ÉDITORIAL Emmanuel Macron à Ganges : et la maternité alors ?
Le président de la République veut passer à autre chose, vite fait, bien fait. Après les tensions liées à la réforme des retraites durant trois mois, et une allocution télévisée qui ne restera pas dans les annales, Emmanuel Macron veut renouer avec le terrain. Après le Bas-Rhin aujourd'hui, il sera à Ganges demain, aux portes du Gard.
Emmanuel Macron sera dans l'Hérault jeudi, à quelques dizaines de kilomètres à peine du Gard. Le président de la République est en effet attendu à Ganges. Même si pour le moment le programme officiel n'a pas filtré, les premiers échos font état d'une visite dans le collège de la commune selon toute vraisemblance. À cette occasion, il en profiterait pour faire des annonces dans les domaines de l'éducation et de la ruralité. Mais la réalité de la réforme des retraites contestée devrait le rattraper puisque plusieurs syndicats ont d'ores et déjà annoncé leur intention de manifester. Reste à savoir si le président les entendra ? Généralement, les comités d'accueil sont écartés des dispositifs de déambulation. Loin, très loin du cortège présidentiel. Une interrogation tout de même : alors qu'il se déplace pour la première fois dans les contrées cévenoles, et après l'annonce en fin d'année de la fermeture de la maternité de la Clinique Saint-Louis à Ganges, qui impacte durablement les familles, n'est-pas l'occasion pour Emmanuel Macron d'aller à la rencontre des acteurs locaux qui se battent depuis des mois ? On pense à Régis Bayle, maire d'Arrigas, président de la Communauté de communes du Pays viganais. Ou encore à Sylvie Arnal, maire du Vigan. Et même au député Insoumis de la 5e circonscription du Gard, Michel Sala. Selon nos informations, ils n'ont même pas été invités officiellement au moment où nous écrivons ces lignes. À la différence du maire de Ganges, seul élu local invité. Probablement que le président considère le sujet clos depuis que le groupe Cap santé et l'ARS Occitanie ont annoncé, il y a tout juste un mois, la construction d'une nouvelle clinique avec la réouverture d'une maternité à Ganges. Mais pas avant 2025, voire 2027. En attendant, les mères de famille vont bien galérer pour accoucher. Il leur faudra a minima parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver une solution à Montpellier et à Nîmes. Ce n'est pas Emmanuel Macron qui annoncait lundi soir que "d’ici la fin de l’année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence" tout en rappelant sa promesse que les 600 000 patients vivant avec le dispositif ALD (affection longue durée) et qui n’ont pas de médecin traitant s’en verraient prochainement proposer un ? Il a l'occasion de mettre en adéquation sa parole et ses actes dès ce jeudi.