UZÈS Cédric Villani : « Le progrès technique, si on ne se demande pas à quoi il sert, on va à la catastrophe »

Le mathématicien Cédric Villani (à G.) a échangé avec le conférencier Éric Julien et la journaliste de Libération Sonya Faure, ce samedi après-midi à Uzès
- Photo : Thierry AllardLe Parlement des Liens, organisé par la maison d’édition les Liens qui libèrent en partenariat avec Libération, se poursuivait ce samedi à l’Ombrière d’Uzès avec une après-midi de conférences-débat à laquelle le mathématicien et ancien député Cédric Villani participait.
Pas forcément sur un sujet sur lequel on l’aurait attendu : en substance, il s’agissait d’échanger sur la manière dont le savoir scientifique et le savoir autochtone, en l’occurence celui des indigènes Kogis, de la Sierra Nevada en Colombie, pouvaient dialoguer. Comme point de départ, il y a ce voyage en 2023, effectué par le mathématicien, au sein d’une délégation de scientifiques français, chez les Kogis. Une initiative signée du géographe, auteur et conférencier Éric Julien, présent lui aussi ce samedi à Uzès, à qui les Kogis ont sauvé la vie en 1985, lorsqu’il a été victime d’un grave malaise durant une randonnée.
Les Kogis qui vivent selon les grands cycles de la nature, préservent la nature et ses ressources, vivent en harmonie dans leur écosystème. Une autre vision de la vie en somme. « Pour eux, tout a une filiation et rien ne peut se comprendre si on ne connaît pas le passé », explique Cédric Villani, qui tentera alors de répondre à une question qui lui était posée par les Kogis : « Qui sont le père et la mère du plastique ? Je leur ai parlé de chimie, ils m’ont demandé qui détenait ce savoir, et nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas la même définition du savoir. »
Pas de quoi empêcher l’échange, alors le mathématicien, médaille Fields de mathématiques en 2010, l’équivalent d’un Prix Nobel, leur a « offert une belle découverte avec une équation de Boltzmann, pas une version vulgarisée, mais une démonstration, en leur disant que c’était quelque chose qui leur était complètement étranger mais qui m’était très précieux », raconte-il. Là aussi, les savoirs s’échangent et se confrontent, avec deux façons d’aborder les grandes lois qui régissent l’univers.
L’occasion aussi « d’accepter d’être questionnés dans nos certitudes », note Éric Julien, notamment sur la question du progrès technique. « Nous avons pu voir avec les Kogis ce que la technologie nous apporte et ce qu’elle nous enlève », estime Cédric Villani, par ailleurs président de la Fondation pour l’écologie politique, convaincu que « le progrès technique, si on ne se demande pas à quoi il sert, on va à la catastrophe. » Chez les Kogis, « à chaque changement, il y a un travail spirituel intensif avant le travail effectif, et après », explique-t-il.
Alors peut-être que la solution est à chercher « entre les deux mondes, en prenant le meilleur des deux », estime Éric Julien, avec une méthode : « N’ayons pas peur du dialogue qui va nous ouvrir à quelque chose. »
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