VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Magnaneraie, nappes souterraines et moustique-tigre au menu du conseil municipal
Ce jeudi soir s'est tenu le conseil municipal de Villeneuve-lez-Avignon. Une séance qui a duré près de deux heures avec 16 délibérations à l'ordre du jour.
Premier point abordé : une modification simplifiée du plan local d'urbanisme (PLU). Elle comprend notamment la reconnaissance de l'hôtel de la Magnaneraie comme un "élément remarquable du patrimoine à préserver". Ce lieu est au coeur des préoccupations des riverains depuis quelques semaines car un projet de réalisation d'une cinquantaine de logements serait dans les tuyaux. Pour l'instant, pas de permis de construire en vue mais un certificat d'urbanisme opérationnel a été déposé. Comme l'a rappelé Anne Daniel, opposante de la liste sociale, écologique et solidaire, une pétition circule relevant plusieurs craintes : circulation démultipliée, nuisances, impact sur les espèces vivant dans l'espace arboré...
La maire, Pascale Bories, a tenu à préciser : "La Magnaneraie est un domaine privé, elle ne fait pas partie des propriétés communales. Cette identification en tant qu'élément remarquable a pour but de s'assurer qu'il n'y a pas de destruction de ce bâtiment." Mais si un projet, conforme au plan d'urbanisme, venait à être déposé, rien ne pourrait l'en empêcher de voir le jour.
Réaménager des sols laissant filtrer l'eau
Si certains s'inquiètent de la faune et la flore du parc de la Magnaneraie, à la mairie, on veut aussi prôner un cadre plus naturel pour les enfants de la maternelle Thomas-David. En effet, une délibération portait sur la demande de subventions à l'agence de l'eau et au conseil départemental à hauteur de 80% des 130 000 € d'estimation de travaux pour réaménager la cour de l'école. "L'imperméabilisation croissante des sols a de nombreuses conséquences sur le cycle de l'eau mais aussi sur la qualité de vie", introduit Alain Sanciaume, adjoint à l'enseignement. L'objectif des travaux serait de désimperméabiliser la cour et ainsi permettre à l'eau de s'infiltrer vers les nappes souterraines.
La démarche va dans le sens de l’écologie. Et la liste d’opposition sociale, écologique et solidaire s’en est tout logiquement réjouie. C’était sans compter la petite attaque de Morgan Buisson qui s’étonne de la demande de subvention au Département alors même que la maire, aussi conseillère départementale, détient le record « du plus haut taux d’absentéisme au sein de cette instance ». Et Florent Lemont, sur l’autre banc de l’opposition, de rebondir : « C’est une délibération un peu cocasse (…) mais c’est une bonne chose. En revanche, quand on a cette démarche là, il faut l’avoir sur la totalité des projets de la commune. Je n’ai pas vu jusqu’à présent cette même volonté de mettre des revêtements perméables aux eaux de pluie pour la voirie… »
La maire n’est pas contre mais rappelle que le principal frein pour le moment est « le coût élevé et prohibitif » imposé par les fournisseurs. Elle rappelle aussi que le taux de croissance des nouvelles constructions à Villeneuve a été abaissé pour limiter la bétonnisation des sols. Et pour son absentéisme, elle a rétorqué que la liste de Morgan Buisson n'était pas "exemplaire" et « 100% absente des commissions ». S’engage un ping-pong verbal ou plutôt un dialogue de sourds entre la majorité et la liste sociale, écologique et solidaire, pour justifier cette position. Avec les mêmes arguments soulevés depuis des mois...
Le moustique-tigre vole dans les débats
Chaque camp a lancé ses piques. Si celles-ci peuvent agacer, elles ne provoquent pas de démangeaison, contrairement à celles du moustique-tigre. Ce petit nuisible a occupé pendant un bon quart d’heure le débat. La Ville va mettre en place un plan de lutte contre sa propagation, notamment avec des campagnes de traitements larvicides bio. Une subvention va être créée pour inciter les habitants à acquérir ces dispositifs.
Pour l’opposant Florent Lemont, mieux vaudrait s’intéresser à l’origine de ces moustiques-tigres : « Ces bêtes sont pondues dans les eaux stagnantes. Par exemple dans le contre-canal sur la plaine de l’Abbaye, des roubines ou des zones mortes du Rhône. Vous allez avoir du mal à vous débarrasser des larves avec cet insecticide. » Lui propose d’envisager d’introduire des espèces prédatrices comme la libellule et mesurer leur impact. Une bonne idée aux yeux de la conseillère majoritaire Nathalie Carot-Rooney, qui demande à vérifier « que la libellule ne devienne pas le prédateur de bêtes que nous n’avons pas envie d’éliminer. » Quant à Pascale Bories, elle invite les habitants à se montrer vigilants : « Il suffit d’une gouttière ou d’un pot avec un fond d’eau pour créer des larves de moustique… » Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal...
Marie Meunier
Et aussi… Encore les factures d’eau. Loin d’être stagnante, l’eau sur la facture, cette fois, a soulevé de nombreuses questions chez les usagers. En janvier, le délégataire de service a changé et les premières factures viennent d’arriver dans les boîtes à lettres et interrogent : volumes d’eau consommés estimés et identiques quelle que soit le profil du foyer, délais de paiement tronqués… L’opposition invite les élus majoritaires siégeant au Grand Avignon à alerter sur ce sujet. « La municipalité s’est déjà saisie de cette problématique. À ce jour, il nous est parvenu une dizaine de réclamations villeneuvoises et la majorité des situations ont été réglées », indique François Zanirato, adjoint délégué aux finances.
Le PLUi n'a pas PLU. Le conseil municipal a voté une motion refusant le transfert de la compétence PLU (plan local d’urbanisme) à l’Agglo du Grand Avignon. « Le transfert aurait pour conséquence l’établissement d’un PLU intercommunal. Une fois le transfert effectué, il devient définitif », rapporte Martine Le Goff. Du côté de la liste sociale, écologique et citoyenne, on soulève que ce transfert permettrait « de renforcer l’expertise en matière d’urbanisme ». Quant à Florent Lemont, il rappelle que la commune de Villeneuve est carencée en logements sociaux et que le PLU actuel ne répond pas à cette particularité : « Chaque commune doit prendre ses responsabilités en termes de logements sociaux, car ça nous coûte cher en termes de constructions et de fiscalité… » La délibération sera finalement adoptée avec six abstentions.
Subventions sous tensions. Au total, plus de 213 000 € leur sont dédiés pour l'année 2021, dont 71 710 € pour les associations sportives et 58 940 € pour les culturelles. "Pour les attribuer, nous regardons plusieurs critères : la finalité de l'association, son nombre d'adhérents total et aussi de Villeneuvois, sa participation à la vie de la commune et son bilan financier", précise François Zanirato, adjoint délégué aux finances, qui ajoute : "Il faut ajouter 380 000 € de subventions indirectes avec des prêts de salles, chauffages…" Morgan Buisson ne prendra pas part au vote et soulève que le FCV touche environ 36% de l'enveloppe sportive. Pascale Bories lui rappellera que certaines associations doivent reverser une part à la fédération qui pèse sur leurs finances, et que ça aussi, c'est pris en compte.