Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.10.2023 - Corentin Migoule (à Alès), Thierry Allard (à Bagnols), Yannick Pons (à Nîmes) - 4 min  - vu 661 fois

GARD Un méli-mélo de revendications au cœur de la rentrée sociale ce vendredi 13

Yannick Pons

À l'occasion d'une mobilisation portant des allures de rentrée sociale, l'intersyndicale appelait à manifester dans les principales villes du département ce vendredi 13 octobre. La défense des services publics, l'augmentation des salaires et plus de "justice sociale" étaient notamment au cœur des doléances.

Près de 550 manifestants à Alès

Le rendez-vous était donné à 10h ce vendredi matin devant la sous-préfecture d'Alès. Quelques minutes plus tôt, la délégation locale de l'intersyndicale venait d'être reçue par le nouveau sous-préfet de l'arrondissement, Émile Soumbo. "C'est un monsieur très à l’écoute qui a noté toutes nos revendications. Il reconnaît que la santé est un point crucial", a rapporté Martine Sagit, secrétaire générale de l'Union locale de la CGT. 

À ses côtés, Romain Sabran, secrétaire général de la CGT des hospitaliers d'Alès avait dépeint le tableau noir relatif à la situation du centre hospitalier Alès-Cévennes. "Le manque de médecins a des conséquences sans précédent avec des fermetures de services à l’hôpital", a rappelé le dernier nommé, brandissant l'exemple de la maternité qui a fermé ses portes pendant deux jours en mai dernier faute de gynécologue. Dernièrement, c'est la régulation des urgences qui inquiète les Alésiens. "Ça va arriver à nouveau plusieurs fois dans les prochaines semaines", a prévenu Romain Sabran, lequel estime que "la santé de la population est en danger".

INTERSYNDICALE ALÉSIENNE
L'intersyndicale alésienne a observé une minute de silence en la mémoire d'Alain Perrod. • Corentin Migoule

Le secrétaire général de la CGT des hospitaliers milite ainsi pour une augmentation des salaires des agents, le renfort "sans attendre" des effectifs, l'allègement du numerus clausus et le développement de centres de santé pluridisciplinaires publics, entre autres. "L’actualité est grande et désolante", a embrayé Martine Sagit, cédant le micro à Myriam Vermale, co-secrétaire départementale SNUipp-FSU. L'enseignante a invité l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire d'Alain Perrod, président du Prolé d'Alès disparu brutalement le 24 septembre dernier (relire ici). 

"Maintenant on va manifester comme il l’aurait aimé", a enchaîné Myriam Vermale, clôturant ainsi le temps des discours. Après quoi, un cortège composé d'environ 550 manifestants s'est formé derrière le camion-sono de la CGT piloté par l'inusable Alain Martin. "On aura bien besoin de chaussures avec toutes les manifs qu’on va faire", a clamé le dernier nommé au moment du passage devant le magasin Sand'Alès qui vient de fêter son 70e anniversaire, au bas de la rue Albert 1er.

Un moyen d'annoncer que cette première mobilisation intersyndicale européenne est sûrement la première d'une longue série. Laquelle, outre l'augmentation des salaires et la défense des services publics, a livré un méli-mélo de revendications, dont celle portée par l'intermittence du spectacle qui redoute la refonte des règles de l’assurance-chômage et ses conséquences sur "le travail des techniciens et des artistes" et des associations possiblement "contraintes de stopper leur activité". Ce vendredi matin, après une déambulation bruyante et visible du cortège en centre-ville à grand renfort de fumigènes, la manifestation alésienne a pris fin là où elle avait commencé, devant les grilles de la sous-préfecture.

La manifestation alésienne en images :

100 à 150 manifestants à Bagnols

À Bagnols, si le secrétaire de l’union locale CGT Patrick Lescure rappelait que cette mobilisation européenne était "une première", elle marquait surtout un certain retour à la normale : 150 personnes d’après l’intersyndicale, une centaine selon la police, ont ainsi manifesté ce matin au monument aux morts. Bien moins qu’au plus fort de la mobilisation contre la réforme des retraites, alors que le mot d’ordre de cette journée se voulait rassembleur : contre l’austérité, pour les salaires et l'égalité femmes-hommes.

Il n’empêche que, comme pour les retraites, l’intersyndicale est restée soudée, CGT, FO, CFDT, FSU, SUD et CFTC s’affichant ensemble, et se partageant la lecture du communiqué de cette "première mobilisation dans un cadre syndical européen", rappelle Florent Hugon, de la CFDT. Un mouvement "appelé à se mobiliser pour plus de solidarité, pour l’emploi", mais aussi pour "des salaires plus élevés et des emplois de qualité, pour une plus grande protection sociale, pour une transition environnementale socialement juste, pour des investissements pour des services publics de qualité", déroule Patrick Lescure. Autant de causes a priori rassembleuses, mais la mobilisation a donc été décevante de l’avis des syndicats, qui ont décidé de ne pas défiler dans les rues de la troisième ville du Gard. Syndicats pour qui se pose désormais la question de l’après mobilisation contre la réforme des retraites.

La manifestation bagnolaise en images :

Pudeur et retenue à Nîmes

À Nîmes, c'est dans un contexte particulier, et avec une certaine retenue, que le cortège s'est ébranlé du haut du boulevard Jean-Jaurès, en face des Jardins de la Fontaine. Emmanuel Bois, secrétaire départemental du syndicat Fédération syndicale unitaire (FSU), institution majoritaire des personnels de l’Éducation nationale, mais également la première fédération de la fonction publique de l’État, a initié une minute de silence à l'endroit de l'école d'Arras, meurtrie ce matin.

L'intersyndicale unie en tête du cortège • Yannick Pons

"À l'heure où nous revendiquons une fonction publique reconnue, revalorisée, au service de tous les citoyens et les citoyennes, c'est une immense émotion qui nous étreint alors que nous venons ici-même pour défendre nos métiers et nos salaires", a exprimé Emmanuel Bois, provoquant une vive émotion au sein du cortège. Empreint d'émotion, le représentant syndical a rendu hommage à tous les enseignants, et le cortège de l’intersyndicale s'est élancé dans une atmosphère pesante et feutrée. Un millier de personnes a défilé jusqu'à la préfecture de Nîmes, en passant par la Maison Carrée, puis les arènes.

Corentin Migoule (à Alès), Thierry Allard (à Bagnols), Yannick Pons (à Nîmes)

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