PONT-SAINT-ESPRIT Les communistes Fabien Roussel et Léon Deffontaines viennent parler trains et mobilités
Ce mardi, devant la gare de Pont-Saint-Esprit, une cinquantaine de personnes attendent en ce début d'après-midi. Quelques drapeaux du Parti communiste français flottent. Fabien Roussel, député et patron du PCF, et Léon Deffontaines, tête de liste aux élections européennes, viennent dans le Gard parler des mobilités.
"On a voulu venir ici pour célébrer une victoire menée par des citoyens attachés à leur territoire, à leurs services publics. Une bataille menée avec des élus qui certes, a duré longtemps, mais qui au final, a abouti". L'ancien candidat à l'élection présidentielle, Fabien Roussel, veut bien sûr parler de la réouverture aux usagers depuis août 2022 de la ligne TER rive droite du Rhône, qui relie Avignon et Pont-Saint-Esprit. L'ancien candidat à la présidentielle y voit un véritable possible, lui qui prône le train comme une alternative à la voiture moins chère, plus écologique, "et qui doit se trouver partout dans la ruralité comme dans les grandes villes".
Celui qui est aussi député et secrétaire national du Parti communiste français (PCF) était en visite ce mardi dans le Gard, avec Léon Deffontaines, choisi par le parti comme tête de liste aux prochaines élections européennes. À leur arrivée, étaient présents des militants, sympathisants, syndiqués et des élus communistes du département comme Vincent Bouget, Jean-Luc Gibelin ou Patrick Malavieille, seul Gardois à figurer sur la liste communiste aux élections européennes qui auront lieu en juin. Il y avait également sur place la maire, Claire Lapeyronie, et plusieurs élus spiripontains.
Le combat pour la réouverture de ligne TER rive droite du Rhône, "une source d'inspiration"
La gare de Pont-Saint-Esprit a été choisie comme première étape de leur déplacement gardois. Il s'agit du point de départ de la ligne TER rive droite du Rhône qui a été rouverte aux voyageurs après 50 ans de fermeture, bien qu'elle ait continué à être utilisée pour le fret. Aujourd'hui, cinq trains journaliers circulent entre Pont-Saint-Esprit et Avignon, en passant par la gare de Bagnols-sur-Cèze. "C'est un combat qui a été gagné. (...) On nous disait avec Laurette Bastaroli qu'on n'y arriverait jamais. Ça a été un travail militant à l'origine où les Communistes ont pris beaucoup de place, même si on n'était pas tout seul. Il y a aussi eu le concours de la Région", rembobine Elian Cellier, secrétaire de la section PCF du Gard rhodanien.
Léon Deffontaines, la tête de liste choisie par le Parti communistes pour les Européennes, voit dans cette réussite locale "une source d'inspiration" et défend justement la "réouverture des lignes du quotidien pour ne pas tomber dans une France des métropoles et pour répondre aux impératifs environnementaux". Il poursuit : "On a besoin de développer des services publics de proximité et notamment des réseaux de transport permettant d'acheminer des personnes sur leur lieu de travail. Bravo à vous pour votre mobilisation."
Un chemin encore semé d'embûches
Mobilisation qui a connu des embûches et qui n'est pas finie. La Région et l'association des usagers TER-SNCF de la rive droite du Rhône continue de militer pour la réouverture totale de la ligne à horizon 2026, avec les gares de Laudun-l’Ardoise, Roquemaure, Villeneuve-lès-Avignon, Aramon, Remoulins et Marguerittes. Les membres de l'association ont d'autres préoccupations comme les horaires pas pleinement adaptés aux voyageurs, les annulations qui poussent certains usagers à reprendre la voiture. Malgré cela, les premiers chiffres de fréquentation sont encourageants. "Sur les premiers mois, on compte plus de 200 personnes par jour la semaine, avec des pics à 400 le week-end", souligne Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région, délégué aux Transports.
Parmi les autres inquiétudes, Pascal Rousson, le président de l'association des usagers TER-SNCF de la rive droite du Rhône, liste aussi les lourdeurs liées aux procédures environnementales et l'évaluation de tous les passages à niveau par l'EPSF. "Comme si c'était une véritable création de ligne", déplore Jean-Luc Gibelin. L'enjeu est aussi de rouvrir la gare du Teil, en région AURA (Auvergne-Rhône-Alpes).
"On a l'impression que l'Europe est très éloignée mais ça a des conséquences concrètes sur la vie des habitants"
Des messages que Fabien Roussel et Léon Deffontaines ont bien entendu. Ce dernier atteste : "L'idée c'est de faire un rapprochement entre les décisions qui sont prises au Parlement européen et le quotidien des gens. On a l'impression que l'Europe est très éloignée mais ça a des conséquences concrètes sur la vie des habitants, notamment la mise en concurrence du rail qui a remis en cause les lignes du quotidien, l'existence de gares de proximité et ne répond plus à la logique de l'intérêt général."
Le PCF veut défendre demain au Parlement européen le lancement de grands travaux ferroviaires. "Et ces travaux ne peuvent pas être portés seulement par les Régions et les collectivités. Il faut que l'État mette la main à la poche, sinon on n'y arrivera pas", rebondit Fabien Roussel. Et d'insister : "Il faudrait que l'Europe puisse accompagner ces investissements et aider les États dans le développement du fret et du transport des voyageurs. Nous reprochons à cette Europe d'inciter les États, au nom du libéralisme, à réduire leurs dépenses publiques."
C'est sur cette ligne politique "humaine" et "qui parle à tous les citoyens", qu'avancent le PCF et sa tête de liste, Léon Deffontaines, à quatre mois des élections européennes. Il en parlera plus amplement ce mardi soir, à 19h, pendant une réunion publique à Saint-Martin-de-Valgalgues, près d'Alès. L'occasion d'échanger avec les habitants du Gard, un département où le Rassemblement national progresse à chaque élection, avant que le duo ne poursuive son tour de France des départements. "Je vous souhaite une campagne dense et victorieuse (...) On est tous guidé par un idéal de justice sociale et territoriale", a d'ailleurs soufflé dans son discours, Claire Lapeyronie.