PONTEILS-ET-BRÉSIS Dépistage, diabète, mammographies réunies dans une journée dédiée à la santé des femmes
Le centre hospitalier de Ponteils recevait, ce jeudi, une journée dédiée à la santé des femmes, par le biais de la prévention. Sensibilisation, informations sur les risques, prise de rendez-vous pour une mammographie... Associations, centre de dépistage du cancer ou étudiantes à l'institut de formation des infirmières ont répondu aux questions de femmes entre 25 et 74 ans. Le planning de la journée a été bien rempli par les habitantes du territoire.
"Le diagnostic du territoire a fait apparaître un besoin en matière de prévention." Coordinatrice de la CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) "entre Cèze et Gardon en Cévennes", qui regroupe 47 communes, Léa Fournier a communiqué sur la journée jusqu'en Lozère, grâce à la communauté de communes où siège également Ponteils-et-Brésis. Dans un territoire où le manque de praticiens influe forcément sur la prévention à mener et l'information à délivrer auprès des patients.
"On a un hôpital de proximité sur place, c'est l'occasion d'y remettre un peu de couleur", poursuit Léa Fournier. Les institutions de santé et administratives l'ont donc investi ce jeudi. À commencer par le CH de Ponteils lui-même, qui n'a plus rien d'un sanatorium mais n'est pas non plus un simple Ehpad, fonction unique à laquelle il est souvent assimilé. Des bilans dentaires étaient réalisables sur place, ainsi que l'association de Molières-sur-Cèze, les Marraines, qui intervient auprès des femmes atteintes de cancer. Ou encore une diététicienne et une ergothérapeute.
"Les pré-inscriptions ont très bien marché mais la journée restait ouverte à tous", poursuit Léa Fournier, qui se réjouit aussi que les pensionnaires de la Cézarenque aient aussi été incités à venir. Après une première journée de ce type en novembre, à Bessèges, qui fut un succès, celle du CH de Ponteils confirme l'engouement des femmes, notamment dû au manque de praticiens.
Au premier étage, quatre infirmières en formation éveillent les femmes venues sur leur stand aux risques de diabète. En évoquant, en premier lieu, les facteurs de risque, comme le manque d'activité, une alimentation déséquilibrée, un poids trop élevé, etc. "Des facteurs sur lesquels on peut agir, explique l'étudiante Cathy Ammerman. On propose aussi un test de glycémie, qui n'est pas un dépistage, mais permet d'informer. En fonction, on les envoie ensuite vers un médecin pour un dépistage sanguin." En discutant, les infirmières savent également si le risque héréditaire s'ajoute aux autres.
Au deuxième étage, Ligue contre le cancer et centre de déspistage du cancer proposent de prendre rendez-vous pour un mammographie ou distribuent des kits de dépistage du cancer colorectal. "On fait souvent face à des femmes qui ne connaissent pas la fréquence à laquelle il faut pratiquer une mammographie, par exemple, explique Céline Tessier, du centre régional de coordination des dépistages de cancers en Occitanie. Certaines personnes, on va appeler pour elles les centres de radiologie."
Par manque de gynécologues dans le secteur, et malgré la présence de sages-femmes, "certaines patientes n'ont pas réalisé de frottis vaginal depuis dix ans, voire plus, constate Audrey Grousset, cheffe de projet prévention/dépistage à la Ligue contre le cancer. Et certaines n'en ont jamais fait alors qu'elles ont plus de 50 ans". Le manque d'information, le manque de professionnels ou la difficulté de déplacement sont souvent invoqués comme raison à ce manque de suivi.
Après cette journée, une autre, sur l'insuffisance cardiaque, se tiendra à Barjac. Tandis que l'hôpital de proximité de Ponteils organisera, le 25 septembre, une journée dédiée à la perte d'autonomie et à sa prévention.
Au CH de Ponteils, petit à petit, l'offre grandit...
Directrice du site, Murielle Plaza tente de redynamiser le centre hospitalier, qui manque encore plus cruellement de praticiens que dans la plaine. "Au lieu d'une demi-journée, une sage-femme vient désormais une journée par semaine", détaille Murielle Plaza. Le centre hospitalier démarrera bientôt de l'éducation thérapeutique à la prévention des chutes. Enfin, deux jours par semaine, des consultations en pneumolgie sont possibles.
Mais, surtout, le centre hospitalier va faire une demande de scanner à l'ARS, qui ne servirait pas pour des urgences, que le CH n'a plus, mais pour des rendez-vous de cardiologie, notamment. Un équipement qui réhausserait sérieusement l'intérêt des lieux, dont une grosse part est inexploitée.