OCCITANIE Le directeur général de l’ARS, Didier Jaffre : « Les contrôles en Ehpad étaient insuffisants »
Ce mardi matin, l’agence régionale de santé (ARS) Occitanie tenait un point presse sur les enjeux du vieillissement dans cette vaste région, ainsi que le contrôle des Ehpad.
C’est un constat déjà bien connu : la population française vieillit. Mais peut-être encore plus en Occitanie, région très prisée par les personnes âgées qui viennent y couler une paisible retraite. En 2019 par exemple, 230 000 habitants d’Occitanie étaient âgés de 85 ans ou plus, soit 3,9 % de la population régionale, contre 3,3 % au niveau national. Cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir. En 2040, 29 % de la population d’Occitanie sera âgée de 65 ans ou plus. Il y aura alors 15 seniors pour 10 jeunes et deux fois plus de personnes âgées de 85 ans et plus qu’aujourd’hui. Le grand âge est donc un sujet majeur et les enjeux du vieillissement sont évidemment suivis de près par des acteurs comme l’ARS.
L’un des principaux objectifs est de maintenir les seniors le plus longtemps possible à leur domicile et en bonne santé. Pour cela, un programme - baptisé Icope - a été lancé et tend à proposer davantage de solutions en termes d’offre d’accueil temporaire, de soutien pour l’aidant ou encore en améliorant l’attractivité des métiers du grand âge, pas toujours valorisés. Un programme d’autant plus nécessaire que le nombre de seniors dépendants commence déjà à croître fortement. D’ici 2040, ces derniers vont augmenter de 50 % dans le Gard !
Les 823 Ehpad que compte la Région risquent donc d’être sollicités. Et après le scandale Orpea, la question du contrôle des Ehpad et de la sécurité des résidents est plus que jamais d’actualité. D’ici l’été 2024, chacun des 823 Ehpad d’Occitanie sera contrôlé par les inspecteurs de l’ARS. L’objectif est de déceler des risques de maltraitance et de relever d’éventuels dysfonctionnements de nature à affecter la prise en charge des résidents. « Un lien de confiance doit être restauré », indique, lucide, Didier Jaffre, le directeur général de l’ARS qui poursuit : « Nos contrôles étaient insuffisants, l’affaire Orpea l’a montré. » Des agents ont été formés et réaliseront des contrôles « sur sites » - de manière inopinée ou non -, ou « sur pièces » en s’appuyant sur des documents transmis par les Ehpad.
Depuis décembre 2022, 180 structures ont déjà fait l’objet d’un contrôle sur pièces. 210 mesures correctives ont été proposées par l’ARS et 40 ont déjà été mises en oeuvre. Quant aux inspections sur sites, il y en a eu 70 pour 2023 en Occitanie. Elles devraient logiquement s’accentuer.