Une ancienne coconnerie, quoi de plus symbolique pour voir éclore, en pays cévenol, les projets à l'état de ver mais susceptible de se muer en papillon. D'un cocon, commencer à tisser des relations. Le symbole était fort et le nom du lieu s'est donc imposé de lui-même, La Soierie, à deux pas de la mairie de Lasalle, sur la place principale. "La coconnerie, c'était il y a longtemps", tempère tout de même Shoshanna Denning-Béchier, animatrice du lieu. Avant que le lieu ne devient un LAP, pour lieu associatif partagé. 

Avec les devises d'inclusion et de solidarité comme principes de départ, la Soierie s'appuie en premier sur les 57 associations que compte le dynamique village traversé par la Salendrinque. "Notre association a deux ans mais le lieu n'en a qu'un", explique Shoshanna Denning-Béchier. Mais il ne s'est pas ennuyé depuis son ouverture. Coeur de la réaction en chaîne, l'espace de co-working met à disposition sept emplacements et un atelier partagé qui peut aller jusqu'à quatre personnes. "L'espace peut être loué à la journée, la demi-journée, ou à l'heure." Les ordinateurs sont mis à la dispoisition du locataire.

Car, comme pour la cuisine, équipée avec du matériel de récupération, le co-working a bénéficié du renouvellement du matériel informatique "d'un voisin qui changeait son parc", explique Shoshanna Denning-Béchier, et ce bien que les bécanes soient encore en bon état de marche. Elles ont donc atterri à la Soierie. Côté atelier, un illustrateur profite du calme ambiant pour réaliser ses oeuvres loin du tumulte de ses enfants. Un architecte occupe aussi l'espace. Deux places sont, donc, encore vacantes. 

Apéros polyglottes et dépôt d'artistes

La Soierie reçoit aussi des ateliers et des conférences sur "les grandes plages horaires dont on dispose, du lundi au vendredi". Elle accueille la Segard (société mixte d'aménagement et d'équipement du Gard), qui tient régulièrement des permanences en ses murs. Et vient de relancer des apéros-polyglottes, pour le plaisir d'échanger dans une langue étrangère, une fois par mois, sur un thème précis. "D'une certaine façon, on a recréé le cocon fondateur quand on était trois, et qu'on parlait trois langues différentes", avance celle qui est née et a grandi en Californie. 

Toutes ces variétés de propositions ont porté la Soierie à obtenir le label Fabrique de territoire, titre que la sous-préfète du Vigan, Anne Levasseur, est venue saluer sur place, en début de mois. "Cela valorise ce qu'on a déjà fait jusqu'à présent, détaille Shoshanna Denning-Béchier, et c'est un encouragement à engager plus de partenariats. Et il est possible que ça rende accessible quelques subventions supplémentaires..." 

La Soierie se fait également lieu de dépôt-vente pour les artisans et artistes locaux. Et multiplie les rendez-vous : après une journée sur la monnaie locale, à Soudorgues, le 22 mars, le 29 mars verra le LAP fêter sa première année. Au programme, de midi à 19h : atelier participatif "s'approprier le lieu", avec repas apporté par les participants. Le soir, dès 19h, "Coconcerts de la Soie'Rit" avec Poollidor, Pick & Bacel et Plaskdamm, le tout pour 5 € (*).

Puis, le 5 avril, reprise des apéros polyglottes avec initiation à la dégustation de vin (ce qui doit tout de même aider à désinhiber les plus timides). Le 27 avril, conférence de Carlos Moreno sur la Ville du quart d'heure, si chère au maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas qu'il fut le premier à l'inviter dans la région. Enfin, le 30 avril, à 9h30, l'ACEGAA, qui sert de point d'appui aux associations gardoises, viendra expliquer les raisons de création d'une association, ainsi que les modalités. Même si on n'y vient pas pour une raison précise, la Soierie sait donc se rendre utile auprès de ses visiteurs.

(*) Attention places limitées ! Réservations et infos au 09 84 59 70 01 ou par mail info@lap-lasoierie.fr
Site internet  de la Soieirie à retrouver ici.