FAIT DU SOIR En images : face à la gare Nîmes-Pont du Gard, le mas Larrier reprend vie
Lancée par l’ancien président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, la rénovation du mas Larrier s’achève. Cette bâtisse de 1 500 m2 est destinée à accueillir un restaurant ainsi que des entreprises face à la nouvelle gare Nîmes-Pont du Gard.
Le mas Larrier a fait couler beaucoup d’encre. Construit il y a trois siècles par la famille Lardet, la bâtisse est à l'origine un mas agricole. Le maire de Manduel, Jean-Jacques Granat, s'en souvient : « Quand j’étais jeune, je venais voir une amie. La rénovation surprend mais c’est magnifique ! » Il y a cinq ans, l’achat de ce mas a provoqué de vifs débats à Nîmes métropole. Les élus de Gauche, dont la communiste Sylvette Fayet - toujours élue -, se sont émus du coût de l’opération : 800 000€ pour l’achat sans compter la rénovation.
Une partie du prix a été déduite pour avoir prêté ce lieu à la SNCF, le temps des travaux ferroviaires. Après deux ans de chantier, conduit par l’architecte Nicolas Crégut du cabinet C+D Architecture, la facture se chiffre à 6,8 M€ (dont une subvention de 700 000€ par l’État et une aide de 1,15 M€ du Conseil régional). Le projet du mas Larrier ne fait pas uniquement bondir la Gauche. Le nouveau président Les Républicains de Nîmes métropole, Franck Proust, a plusieurs fois indiqué qu’il aurait mieux fallu raser le bâtiment pour en reconstruire un nouveau.
« C’est quasiment un monument historique ! »
La semaine dernière, le mas Larrier a accueilli l'ordre des architectes. L’occasion pour Nicolas Crégut de défendre son projet. Sur trois bâtiments, ce mas s'étale sur 1 500 m2 : « Contrairement aux idées reçues, utiliser la pertinence et l’intelligence de l'existant permet, sur la durée, de diminuer les coûts de l’énergie et de maintenance », glisse subtilement le professionnel. Ce dernier n’est pas peu fier du travail réalisé : « Nous avons redonné vie à un bâtiment de 300 ans. C’est quasiment un monument historique ! »
Au rez-de-chaussée du bâtiment le plus imposant, un appel d’offres a été lancé pour accueillir un restaurant : « Nous construirons les cuisines avec le nouveau chef », commente Nicolas Cregut. Ce n'est pas pour de suite... « La zone économique n’est pas encore installée... Difficile d'attirer un chef », regrette un chargé de mission de l’Agglo. Baptisée Magna Porta, la zone d’activité devrait d’abord se composer d’une soixantaine d’hectares, « ce qui représente 200 hectares de terres agricoles à compenser », indique Jean-Jacques Granat. Il va donc falloir encore quelques années avant que la zone sorte de terre.
Un mélange de matériaux bruts
Les murs du futur restaurant ont été décroutés laissant apparaître les galets, cachés par le plâtre et le ciment. « Ça nous a permis de retrouver l’image d’origine du bâtiment, devenu au fil du temps des logements », indique l’architecte. Les encadrements ont été réalisés en bois de châtaigniers du Massif central. « Ils se mêlent parfaitement avec les autres matériaux bruts… Ces derniers sont les décors de la pièce », poursuit Nicolas Crégut. Des planchers ont été aménagés pour créer des espaces ouvertes, susceptibles d’accueillir d'autres entreprises : « Avant qu’elles ne s’installent sur Magna Porta, elles pourraient venir ici. »
L’isolation a été réalisée avec de la paille écrasée. Dans le bâtiment, en face de l’abreuvoir, a été créé « un ascenseur avec une ossature bois ». La toiture en zinc se compose aussi de tuiles photovoltaïques. Les poutres en bois ont été conservées : « Nous avons essayé de recycler un maximum d’éléments. » Dans le troisième bâtiment, le rez-de-chaussée est destiné à accueillir la vente de produits du territoire. Les grandes baies vitrées laisse apparaître la nouvelle gare TGV.
Si être logé dans le mas Larrier peut présenter aujourd'hui quelques contraintes, « la démarche dans laquelle cette bâtisse a été rénovée peut plaire à certains acteurs. Ça a été le cas du Syndicat des vignerons qui a décidé de venir s’installer ici quand le chantier sera définitivement terminé, soit le 16 mai », défend l'architecte, estimant que sa profession a toute sa part à prendre dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com