NÎMES MÉTROPOLE Franck Proust à Yvan Lachaud : « Taisez-vous ! Vous devriez avoir honte ! »
Relaxé par la justice dans l’affaire de la Senim, le président Franck Proust et son ex-allié, Yvan Lachaud, ont réglé leurs comptes en début de séance.
À l’origine, Franck Proust devait garder son calme, passer à autre chose et même... tourner la page. C'est du moins ce que son entourage avait laissé entendre en amont du conseil communautaire. Le premier depuis sa relaxe, le 12 septembre, dans l'affaire de la Senim. Finalement, le président LR de Nîmes métropole a eu du mal à garder son calme. Il n’a pas pu s’empêcher de régler quelques comptes avec son ex-allié, le centriste - aujourd'hui Horizons - Yvan Lachaud.
D'ailleurs, la majorité communautaire se demandait encore quelques minutes avant le début de la séance publique si le centriste allait venir à la séance. L'affaire de la Senim est un dossier vieux de 18 ans dans lequel Franck Proust, alors président de la société d’économie mixte baptisée « Senim », était poursuivi pour trafic d’influence. Yvan Lachaud à l'époque adjoint aux finances, avait dénoncé « des dysfonctionnements et des pratiques non conformes à la réglementation de la gestion de la Senim », a-t-il encore répété ce soir.
« Celui qui se dit chrétien n’a pas une once bonté d’âme »
« Celui qui se dit chrétien n’a pas une once de bonté d’âme, trimbalant le vice, la sournoiserie, la médisance comme la trousse à outils de leurs ambitions personnelles », balance Franck Proust, ne citant pas son opposant. La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. « M.Lachaud veut prendre la parole », lance même le président du groupe d’opposition La Gauche unie, Vincent Bouget.
Au micro, Yvan Lachaud se lance dans une anaphore : « Adressez vos réclamations à la Chambre régionale des comptes qui a saisi le procureur de la République ! Adressez-vous aux trois procureurs successifs dont le premier a ouvert une enquête et le dernier a ordonné un renvoi en correctionnel… Adressez-vous à eux ! » Yvan Lachaud poursuit : « L’adjoint aux finances que j’étais, a fait simplement et uniquement son devoir (...) Cessez ces attaques sinon ça amènera à un dépôt de plainte ! »
Yvan Lachaud : « J’assume ! »
Agacé, Franck Proust rétorque : « Vous voulez que je vous repasse le soir de votre défaite aux municipales vos insultes acerbes ? Je ne vous pardonnerai jamais le mal que vous m’avez fait, à moi, à ma famille ! Ce n’est pas digne d’un homme politique, d’un directeur d’institut (Emmanuel d'Alzon, ndlr) ! » Yvan Lachaud se rebiffe : « J’assume ! ». « Taisez-vous ! », lui répond alors Franck Proust, « Cette décision de justice, c’est 20 ans de votre vie qui s’écroule ! »
Le communiste Vincent Bouget qui jusqu’à, on le suppute, avait sorti les pop-corn, lance en arbitre : « Je pense qu’il faut s’arrêter là ». Clap de fin dans l'affaire de la Senim mais pas dans celle qui oppose ses deux hommes, passés de l'alliance à la guerre politique.