Le 24 novembre 2021, au n°472 de l'avenue Marcel-Paul, à Saint-Martin-de-Valgalgues, la pose de la première pierre de la maison de santé pluriprofessionnelle s'était déroulée en présence d'un parterre d'élus. Près de deux ans plus tard, il n'y avait pas de raison qu'il n'en soit pas de même ce jeudi 12 octobre pour son inauguration officielle. Jérôme Bonet, préfet du Gard, Émile Soumbo, sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomération, Denis Bouad, sénateur du Gard, Julie Delalonde, représentante de la présidente de la Région Occitanie, tout comme les conseillers départementaux Valérie Meunier et Philippe Ribot, étaient notamment au rendez-vous. 

Après le propos introductif de Jennifer Willens, adjointe au maire de Saint-Martin-de-Valgalgues et véritable cheville ouvrière du projet, laquelle a rappelé que c'est la volonté d'"offrir les meilleurs soins possibles à nos concitoyens" qui a guidé la démarche municipale, l'édile saint-martinois, Claude Cerpédès, s'est chargé du récit de la genèse de la création de la MSP et du partenariat avec Filiéris, "héritier de la Sécurité sociale minière, précurseur de la santé au travail". Pour parvenir à ses fins, la municipalité, maître d’ouvrage du projet, a d'abord réalisé une consultation citoyenne en 2018 à laquelle 1 375 votants ont participé.

La "délivrance" survenait le 20 jun 2020 avec l’annonce de la labellisation du projet de santé pluriprofessionnel et multi-sites. "Maintenant, les professionnels de santé peuvent exercer leur métier dans des conditions de travail optimales", se réjouit le maire hôte, qui a vanté la qualité des locaux "spacieux et lumineux", lesquels s'avèrent ainsi "dignes d’une prise en charge du XXIe siècle". Inaugurée ce jeudi, la MSP a ouvert ses portes avant l'été, le 2 mai 2023. En plus du rez-de-chaussée, cinq médecins généralistes et deux infirmières de Filiéris se partagent les deux étages avec les libéraux qui, en plus d'une poignée d'infirmières, accueillent un ostéopathe, une dentiste, une sage-femme, une podologue et une naturopathe, entre autres.

"À partir de janvier", ces derniers, sous la responsabilité de Marielle Auvergne, coordinatrice des libéraux et par ailleurs psychanalyste, devraient être rejoints par une diététicienne. Si elle a permis à "tous les Julirosiens et les Saint-Martinois" qui en étaient dépourvus de trouver un médecin traitant, la MSP est toujours en recherche d'un médecin généraliste et de médecins spécialistes pour compléter son offre. "J’ai l’utopie de croire que demain, chaque être humain aura accès à un médecin, à des examens médicaux de haut niveau, à des médicaments en nombre suffisant", a prophétisé Claude Cerpédès.

La façade rougeoyante de la nouvelle maison de santé est tout sauf anodine. La MSP porte en effet le nom du communiste Ambroise Croizat, père-fondateur de la Sécurité sociale, "une révolution" qui était jadis "attendue par tout le pays" si l'on en croit la diffusion lors des discours inauguraux d’une capture sonore de l'ancien ministre du Travail datant d'un débat à l’Assemblée nationale en 1946. À l'initiative de l'édile saint-martinois et avec l'appui logistique de son homologue Sylvain André, Pierre Caillaud-Croizat, petit-fils de l'ancien métallurgiste, avait fait le déplacement jusqu'à Saint-Martin-de-Valgalgues ce matin depuis Paris.

Après avoir pris part à la coupe du ruban tricolore et au dévoilement de la plaque inaugurale, le dernier nommé a dit son "plaisir" de se trouver dans l'assistance du jour. "Donner le nom de Croizat à votre maison de santé à l’heure actuelle ne s’inscrit pas dans une forme de neutralité et cela nous honore", a-t-il d'abord confié au micro. En quelques phrases, Pierre Caillaud-Croizat a retracé la vie bien remplie de son grand-père qui a écrit "l’une des plus pages de l’histoire sociale du XXe siècle".

Dans son sillage, Sonia Fernandez, présidente de l’association des professionnels de santé de la MSP, s'est chargée de rappeler le caractère "multi-sites" du projet, né du regroupement des médecins et autres spécialistes des deux communes voisines que sont Saint-Martin-de-Valgalgues et Saint-Julien-les-Rosiers officialisé le 19 mars 2019, avec pour boussole la "continuité" de l'accès aux soins des habitants du territoire. Tout en poursuivant des perspectives d'amélioration sur le plan préventif, la MSP Ambroise-Croizat ambitionne avant tout la "prise en charge optimisée des patients".

Le montant du projet s'élève à 1 360 000 euros (HT), financé à 65% par la préfecture de Région, la région Occitanie, le Département, et Alès Agglomération.