Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 10.04.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 936 fois

RÉNOVATION URBAINE La Ville de Nîmes se retrouve à...l'ANRU !

Si Habitat du Gard et Nîmes métropole sont satisfaits des premiers engagements de l’ANRU, la ville de Nîmes s’insurge sur le taux de financement de ses projets.
La Ville de Nîmes s’est indignée du taux de financement de 35% de l’ANRU pour les projets nîmois (Photo : Coralie Mollaret)

Point d'étape sur le dossier nîmois du renouvellement urbain. Cet après-midi, les principaux acteurs du projet se sont retrouvés en préfecture pour présenter les résultats du Comité d’engagement intermédiaire de l’ANRU (l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), l'organisme dÉtat qui fait office de banquier dans le projet nîmois. 

Avant la signature officielle de la convention en 2019, ce comité exceptionnel témoigne de l’importance du dossier nîmois. Un dossier « qui compte parmi les cinq premiers de France avec 1 500 logements démolis, 1 500 réhabilités avec une intervention sur les copropriétés dégradées », rappelle le préfet, Didier Lauga. Soit un projet estimé à 671 M€ sur quatre quartiers de la commune : Pissevin, Valdegour, le Mas de Mingue et le Chemin-Bas.

Habitat du Gard rassuré 

Les premiers engagements de l’Agence satisfont Habitat du Gard et Nîmes métropole. Le président du bailleur social, Denis Bouad, s’est ému à plusieurs reprises de ses difficultés financières : « après la baisse des APL de 70€, tout laissait à penser que nous ne serions pas en mesure de financer nos 500 démolitions et 800 réhabilitations de logements sociaux. Mais l’ANRU nous a dit qu’elle prenait en compte notre situation. »

Pour l’heure, il n’y a pas d’engagement chiffré de l'ANRU. Toutefois, et c’est une première, l’Agence autorise le démarrage des opérations et s'engagera financièrement avant la signature officielle de la convention. Habitat du Gard pourra ainsi détruire les tours Avogadro (94 logements) et Perrin (101 logements) ainsi que les immeubles Bruguier et Moulin au Chemin-Bas. « Ça ne se fera pas demain, mais c’est très positif ! », commente Denis Bouad.

Qui dit destruction dit reconstruction. Au total, 50 % de logements devront être reconstruits en dehors de Nîmes dans un souci de mixité urbaine et sociale. En clair, les villages de Nîmes métropole devront en prendre leur part. Ce qui n’est pas une mince affaire… Le président de Nîmes métropole (*), Yvan Lachaud, se veut rassurant : « nous faisons le tour des maires. Les logements sociaux d’aujourd’hui ne sont pas ceux d'hier et peuvent redynamiser nos centres-villes, comme cela a été fait à Bouillargues. »

Le coup de gueule de Nîmes

Le seul à faire grise mine ce mardi, c’est Laurent Burgoa. En charge de la rénovation urbaine pour la ville de Nîmes, l’élu s'insurge contre le taux de financement de l’ANRU pour les projets portés par la commune, soit 35%. « Au total, la ville doit dépenser 241 M sur 10 ans, dont 174 M sur Pissevin et Valdegour. Je vais être très clair : avec un taux pareil, je ne sais pas faire ! Si on garde ce niveau de financement, on fera le projet sur 15 ou 20 ans ! », s’indigne l'élu nîmois.

Le préfet a essayé de tempérer la colère de la Ville et de son représentant. Malgré son mécontentement, la commune ne bloquera pas le lancement des premières opérations prévues comme la première phase d’éviction et de transfert des commerces de la galerie Wagner à Pissevin. « Les équipements et aménagements pourront obtenir une aide plus importante si la soutenabilité financière des opérations n’est pas assurée », commente la préfecture.

Des propos qui n’ont pas rassuré Nîmes, dont le maire, Jean-Paul Fournier, a voulu marquer le coup en ne participant pas à la conférence de presse… 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

(*) Dans le cadre rénovation urbaine, les opérations de Nîmes Métropole  seront financées à 50% par l'ANRU. 

Coralie Mollaret

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