbanisme) et le SCOT. On peut faire sur ce site du du photovoltaïque ou une zone naturelle… Moi, j’aimerais que l’on ne se ferme pas de porte.