UN CAFÉ, UNE MESURE Macron ne croit pas en la baisse de TVA de Le Pen
À la place de votre traditionnelle rubrique Expresso, chaque jour à 8h30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte une mesure des programmes des finalistes de la Présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Place aujourd'hui à la lutte contre la hausse des prix.
Le pouvoir d’achat est l’une des préoccupations première des Français. Dans la campagne 2022, la thématique a refait surface lorsque les prix ont commencé à augmenter avec la reprise économique post-covid puis la guerre en Ukraine. Fin mars, l’Insee (Institut national des statistiques et des études économiques) a indiqué que l’inflation - la hausse des prix - avait passé la barre des 4%. La valse des étiquettes se faisant davantage sentir sur les produits de l’énergie avec une hausse sur un an de 28% et sur les produits alimentaires avec 7,2%.
Des convergences…
Comment lutter contre la hausse des prix et protéger le pouvoir d’achat des Français ? Sur cette thématique, les candidats La République en marche et Rassemblement national n’ont pas que des désaccords. Emmanuel Macron comme Marine Le Pen ne sont pas favorables à une hausse du SMIC, se prononçant sur « l’indexation des retraites sur l’inflation » et « la hausse du point d’indice pour les fonctionnaires ». Aussi, les deux finalistes de la Présidentielle agitent la carotte fiscale : Emmanuel Macron proposant de tripler la prime Macron (défiscalisation de primes exceptionnelles versées par l’employeur à ses salariés) et Marine Le Pen d’exonérer les hausses de salaires jusqu’à 10%.
… et des divergences
Voilà pour les convergences. Sur les désaccords, la principale mesure reste la baisse de la TVA passant de 20% à 5,5% proposée par Marine Le Pen sur les carburants et produits énergétiques ou encore la suppression de la TVA sur un panier de 100 produits. Pour le coréférent de LREM dans le Gard, Jérôme Talon, cette mesure est tout bonnement impossible : « Aujourd’hui, les taux de TVA relèvent de l’Union européenne. Un changement de taux ne peut s’effectuer qu’en accord avec les pays de l’Union. Pour l’heure, les carburants sont toujours exclus de la liste et je ne pense pas qu’ils seront inscrits un jour au regard de la volonté de développer les énergies renouvelables. »
Pour le député RN Nicolas Meizonnet, ce n’est visiblement pas un problème : « La France est un pays souverain, c’est pourquoi nous proposons d’inscrire dans la Constitution la primauté du droit national sur le droit européen. D’autant qu’aujourd’hui avec le marché commun de l’énergie, les Français paient une électricité beaucoup plus cher. Il faut rendre leur argent aux Français et les protéger ! » Jérôme Talon réplique : « Si c’est ça, il faudra carrément sortir de l’Union européenne comme l’Angleterre. Mais il faut le dire clairement… Ce que le RN ne fera pas, puisque ça n’a pas marché en 2017 ! » Enfin, en cas de réélection, Emmanuel Macron propose de maintenir « au-delà de 2022 » le plafonnement des prix de l’électricité ainsi que le gel des tarifs du gaz.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
Lire aussi : UN CAFÉ, UNE MESURE Réforme des retraites : Macron et Le Pen aux antipodes