LAUDUN-L’ARDOISE Pour l’association Port l’Ardoise, la question c’est " qu’est-ce qu’on fait de ce port ? "
« Le port de l’Ardoise et l’association Port l’Ardoise sont deux choses totalement différentes », lance en préambule le président de l’association, Thierry Vezinet.
Il faut dire que depuis que la décision de la Chambre de commerce et d’industrie du Gard, qui gère le port par concession de Voies Navigables de France, d’abandonner la grue MOHR du site à son triste sort, Port l’Ardoise se dit sujet à confusion. « Ce choix n’incombe pas à Port l’Ardoise, et d’ailleurs on ne nous a même pas demandé notre avis sur le développement du port », poursuit Thierry Vezinet. Pourtant il en a un : « Je trouve dommageable qu’il n’y ait pas eu d’étude de marché depuis au moins dix ans pour quantifier le potentiel de développement, car on nous dit qu’il n’y a pas de marché pour la grue, mais je n’ai pas vu d’étude. »
Pourtant élu à la CCI, qui gère le port par délégation depuis… 57 ans, Thierry Vezinet n’hésite pas à affirmer que « le port tombe en ruines. Le ponton est lui aussi à refaire. La question est : pourquoi ce n’est pas fait ? Pourquoi ça n’a pas été fait avant ? » Sachant qu’il est bien trop tard pour que la CCI investisse : sa concession s’achève en décembre 2019 et, d’après Thierry Vezinet, il n’y a aucune raison pour que la chambre consulaire ne cherche à rempiler.
Reste que la grue ne sera pas réparée et encore moins remplacée, sachant qu’elle date de 1975 et qu’elle est obsolète. « On ne peut que déplorer que l’activité devienne nulle et que ce potentiel ne soit pas exploité », ajoute le président de Port l’Ardoise. Avec cette décision, « la question, c’est qu’est-ce qu’on fait de ce port ? », demande-t-il aujourd’hui, en affirmant que Port l’Ardoise, dont les missions premières ne concernent donc pas le port à proprement parler (lire ci-dessous), est prête à « accompagner » les parties concernées, Voies Navigables de France et la CCI.
La question de l’avenir du port de l’Ardoise - le deuxième de la région après celui de Sète et qui débouche sur la deuxième zone industrielle de la Région, rappelons-le - semble plus que jamais posée. Pour Thierry Vezinet, « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. On a le sentiment que le port de l’Ardoise est abandonné par tout le monde. » Et que le Rhône ne coule que sur une rive.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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Port l’Ardoise, késako ? : créée en 1999, l’association (alors baptisée AIACA, pour Association des industriels, artisans et commerçants de l’Ardoise) a alors un but : sécuriser la zone. « Il y avait beaucoup de vols, notamment d’acier, la nuit et les week-ends, rappelle Thierry Vezinet. L’association a passé un contrat pour mutualiser le gardiennage avec une entreprise de la zone. »
Un dispositif qui fonctionne toujours près de deux décennies plus tard pour une trentaine d’adhérents sur la cinquantaine que compte l’association. Une association qui mutualise également du matériel d’animation, barnums, chaises, tables, sonos pour ses membres et qui propose des animations, notamment pour les enfants des entreprises qui n’ont pas de comité d’entreprise.
Port l’Ardoise fait aussi dans la solidarité, et donne chaque année un chèque à l’épicerie solidaire de l’Ardoise ou encore organise actuellement une collecte de jouets (ouverte jusqu’à la semaine prochaine à Techni’Mat, sur la zone). L’association joue aussi un rôle de facilitateur pour mettre en relation des porteurs de projet et les institutions, comme dans le cas de Gifi, qui souhaiterait installer une plateforme à l’Ardoise et a contacté Port l’Ardoise. Enfin, Port l’Ardoise défend plusieurs sujets pour la zone industrielle, comme le développement de la fibre optique ou l’épineuse question du stationnement des poids-lourds.
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