RING POLITIQUE Fabrice Verdier (PS) : "Je suis un bon petit soldat"
Chaque mois, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité (8h), programme (12h) et quiz sur le Gard (15h). Aujourd'hui, c'est le conseiller régional sortant et député PS Fabrice Verdier qui s'est prêté au jeu de questions/réponses. Troisième sur la liste du Gard pour les Régionales, qui est-il réellement ?
Objectif Gard : Quelles sont les deux idées phares de votre programme ?
Fabrice Verdier : Je n'ai qu'une obsession : l'emploi. On va augmenter nos aides sur les petites entreprises. On va aussi mettre le paquet sur la formation. On mettra les moyens pour accélérer l'arrivée du très haut débit sur tout le territoire. Enfin, on va poursuivre et amplifier la marque Sud de France.
OG : Concrètement, comment favoriser l'emploi ?
FV : C'est à Carole Delga de l'annoncer, ce n'est pas à moi. Je suis un bon petit soldat, je suis la ligne directrice.
Education
OG : Vous soutenez le dispositif "Lordi", mis en place en Languedoc-Roussillon. Que pensez-vous du choix de Midi Pyrénées : l'aide pour l'achat d'un ordinateur, sous conditions de ressources ?
FV : Notre choix c'est l'ordi pour tous. C'est un succès, on a offert à tous le cartable numérique. Les enseignants et représentants des parents d'élèves devront être associés à un bilan de cette action. Peut-être que demain ce sera davantage la tablette. Pour l'instant, on analyse. Personnellement, je crois que l'on a eu raison de favoriser l'égalité à l'équité. On évite les inégalités entre "prolos" et "gosses de riches". Je pense qu'on peut aussi instaurer un chèque de rentrée scolaire de plusieurs centaines d'€ pour tous les élèves pour l'achat de fournitures. Dans tous les cas, le budget de 40 millions consacré à l'éducation sera maintenu.
OG : Si vous créez un chèque pour tous les élèves, il y aura un coût. Si vous maintenez le budget à 40 millions, où allez-vous rogner ?
FV : On réinventera la priorité éducative. Rien n'est figé. Dans tous les cas, on respectera le cadre budgétaire, faites nous confiance pour équilibrer les comptes !
Mobilité
OG : Damien Alary pense que le train à 1 euro a de l’avenir. Martin Malvy, président du conseil régional Midi-Pyrénées, n'y semble pas favorable (d'autres dispositifs existent déjà : pack illimité, pour 115 kilomètres, le coût est de 7,50 euros). Quel dispositif sera choisi ?
FV : Le train à 1 euro est un succès. La généralisation coûte 3 millions d'euros. L'expérimentation devra nous donner des réponses. Je pense que cela n'a pas vocation à être généralisé sur toutes les lignes. En revanche, il existe aussi aujourd'hui les pass pros et étudiants, qui sont des offres illimitées attractives.
OG : Quelles sont vos propositions pour développer la mobilité et pour désenclaver les petites communes ? Est-ce un leurre ?
FV : Le vrai désenclavement sera numérique. La mobilité, c'est parfois de rester chez soi. La mobilité, c'est que demain on puisse assister à des cours à distance, rencontrer son médecin à distance... Mais c'est aussi les transports collectifs. Je pense que l'offre de réseau TER est aujourd'hui satisfaisante. Il faudra toutefois de la souplesse, de la réactivité en fonction des lieux mal desservis. L'idée d'un syndicat unique des transports devra faire son chemin car toutes les lignes ne peuvent pas être rentables. Entre bus et train, il y a trop d'intervenants différents. Un syndicat unique permettra de mailler plus efficacement les lignes de transports et d'être cohérent. Le covoiturage va aussi largement se développer et la grande région devra se positionner pour proposer des offres en la matière.
OG : Est-il cohérent d'avoir supprimé la ligne Alès-Bessèges ?
FV : Il faut analyser plus finement la situation. Les conditions de sécurité posent problème aujourd'hui. Pour redémarrer, il faut 5 millions d'euros et 40 millions d'euros d'ici cinq ans. Faudrait peut-être regarder la mise en place d'un tram-bus, d'un tram-train... Quand j'allais à Bessèges autrefois, c'était plus rapide en bus qu'en train. On va financer une étude pour trouver la meilleure solution entre la région, l'Etat, l'Agglo d'Alès et le département.
Economie
OG : Plusieurs millions d'euros ont été investis pour créer les parcs d'activité économique (PRAE). Selon l'opposition, seuls deux sont remplis. A La Grand'Combe, le Parc Humphry Davy serait vide. Que fait la Région pour les développer ?
FV : La Grand'Combe est vide car le pont traversant le Gardon, et reliant le PRAE à la ville, n'est pas encore construit. C'est en cours. Marcoule commence à se remplir et Laudun va commencer. Frêche avait raison d'anticiper sur une offre de foncier économique. Il faut être en capacité de proposer du foncier disponible sur plusieurs territoires.
OG : La droite annonce qu'elle veut réduire ses subventions. C'est déjà le cas pour Paloma. Doit-on craindre d'autres réductions de budget pour le secteur culturel et associatif ?
FV : Pas en ce qui nous concerne. C'est un vrai choix politique. Dans cette période très particulière après les événements de Janvier, la culture est indispensable et prioritaire pour le vivre ensemble. Par ailleurs, elle participe à l'attractivité du territoire. Le Cratère d'Alès en est un parfait exemple. Pour attirer des entrepreneurs de qualité, il faut une offre culturelle importante et des infrastructures modernes.
OG : Comment allez-vous continuer de payer ?
FV : On a presque fini le contournement Nîmes-Montpellier, les plans de prévention inondation, les reconstructions de lycée... On aura donc des marges de manœuvre. La culture ne sera pas la variable d'ajustement.
Propos recueillis par la rédaction