NÎMES Parler du cancer pour faire avancer la lutte
Le Musée de la Romanité accueillait une grande journée pour l’association gardoise qui lutte contre le cancer.
Cette année, les 25 ans des États généraux des malades de cancer se déroulaient à l’auditorium du Musée de la Romanité. Il s’agissait de redonner la parole aux personnes malades et à leurs aidants. C'est une première en France avant quatre autres départements dans les prochains mois.
La ligue Contre le Cancer existe sur le département du Gard depuis 70 ans. Grâce à votre soutien et à vos dons, l’association propose dans 12 villes du département des « Espaces Ligue », où elle propose des activités physiques adaptées, du soutien psychologique, un accompagnement en diététique et de nombreuses activités de bien-être entièrement gratuitement et sans adhésion. « Chaque année, notre comité finance des équipes de recherche de la région, voire même du département. Le comité poursuit aussi le développement de ses actions de prévention et de promotion du dépistage avec des projets évalués et efficaces », indiquent les responsables.
En 2023, c'est plus 700 personnes malades et aidants que le comité gardois a pu accompagner, mais il a participé à plus de 400 événements et actions de prévention. La journée des 25 ans des États généraux était dédiée à la mise en lumière des difficultés rencontrées sur le parcours de vie, des besoins de chacun et des avancées. Au programme, il y avait des tables rondes portées par les patients et les aidants, mais aussi des présentations animées par des partenaires.
Témoignages de vies
Voici le témoignage de Pascale. « Ayant été diagnostiquée en novembre dernier d'un cancer du sein triple négatif de grade 3, on m'a vivement conseillé de rejoindre la Ligue de Bagnols-sur-Cèze. L'accueil s'est fait tout en douceur. J'ai peu à peu intégré différentes activités parmi celles proposées. Cela m'a permis de rencontrer des personnes riches et bienveillantes. Depuis que j'ai débuté ce parcours en oncologie, j'ai eu la chance de rencontrer à la fois des médecins, des personnels infirmiers comme aides-soignants d'une rare qualité relationnelle. Pour terminer, je peux témoigner qu'une séance de chimio suivie d'une séance de réflexologie plantaire dans la même journée permet de vivre tellement différemment la fatigue et les effets secondaires. Alors tout simplement je vous dis merci. »
Pour Isabelle, l’histoire diffère mais le sentiment envers l’association est identique. « Nous étions à la période de Noël. Un ganglion suspect à l'aine m'a alors conduite à consulter, jusqu'à ce que le diagnostic confirmé par une biopsie tombe : j'étais atteinte d'un cancer du canal anal. J'intègre un protocole de recherche exceptionnel, dont le traitement novateur combinait à la fois chimio et immunothérapie. À cette époque, je vivais cancer, je parlais et dormais même cancer ! Enfermée dans la maladie, j'en suis sortie grâce à la Ligue, un grand merci à la Ligue ! »
D’autres témoignage, plus anonymes, ne sont pas moins forts. « Je participe depuis près de dix ans aux activités proposées par la ligue contre le cancer de Sommières. Au cours des premières années, la pratique de ces activités m'a beaucoup aidé à retrouver le moral et la forme. » Pour une autre personne, c’est « dur de reprendre sa vie après avoir été dans une bulle pendant sept ans de cancer ». Ou encore : « C'est la prise de conscience du diagnostic qui m'a fait chavirer. J'ai dû me résoudre à être opérée d'une tumeur au sein gauche. Je sais que cela est banal aujourd'hui, mais les autres ne sont pas moi. Merci de le faire comprendre ! »
Mais il y a aussi des questions qui se posent et dont les réponses n’ont pas su être trouvées. « J'ai ressenti une grande solitude face à un proche en fin de vie malgré un personnel médical bienveillant, mais qui cherchait à éviter l'accompagnant. La Ligue aurait-elle pu l'aider ? »
Pour d’autres, c’est une autre vision, un autre monde qui fut découvert avec la maladie. « Entre l'annonce et les traitements, c'est toute une vie qui bascule... mais surtout une rencontre avec moi-même, même si le parcours est douloureux. J'aimerais expliquer à d'autres personnes qu'il n'y a pas de « petit cancer ». J'ai toujours cru moi-même que j'avais un « petit cancer » parce que je n'ai eu « que » des séances de radiothérapie. »
Le Comité du Gard de la ligue contre le cancer 155 allée Norbert Wiener 30 000 Nîmes. Tel : 04 66 67 39 17.