VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON En 2023, des investissements tournés vers la rénovation énergétique et le patrimoine
D'ici quelques semaines, les élus villeneuvois devront voter le budget primitif de la Ville pour 2023. Mais avant, ils ont débattu des orientations budgétaires que la majorité prévoit pour la commune. Des orientations qui doivent prendre en compte un contexte compliqué entre crise énergétique et inflation.
"Croissance faible, inflation forte et mesures de soutien au pouvoir d'achat des ménages et des entreprises". Tel est le contexte national actuel qui impacte aussi les communes au moment de construire leur budget annuel. Car elles subissent également l'augmentation des prix des fluides, carburants, fournitures... À la fin, la note est beaucoup plus salée que ce qu'elle aurait été quelques mois auparavant. Rien que pour l'électricité, la commune de Villeneuve-lez-Avignon prévoit une hausse de 2,6. Pour les tarifs du gaz, c'est multiplié par quatre. Résultat : "Les charges générales (de fonctionnement, NDLR) devraient augmenter de 27 % par rapport au budget primitif de 2022", indique François Zanirato, rapporteur de la délibération.
Cette hausse des charges générales est aussi due à la revalorisation du point d'indice, du Smic et des salaires des agents en catégorie B. En clair, les dépenses de fonctionnement "sont prévues en forte augmentation de +7,46 % par rapport au budget primitif 2022, soit +1,15 million d'euros environ, et devraient s'élever à 16,4 millions d'euros", chiffre François Zanirato. En parallèle, la municipalité déplore une baisse des dotations de l'État qui a chuté de plus d'un million d'euros en sept ans. Elle sera tout de même en légère hausse cette année, grâce à la progression démographique de la population villeneuvoise qui compte aujourd'hui 13 249 âmes.
"Un plan d'investissement ambitieux"
Toutefois, François Zanirato se félicite "de la gestion rigoureuse" des bourses de la cité cardinalice qui présente selon ses mots "une situation financière très saine, avec un bon taux d'épargne brute, une dette maîtrisée et en baisse." Il poursuit : "Ce bon résultat nous permet d'aborder avec une certaine sérénité le contexte économique de 2023 particulièrement contraint." En effet, la majorité municipale prévoit malgré tout "un plan d'investissement ambitieux" privilégiant la rénovation énergétique et l'entretien du patrimoine.
La commune devrait autofinancer à hauteur de 5,3 millions d'euros de nouvelles dépenses d'équipements cette année. On peut lister l'extension des écoles Thomas-David et Joseph-Lhermitte, la rénovation énergétique de l'école Bramoset, la fin de l'aménagement de la liaison cyclable Pujaut-Villeneuve, l'aménagement de l'avenue Frédéric-Mistral pour sécuriser l'entrée de ville, la réhabilitation des livrées Arnaud de Via et de la Thurroye...
Les taux de fiscalité déjà trop élevés ?
Malgré cela, la commune s'engage à ne pas augmenter les taux de fiscalité directe locale, comme c'est le cas depuis 2011 (la facture devrait quand même augmenter car les bases d'imposition fixées par l'État vont prendre 7,10 %, NDLR). Pas de quoi amadouer l'opposition. Anne Daniel (Villeneuve sociale, écologique et solidaire) trouve toujours que le taux des taxes à Villeneuve, même s'il n'augmente pas, est déjà trop élevé. Elle avance : "Sur le non-bâti, on est à 115 % alors que la moyenne nationale est de 50 %. Les Villeneuvois paient deux fois plus cher. Au niveau de la taxe foncière sur le bâti, on est à 56 %, contre 37 % au niveau national."
Avis partagé par Monique Novaretti (Union citoyenne de Villeneuve) qui aimerait voir "une baisse d'au moins deux points de pourcentage des taux" et "une revalorisation du budget de l'aide sociale" en cette période d'inflation. La maire, Pascale Bories, s'est défendue : "Nous sommes une commune ni rurale, ni en quartier prioritaire, ni en zone tendue. Le choix du Gouvernement ces dernières années a été de diminuer fortement les dotations pour les communes qui ne rentrent pas dans ces trois critères. Malgré tout, on n'a pas augmenté les taux de taxes. Chose que toutes les autres communes n'ont pas fait."
Le ton est monté lorsque Morgan Buisson (Villeneuve sociale écologique et solidaire) a pris la parole sur "une petite parenthèse". Les voix de la majorité parlent par-dessus la sienne, criant au hors-sujet et créant une véritable cacophonie. L'élu minoritaire a pu reprendre le fil reprochant à la maire "de ne gérer que l'existant" et estimant qu'elle "gagnerait à être autrement plus ambitieuse pour la commune". Le débat d'orientations budgétaires a été adopté avec les votes contre des trois élus du groupe Villeneuve sociale, écologique et solidaire.
Et aussi... Ensemble ou pas ensemble ? Les discussions ont aussi tourné au charivari après la délibération de l'ajoint Xavier Belleville portant sur les bilans d'activités 2020 et 2021 de l'Agglomération du Grand Avignon. Après la longue tirade de Morgan Buisson - remettant le sujet du SMICTOM sur la table -, l'élu qui est aussi vice-président de l'Agglomération, a tâclé : "C'est dommage, par son très faible score aux Municipales, l'opposition villeneuvoise ne peut pas siéger au Grand Avignon." Les deux groupes minoritaires s'insurgent, rappelant que leurs deux scores cumulés représentent presque 41 % des voix villeneuvoises. Alors que les échanges se calment, Pascale Bories remet le feu aux poudres en "notant un rapprochement des deux listes", faisant allusion notamment au point presse commun sur l'arrêt du recours contre le PLU (Plan local d'urbanisme). La petite phrase déclenche de nouvelles protestations de l'opposition et un vrai dialogue de sourds...
Transport. Sur cette même délibération, Xavier Belleville a répondu à la question de Morgan Buisson sur la poursuite ou non des travaux de création de la 2e ligne de tram avignonnaise reliant Saint-Lazare à l'île Piot : "Non le projet n'est pas abandonné. On trouve plus intéressant de faire d'abord les premiers parkings relais. On mettra d'abord des lignes de bus à haute fréquence comme alternative."