NÎMES Octobre rose, c'est aussi lutter contre les inégalités d'accès aux soins
Depuis 2020, l'Union des professionnels de la pharmacie s'associe à la Ligue contre le cancer dans le cadre d'Octobre rose. Les personnels des officines volontaires font ainsi le relais, au plus près de la population, pour véhiculer les messages de prévention et d'information sur le dépistage du cancer du sein et du col de l'utérus.
Après la théorie, la pratique. Ce lundi matin, quelques-uns des partenaires du réseau de prévention et de dépistage des cancers initié par la municipalité nîmoise, se sont retrouvés à l'entrée de la pharmacie de Valdegour, gérée par Bernard Gombert et Yahya El Dachri. Les professionnels de cette officine s'associent à la ville de Nîmes, au Comité départemental d'éducation pour la santé et à la Ligue contre le cancer pour accompagner les femmes aux dépistages des cancers du sein et du col de l'utérus tout au long d'Octobre rose. À l'occasion du lancement de cette campagne, un stand décoré de ballons roses a été installé sur le parvis de la pharmacie, animé par les jeunes bénévoles d'Humanîmes. "Une campagne au coeur des territoires en parfait accord avec les politiques de santé que nous souhaitons mener", a lancé Dolorès Orlay-Moureau, adjointe au maire de Nîmes en charge de la Santé. Et la même de rappeler l'une des missions du réseau de prévention et de dépistage des cancers : aller vers les populations notamment des quartiers prioritaires de la politique de la ville "pour lutter contre les inégalités territoriales d'accès aux soins. Vous avez droit à la santé, à être les acteurs de votre parcours de soin."
Mais pour cela, il faut être informé. Charge au personnel de la pharmacie de Valdegour de faire passer les messages de prévention sur le dépistage. "Car un cancer du sein diagnostiqué à un stade précoce est dans 95 % des cas guérissable", explique le docteur André Mathieu, président par intérim de la Ligue contre le cancer du Gard. Mais les taux de participation aux campagnes de dépistage organisé de 2020 et 2021, démontrent la nécessité de communiquer en masse sur le sujet. "Dans le Gard, on est à 47 %, à 37,3 % à Nîmes, et à 43,9 % en Occitanie. Ces chiffres sont encore trop bas et si nous n'avons pas d'éléments précis pour les quartiers, on présume qu'ils sont encore plus faibles", regrette le docteur Marielle Canonge, représentante du centre de coordination des dépistages des cancers en Occitanie.
Pour Selma, Khadija, 18 ans chacune et bénévoles de Humanîmes, ainsi que leurs camarades Maoulida et Romain, 23 ans, cette action menée à Valdegour est positive "dans le sens où on peut parler des cancers féminins." Un sujet "sensible", "tabou même"parce qu'il touche à l'intime. "On n'en parle jamais entre nous, ce n'est pas du tout un sujet de conversation", ajoute Khadija. Et Selma de poursuivre : "On ne se sens même pas directement concernées par le sujet parce qu'on est jeunes, alors qu'on pourrait l'être en réalité". Une prise de conscience qui espérons-le se généralisera et au-delà de la campagne nationale Octobre rose. Dans le Gard, 700 nouveaux cancers féminins sont diagnostiqués par an.
Pour rappel, le dépistage organisé du cancer du sein dédié aux personnes entre 50 et 74 ans, c’est une mammographie tous les deux ans prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Pour le cancer du col de l’utérus (entre 25 et 65 ans), c’est un frottis tous les trois ans ou cinq ans en fonction de l’âge, également pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Stéphanie Marin