UZÈS Centre de radiologie, permanence des soins... Quels sont les projets et défis du centre hospitalier ?
Jean-Luc Montagne, directeur du centre hospitalier d'Uzès, a présenté ses vœux jeudi soir. L'occasion d'évoquer les projets accomplis en 2023, ceux encore à venir en 2024, mais aussi les difficultés que traverse le secteur.
"L'année 2023 se termine par des résultats exceptionnels pour l'hôpital d'Uzès, les Ehpad, le SSIAD (services de soins infirmiers à domicile), l'HAD (hospitalisations à domicile), malgré les contraintes de l'inflation et l'absence de compensation intégrale", introduit Jean-Luc Montagne. En effet, l'établissement uzétien a été évalué l'an passé et a obtenu la certification "Haute qualité des soins" délivrée par la Haute autorité de la santé (HAS), "avec les scores les plus élevés du département avec 97,18 %", se réjouit le directeur.
Il poursuit : "Ce n'est pas parce qu'on vit une crise que l'établissement baisse les bras. On a déposé un dossier pour devenir hôpital de proximité, ce qui a été validé par les équipes de l'ARS. On a aussi obtenu la création de dix lits de SMR (Soins médicaux et de rééducation) qui sont effectifs depuis le 1er janvier." L'établissement porte un projet de centre de radiologie à Uzès et prévoit d'investir en 2024 dans la réhabilitation de sa cuisine centrale, dans son plateau technique kiné...
"La situation financière sur les Ehpad est tendue"
En revanche, comme beaucoup d'établissements, le centre hospitalier d'Uzès connaît des tensions en termes de personnels. "Mais ce sont 66 professionnels qui ont été recrutés sur l'année 2023, dont 12 infirmières et 25 aides-soignantes", chiffre le directeur. Pour limiter les tensions saisonnières et augmenter l'attractivité de l'établissement, un important travail est mené pour valoriser les métiers de la santé. Cela passe par la rémunération, mais aussi le budget formation "qui a triplé en 5 ans". Cette dynamique se concrétise également par l'institut de formation qui compte 60 étudiants infirmiers et 20 étudiants aides-soignants.
Comme l'hôpital de Pont-Saint-Esprit, l'établissement uzétien a eu l'autorisation de créer un centre de ressources territorial : "Il permettra de couvrir des zones blanches, l'ouverture définitive sera en janvier 2026." Aux yeux du directeur, la permanence des soins est capitale alors "qu'une dame est morte dans la rue la semaine dernière", souligne-t-il. "La continuité des soins est essentielle les week-ends, les jours fériés et pendant la période estivale", insiste le maire, Jean-Luc Chapon. Le centre hospitalier uzétien a eu la validation pour la consultation Mémoire de territoire. "On a un projet d'établissement et en 2025, on proposera de l'hospitalisation de jour et d'autres projets", poursuit-il.
Par contre, les tarifs d'hébergement dans les Ehpad (gérés par le CH) ont dû être augmentés de 3 %. "Je demande un rattrapage depuis 2021 auprès du Département, au vu de l'inflation. (...) Il faudra se mettre autour de la table car la moitié des Ehpad du département risquent d'être en difficulté", témoigne Jean-Luc Montagne. Aussi présent lors de la cérémonie des vœux, le nouveau directeur départemental de l'Agence régionale de santé, Guillaume Dubois, a rappelé que le centre hospitalier d'Uzès avait été aidé de "manière significative à hauteur d'un million d'euros versés fin 2023 par l'ARS." Mais il le reconnait : "On sait que la situation financière sur les Ehpad est tendue et la loi Bien veillir va sûrement être adoptée, on l'espère." Pour rappel, le département compte 23 % de personnes âgées de plus de 65 ans, contre 22 % en moyenne à l'échelle de l'Occitanie.