Publié il y a 4 jours - Mise à jour le 13.09.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 223 fois

BAGNOLS/CÈZE Le Centre hospitalier fête ses cinquante ans et honore le cancérologue Henri Pujol

Un hommage au professeur Henri Pujol a été rendu lors des 5à ans du Centre hospitalier de Bagnols

- Photo : Thierry Allard

C’est un établissement indispensable et indissociable de l’histoire contemporaine de Bagnols : le Centre hospitalier de la troisième ville du Gard a fêté son cinquantième anniversaire ce jeudi, et pour ce faire, il a mis à l’honneur le professeur Henri Pujol, éminent cancérologue.

Ne dites plus « le parvis de l’hôpital », mais « le parvis Henri Pujol », dont la plaque a été inaugurée en la présence du professeur héraultais, âgé de 94 ans, ce jeudi midi. L’aboutissement d’un processus entamé en 2020 par le Conseil des sages de Bagnols, sur demande du maire Jean-Yves Chapelet, « pour suggérer des personnalités qui pourraient donner leur nom à des places et à des rues non encore dénommées », rappelle Ghislaine Bernardet, qui était alors présidente du Conseil des sages. Le nom d’Henri Pujol fera alors rapidement l’unanimité pour le parvis, avant d’être validé en conseil municipal.

« J’ai un sentiment d’honneur, mais je me suis dit aussi, qu’est-ce-que tu as fait pour mériter cet honneur ? », commencera le professeur, avant de rappeler ce qui le lie au Centre hospitalier de Bagnols. « Dans les années 1990, j’étais directeur du Centre anticancéreux de Montpellier, je connaissais des médecins de l’équipe de Bagnols et nous avons fait une convention pour mettre à disposition deux médecins pour apporter leur contribution à Bagnols », raconte-il. Dans le même temps, le docteur bagnolais Hervé Arène, présent ce jeudi, faisait le chemin inverse, réciprocité oblige.

Le Pr. Henri Pujol, lors de la célébration du 50e anniversaire du Centre hospitalier de Bagnols, ce jeudi • Photo : Thierry Allard

Tout au long de sa carrière, le Pr. Pujol militera pour une vision humaniste de la médecine. « En 2004, j’étais venu à Bagnols dans le cadre du plan cancer de Jacques Chirac, car nous voulions que le plan cancer n’apporte pas que du matériel, mais de l’humanisme, on ne traite pas une tumeur, on soigne un malade. » Une approche qui a marqué tous ceux qui l’ont côtoyé, comme le Dr Pierre Kovalevsky, président de la Commission médicale d’établissement, pour qui, alors étudiant en médecine à Montpellier, le Pr. Pujol était « un modèle, une leçon de rigueur, de performance, d’innovation, de bienveillance ». À son départ à la retraite, Henri Pujol poursuivra sur sa lancée à la présidence de la Ligue nationale contre le cancer, poste qu’il a occupé de 1998 à 2007.

« C’est le coeur qui fait vivre l’Agglomération »

La matinée était aussi l’occasion de revenir sur les cinquante dernières années du Centre hospitalier, dont le projet, dans sa forme actuelle, date de 1971 et a été achevé en 1974. Son ouverture sera différée par un incendie, puis une inondation, de quoi faire dire au Dr Pierre Kovalevsky, que l’hôpital a, dès ses débuts, « su faire preuve de résilience » et son personnel de solidarité. Il y a cinquante ans donc, en plein développement exponentiel du nucléaire à Marcoule qui fera passer la ville en quelques années de 8 000 à 18 000 habitants, avec des besoins en santé explosant de même.

Des besoins qui, depuis, n’ont fait que s’amplifier : en cinquante ans, le nombre de prise en charge et celui de journées d’hospitalisation ont doublé, et celui des consultations externes a été multiplié par 20, rappellera le directeur du Centre hospitalier Jean-Philippe Sajus. Dans le même temps, le nombre de lits est passé de 230 à 553, le nombre d’agents de 350 à 1 018 et le nombre de médecins d’une dizaine à 129.

Il faut dire qu’il y a eu, en plus d’une évolution architecturale marquée, « une évolution profonde de l’offre de soins », souligne Jean-Philippe Sajus. La construction d’un plateau technique neuf en 2013 reste aussi un jalon important dans l’histoire de l’établissement, avec désormais « 2 IRM, un troisième est attendu pour 2025, et trois scanners », présente le directeur. La preuve que l’hôpital « a su évoluer, s’adapter pour s’inscrire au coeur du territoire », pour le Dr Kovalevski.

Il ne croit pas si bien dire, puisque le maire de Bagnols et président du conseil de surveillance de l’hôpital Jean-Yves Chapelet rappellera qu’à la création de l’Agglomération du Gard rhodanien, la carte de la patientèle de l’hôpital avait été déterminante pour définir le périmètre de l’intercommunalité. « C’est le coeur qui fait vivre l’Agglomération », estime-t-il aujourd’hui. Sachant qu’au fil des années, le périmètre couvert par le Centre hospitalier de Bagnols s’est élargi, et compte aujourd’hui 140 000 personnes, pour beaucoup venues des départements frontaliers.

Reste que, s’il a connu bien des tempêtes en 50 ans, le Centre hospitalier de Bagnols fait face aujourd’hui « à la désertification médicale et à la tempête financière qui nous touchent », affirme le Dr Kovalevski. Pour autant, l’établissement conduit un projet de reconstruction de son service d’urgences, car « les locaux actuels étaient devenus trop exigus pour 20 000 à 30 000 passages par an », note Jean-Philippe Sajus. « Nous vous accompagnons sur le sujet des urgences mais pas que », assurera le directeur départemental de l’Agence régionale de la santé Guillaume Dubois. Car, comme le rappellera le maire, « ce territoire ne peut vivre qu’avec un Centre hospitalier fort. » Pour qu’il le reste, un nouveau projet d’établissement est en cours d’élaboration.

Thierry Allard

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