POLITIQUE De Mayotte à Nîmes, le maire de Mamoudzou en visite
Le nouveau maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, 39 ans, était en visite à Nîmes cette semaine. Au programme : rencontre avec des élus, visite de la salle de spectacle Paloma et entretien avec les services de police. L’objectif ? S’inspirer de ce qui a été fait en métropole pour poursuivre le développement de l’île, devenue il y a 10 ans, le 101e département français.
Objectif Gard : Quel est le but de votre visite à Nîmes ?
Ambdilwahedou Soumaila : Mon équipe et moi sommes arrivés à Paris lundi, nous restons jusqu’au 6 août. Ce déplacement s’inscrit dans le projet de territoire 2030 de la commune de Mamoudzou (71 500 habitants). Nous sommes d’abord allés à Roanne, siège du cabinet qui nous aide à élaborer notre projet. Nous sommes dans une démarche de modernisation de notre ville avec comme priorité l'excellence éducative et sportive de nos jeunes. En venant en métropole, nous cherchons à nous inspirer de ce qui a été fait et d'éviter aussi d’éventuels écueils.
Quel a été le programme de votre visite nîmoise ?
D’abord, je tiens à remercier et à rappeler que cette étape nîmoise a été possible grâce au maire de Caveirac, Jean-Luc Chailan. Dans ses précédentes fonctions, il a été le directeur de la police municipale de Mamoudzou. Lorsque j’étais conseiller municipal d’opposition, j’ai eu l’occasion de découvrir ses talents pour que notre police municipale monte en compétence. Nous continuons son œuvre. Pour ce voyage, j'ai demandé à quatre policiers de nous accompagner. Il y a le chef de la police qui d'ailleurs, a été formé à l’école de police de Nîmes, ainsi que des agents de notre centre de supervision urbain pour les caméras de surveillance.
Vous avez d’autres liens avec Nîmes ?
Oh oui (rires) ! J’ai un élu du conseil municipal qui est quasiment nîmois et mon directeur général des services qui a fait toutes ses études ici.
Revenons à votre visite, vous vous êtes également rendu à la salle de spectacle Paloma.
Oui, comme celle du Scarabée à Roanne. Ça nous a permis de découvrir deux conceptions différentes. Paloma détient le label SMAC (Scène de musiques actuelles), elle est davantage tournée vers l’éducation des jeunes. Ça nous intéresse beaucoup puisqu’à Mamoudzou, 60% de la population a moins de 17 ans. Pour sa salle de spectacle, Nîmes Métropole a pensé en amont son mode de gestion, en régie publique. Ça n'a pas été le cas de Roanne qui a d’abord fait la structure et qui a dû ensuite courir pour faire les démarches nécessaires au fonctionnement de la structure.
Il y a une communauté mahoraise importante à Nîmes. Comment développer les échanges notamment culturels avec le reste des Nîmois ?
Ma venue peut-être le début de quelque chose… Lorsque j’ai rencontré le président de Nîmes Métropole, Franck Proust, je lui ai proposé de venir voir ce qui se faisait chez nous. Dans d’autres villes de métropole, il y a des communautés mahoraises. Certaines ont eu l’idée de reprendre des événements organisées à Mayotte comme les courses de pneus ! C’est assez marrant !
Cela fait 10 ans que Mayotte est devenu un département français. Comment se passe l'instauration de ce nouveau régime administratif ?
Nous sommes un territoire jeune, dynamique et en pleine construction. Nous regardons ce que nous devons adapter, étape par étape. Comme la Corse, Mayotte (279 000 habitants) est à la fois un département et une région. À Mayotte, les habitants sont très reconnaissants envers les responsables politiques de Droite. Je suis moi-même maire Les Républicains. Depuis 1958, les Mahorais ont souhaité devenir un département français. Nous avons connu beaucoup d’évolutions statutaires. C’est Jacques Chirac, alors Premier ministre, qui a signé le premier contrat de développement de notre île. Et c’est Nicolas Sarkozy qui nous a donné notre statut de département en 2011. D’ailleurs à chaque fois qu’il s’est présenté à une élection, il est arrivé en tête chez nous !
Nous sommes en pleine période estivale. Faites-nous rêver : que peut-on visiter à Mayotte ?
Nous avons de belles plages, un lagon qui entoure l’île volcanique de Mayotte. Je n’oublie pas les fonds marins à couper le souffle avec des dauphins et des tortues. Sur l’aspect culturel, nous avons beaucoup d’associations pour la sauvegarde de nos traditions. Beaucoup de chants et de danses, comme le chigoma ou le débaa. Un chant spécifique aux dames avec le masque de beauté et leurs tenues traditionnelles comme le salouva.
Enfin quel est le plat traditionnel des Mahorais ?
Le mataba avec du riz, c’est le plat par excellence ! Il s’agit de feuilles de manioc pillées à manger avec du poisson et du rougail.
Propos recueillis par Coralie Mollaret